Beaujolais, Beaune, Meursault : les vins en fête !
Du 17 au 21 novembre, le vin est en fête en Bourgogne et dans le Beaujolais. Coup d’envoi jeudi 17 à minuit avec le traditionnel beaujolais nouveau qui rassemble, de Beaujeu à Tokyo et de Paris à Sydney, les amateurs de ce vin dans une atmosphère des plus conviviales. On y vient autant (sinon plus) pour la fête que pour le vin. Le week-end suivant, dans la région de Beaune, changement d’ambiance avec la très chic vente des Hospices et les folkloriques Trois Glorieuses. Des traditions purement bourguignonnes, mais réputées auprès des connaisseurs du monde entier. De quoi redonner des couleurs à la grisaille de novembre !
Préparez votre voyage avec nos partenairesLe beaujolais nouveau (le 17 novembre)
C’est l’une des traditions françaises les plus célèbres à travers le monde. Chaque troisième jeudi de novembre à minuit, le moment est venu de s’écrier « le beaujolais nouveau est arrivé » et, surtout, d’y goûter. De Vancouver à Tokyo, en passant par Milan et Moscou, et bien entendu dans toute la France, l’ambiance sera, comme d’habitude, très chaude le 17 novembre prochain juste après minuit, dès l’ouverture des premières bouteilles. Ce sera à Lyon, à Tarare et à Beaujeu, dans le Beaujolais, que le vin nouveau sera le plus attendu avec la fête du Beaujolais gourmand et les Sarmentelles.
Mais, au fait, qu’allez-vous boire ? Le beaujolais nouveau est issu d'un cépage unique : le gamay noir à jus blanc. C’est ce cépage exclusif qui constitue la matière première des douze appellations de la région (qui occupent chacune un territoire délimité par décret) et leur permet de développer une saveur modeste en tanins et riche en petits arômes de fruits. Des vins très fruités, au grenat éclatant avec une note générale de framboise, gouleyants et légers, facile à boire.
Avec 375 000 hectolitres, le beaujolais nouveau représente un tiers de la production totale du vignoble, les deux tiers restant étant composés par les beaujolais et beaujolais villages, ainsi que les dix crus comme le brouilly, le juliénas ou le morgon.
La tradition du beaujolais nouveau remonte à 1951. Jusqu’alors, la vente des vins AOC était strictement réglementée. Les nouvelles cuvées ne devaient pas être commercialisées avant le 15 décembre. Un arrêté datant du 13 novembre 1951 met fin à cette règle. Dès lors, les régions productrices de vins à consommation précoce obtiennent l’autorisation de commercialiser immédiatement leurs vins sur le marché. Les vins primeurs peuvent alors partir à la conquête du pays, le beaujolais nouveau en tête.
La célébration du beaujolais nouveau devient rapidement populaire, tout d’abord dans la région lyonnaise, puis dans toute la France.
Ce n’est qu’en 1985 que la fête du beaujolais nouveau est fixée au troisième jeudi de novembre, à minuit. La date doit être rigoureusement respectée (fuseaux horaires compris) à travers toute la planète.
Car depuis les années 1980, ce vin emblème d’une certaine convivialité à la française est fêté à travers l’Europe, aux États-Unis et au Canada, au Brésil, dans le Sud-Est asiatique, en Australie, mais aussi en Chine et au Japon.
Aujourd’hui le succès du beaujolais est tel que 90 millions de bouteilles sont exportées dans 140 pays différents, dont les plus friands sont, par ordre d’importance : l’Allemagne, la Suisse, les États-Unis, le Japon, le Benelux et le Canada. Enfin, à l’export, sachez que « le beaujolais nouveau est arrivé » se dit « It’s beaujolais nouveau time ». Le marketing a encore frappé !
Vente des Hospices de Beaune (du 18 au 20 novembre)
Autre lieu, autres vins, autre ambiance… La vente des Hospices de Beaune donne plutôt dans le vin d’exception que dans la libation entre potes. Cette tradition régionale a permis pendant longtemps de soigner les malades des célèbres Hospices de Beaune, qui possèdent depuis le XVe siècle 60 hectares de vignes de tout premier ordre. Aujourd'hui, les fonds recueillis lors de cette vente de charité servent à l’entretien des institutions hospitalières. L’an dernier, l’opération a rapporté près de 4 millions d’euros.
