Le grand défi des pôles
Auteur : Bertrand Imbert et Claude Lorius
Editeur : Éditions Gallimard
160 Pages
Chapitre après chapitre, on voit ici souffrir un nombre incroyable d’explorateurs des pôles dont beaucoup ont disparu dans des circonstances effrayantes. Mais qu’allaient-ils donc faire sur ces banquises et ces terres invivables ? Citons quelques noms de héros : Scott, Charcot, Shackleton, Amundsen, Nobile... La présence dans ce livre richement illustré de leurs portraits et de nombreuses photos prises in situ – parfois découvertes dans leurs bagages à côté de leurs corps gelés… – rend la lecture de leurs aventures très émouvante.
Les expéditions vers le pôle Nord ont commencé au XIXe siècle. Les puissances européennes et nord-américaines tentaient alors de trouver des passages, par le Nord-Ouest et par le Nord-Est, afin de raccourcir la route menant à l’Extrême-Orient. On les trouvera par la suite, mais ces routes s’avéreront finalement peu praticables, car il est impossible de prévoir d’une année sur l’autre si la glace ferme ou pas la route maritime.
Vinrent ensuite les nombreuses tentatives d’atteindre les pôles magnétiques, au Nord, puis au Sud. Soutenus par des financiers, des princes, des États, des académies scientifiques et, de plus en plus, par la presse à sensation, les candidats se pressent en traîneau, en ballon ou en avion en direction de la banquise arctique et des terres antarctiques. Des endroits hostiles comme le Cap Denison où l’on dénombre 285 jours de blizzard – tempête glacée – par an !
Dans les années 1950, les pôles ont vu venir à eux des militaires et des scientifiques dûment équipés. Les sous-marins nucléaires traversent l’océan Arctique et les mers antarctiques. Des physiciens, météorologues, océanographes, ethnologues (dans le Nord, auprès des Inuits) et autres chercheurs se relaient pour comprendre le passé de la Terre et prévoir son avenir. En effet, c’est aux pôles que l’on a eu confirmation des phénomènes nommés trou dans la couche d’ozone et réchauffement climatique.
Si l’Arctique n’a d’intérêt que stratégique ou scientifique, l’Antarctique possède sans doute des richesses dans ses sous-sols. Pour l’instant, un traité de 1959 garantit l’internationalité de ce continent qualifié de « terre de science et de paix » et empêche toute exploitation de la part de tel ou tel État qui y possède un pied-à-terre. Maintenant, sachez que les pôles se sont ouvert au tourisme. Un million et demi de personnes par an s’en approchent au Nord et seulement vingt mille au Sud. Si ça vous tente, prévoyez une petite laine !
Pour compléter la lecture de ce volume passionnant, on dispose d’un ouvrage intitulé L’Aventure polaire. Ce recueil d’articles parus dans la revue Sciences et Avenir fait le point sur les dernières découvertes scientifiques (publié en poche aux Éditions Le Pommier).
Texte : Michel Doussot
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