Voyageurs
Auteur : Marie Simon
Editeur : E.p.A (Le Chêne)
185 Pages
C’est un “ beau livre ”, comme on dit de celui qu’on offrirait à un oncle lointain pour Noël. Mais, pour être en accord avec son titre, “ Voyageurs ”, il a eu la malice de se présenter dans un format de poche (entendez la poche extérieure d’une valise, pas moins tout de même !), comme pour s’inviter au voyage et éviter de finir sur un guéridon, régulièrement épousseté mais rarement ouvert… Le sous-titre, “ petite histoire du nécessaire et du superflu ”, évoque bien sûr ce dont on bourre plus ou moins judicieusement ses bagages, mais laisse à méditer, aussi, sur “ le hasard et la nécessité ” des déplacements humains en tout genre. Explorer, se dépasser, battre des records… Parader, vivre dans le luxe, se prélasser… Ou encore crapahuter, tracer la route, se dépayser… L’ouvrage dresse une typologie plutôt complète et argumentée du voyageur à travers les âges et les continents, mais plus à la manière d’un carnet de route, avec impressions fugaces, que d’une grande analyse théorique : une jolie collection de portraits (de Théodore Monod à Karl Baedecker, le créateur des célèbres guides), des photos récentes ou plus anciennes (Ingrid Bergman alanguie dans le Train bleu), des citations littéraires (Paul Morand : “ Je voudrais qu’après ma mort on fît de ma peau une valise ”) et des rappels historiques. En marge, des petites vignettes représentant des objets usuels du voyage permettent de mettre en perspective l’évolution des accessoires (la gourde, de 1930 à 2002...). Selon son humeur, on pourra flâner entre les pages ou faire le tour du sujet par une lecture exhaustive. À chaque lecteur de choisir le rythme de son voyage immobile.
Texte : Sandrine Verspieren
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