Inde : le Rajasthan, au pays des maharajas
Derrière les murs des palais de Jaipur
Bien sûr, dans les palaces (comme au luxueux Rambagh), la nostalgie garde droit de cité, entre colonnades et gazons immaculés, fontaines et plafonds rehaussés d’or. Les murs couverts de miroirs font toute la gloire des havelis (palais) des princes devenus hôteliers.
Vous ne pouvez pas descendre dans un hôtel de luxe ? C’est au City Palace (photo) qu’il faut se rendre, pour plonger dans le monde merveilleux des maharajahs. Le plus grand d’entre eux, Sawai Jai Singh II, fut à l’origine de Jaipur, au début du XVIIIe siècle. Les Moghols affaiblis par le luxe, il n’y avait plus de danger, alors, à descendre des hauteurs d’Amber pour s’installer dans la plaine.
Sawai Jai Singh II participa à la conception de la ville, tracée au cordeau, et à celle de sa demeure. Toujours habitée en partie par la famille du maharajah, elle tient un peu du dédale, avec son ensemble de cours et de passages.
Qu’y découvre-t-on ? Le costume de Sawai Mado Singh I, géant de deux quintaux et demi, conservé dans le pavillon du Mubarak Mahal. Une porte encadrée d’éléphants de pierre (Rajendra Pol) et de gardes au turban pourpre et moustache altière – en chair et en os.
Puis un hall des audiences (Diwan-i-Khas) où trônent deux jarres en argent gigantesques, que le maharajah trimbala jusqu’à Londres, remplies de l’eau du Gange pour ses ablutions matinales… Un discret couloir mène à la cour Pitam Niwas Chowk, aux quatre portes évoquant les quatre saisons.
Le plus étonnant se trouve en face du palais, au Jantar Mantar. Passionné d’astronomie et d’astrologie, Sawai Jai Singh II fit élever cinq observatoires en Inde du Nord dans les années 1720. Celui de Jaipur est le plus impressionnant. Le plus grand cadran solaire au monde, haut de 27 m, y mesure le temps qui s’écoule à 2 secondes près !
Texte : Claude Hervé-Bazin
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