Tout débute le troisième samedi de novembre avec une dégustation des vins, ouverte au public. La vente des cuvées de l’année a lieu le lendemain : elle se fait par pièces ou ensemble de pièces de 228 litres. Elle se déroule sous les magnifiques halles de Beaune, en face de l’Hôtel-Dieu.
La vente attire des acheteurs venus du monde entier, ainsi qu’une foule de curieux. Pendant tout le week-end, des animations populaires accompagnent la manifestation, comme le semi-marathon, des spectacles de rue, des dégustations, des banquets, un concours de débouchage de bouteille et une fête foraine.
Si vous êtes à Beaune ce week-end-là, ne manquez pas la 139e « Exposition générale des grands vins de Bourgogne » qui se déroule au Palais des Congrès. Près de 1 500 producteurs y font découvrir leurs vins. Toute la Bourgogne vinicole, de Chablis au Beaujolais, de la côte chalonnaise au Mâconnais, sans oublier bien sûr les côtes de Nuits et de Beaune s’y retrouve avec plus de 10 000 bouteilles représentant 3 000 vins différents ! Les vignerons ont créé cette manifestation afin de faire découvrir les crus de l’année aux négociants. Mais le salon n’est pas réservé qu’aux seuls professionnels. Après avoir acquitté un droit d’entrée de 25 € (verre et catalogue compris), la dégustation est gratuite, même pour le commun des mortels. De quoi réjouir les amateurs…
Tastevin et Paulée de Meursault (les 19 et 21 novembre)
La vente des Hospices de Beaune est l’un des événements qui composent les « Trois Glorieuses », trois manifestations qui à la mi-novembre rendent hommage aux traditions viticoles bourguignonnes. Les deux autres sont plus confidentielles, car on n’y assiste que sur invitation ou réservation. Elles n’en font pas moins partie des traditions locales.
Samedi 19 novembre, le Clos de Vougeot accueille le chapitre de la Confrérie des Tastevins. Il s’agit d’un banquet réunissant depuis 1934 les « tastevins », une confrérie bachique d’amateurs de bourgogne venus du monde entier. La confrérie est habillée de pourpre et d’or à la mode rabelaisienne, et reçoit diverses personnalités d’honneur des mondes politique, littéraire, artistique et scientifique. Celles-ci sont intronisées après une cérémonie rituelle et burlesque au cours de laquelle elles prennent connaissance de leurs devoirs en tant que futurs chevaliers. Elles doivent jurer fidélité au vin de France et plus particulièrement au vin de Bourgogne ! La confrérie sélectionne des vins en les dégustant à l’aveugle. Leurs bouteilles arboreront une étiquette numérotée aux armes des chevaliers du Tastevin. Un gage de qualité…
Quelques kilomètres plus loin, c’est à Meursault que les célébrations continuent, au lendemain de la vente des Hospices. Lundi 21 novembre, la Paulée de Meursault clôt les Trois Glorieuses. Il s’agit d’un banquet gastronomique qui renoue avec la grande tradition des repas de fin de vendanges. Le Château de Meursault accueille près de 700 amateurs et des producteurs de grands bourgognes qui apportent leurs (divines) bouteilles. Pour y assister, on s’y inscrit un an à l’avance auprès de l’association de la Paulée de Meursault et le repas coûte 120 € environ.
Au cours de la journée, un écrivain est récompensé par le prix de la Paulée de Meursault pour son amour de la Bourgogne et de ses vins. L’heureux élu repart, bien entendu, avec quelques grands crus. Pierre Schœndorffer, Erik Orsenna, Amélie Nothomb et la Canadienne Denise Bombardier comptent parmi les derniers lauréats de ce Goncourt de la Côte de Beaune.
Pour en savoir plus
Pour préparer votre séjour, consultez notre fiche Bourgogne.
Bourgogne Tourisme
Sur le web
Le site officiel du Beaujolais
La région du Beaujolais et ses différents terroirs
Pour vous informer sur la Fête du beaujolais gourmand à Tarare.
Un site d'informations sur les Sarmentelles de Beaujeu
Le site officiel des Hospices de Beaune
Le site de l'office de tourisme de Beaune
Le site de l'office de tourisme de Meursault
Le site de l'office de tourisme de Bourgogne
Le site de la Confrérie des Tastevins de Bourgogne
Site consacré aux vins de Bourgogne
Texte : Jean-Philippe Damiani
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