Paris Saigon, 16 000 km en 2 CV dans l’esprit de Larigaudie
Auteur : Édouard Cortès et Jean-Baptiste Flichy
Editeur : Presses de la Renaissance
348 Pages
« Si la route te manque, fais-la ». C’est la devise d’un globe-trotter infatigable, Guy de Larigaudie, qui a marqué plusieurs générations d’adolescents rêvant de voyages au bout du monde et d’aventures avec un grand A. En 1938, Guy de Larigaudie et son compagnon de route Roger Drapier établissaient la première liaison terrestre entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est au volant d’une Ford T cabriolet. Soixante-cinq ans plus tard, Édouard Cortès et Jean-Baptiste Flichy, deux jeunes amis de longue date, réitèrent l’exploit : dans la lignée de ces deux routards avant l’heure, ils relient Paris à Saigon à bord de leur 2 CV. Dans ce livre, qui prend la forme d’un carnet de route à deux voix, Édouard et Jean-Baptiste nous racontent ce périple de 16 000 km à travers quinze pays, mené pour le plaisir de l’exploration, la fierté de relever un défi, mais surtout pour la joie de réaliser un rêve. De la France au Vietnam, en passant par la Turquie, l’Afghanistan ou la Thaïlande, les rencontres, éphémères mais intenses, se succèdent au gré du hasard, les anecdotes se multiplient au fil des kilomètres : Hakim, le chef mécanicien kabouli, qui déniche un châssis belge de 2 CV encastré dans un mur ; Amoukhan le Pachtoune et son fabuleux sens de l’hospitalité ou encore Dtantsé, l’instituteur tibétain qui croyait que la Tour Eiffel était une stûpa bouddhiste. Ce besoin de connaître et de comprendre amène nos deux voyageurs au plus près des gens, des cultures, des traditions, des paysages, mais aussi au plus près d’eux-mêmes. L’aventure est aussi intérieure, une véritable « expérience de vie » : apprendre à se connaître, découvrir ses limites, donner un sens au voyage et un but à sa vie. Ce témoignage authentique donne également la part belle à un troisième protagoniste : la bien nommée Bucéphale, la 2 CV rebaptisée du nom du cheval d’Alexandre le Grand. Plus qu’une voiture, la 2 CV correspond à un art de vivre, un état d’esprit. Véritable lien social, la « deuche » séduit, surprend, fait rire toutes les générations confondues. Vaillante monture, elle aura surmonté tous les obstacles pour conduire ses deux passagers à bon port. Mais à peine l’épopée accomplie, nos deux « routards deuchistes » pensent déjà à de nouvelles aventures : la traversée du détroit de Béring à ski ou une chevauchée sauvage dans les étendues patagonnes. « Stable mais jamais installé, il n’y a plus qu’à penser à la prochaine aventure »… Et pourquoi pas au prochain livre ?
Texte : Emilie Voisin
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