Où partir avant qu'il ne soit trop tard ?

Auteur : Arild Molstad

Editeur : La Découverte

288 Pages

Il en a vu du pays ce journaliste norvégien ! On l’envie d’ailleurs, en lisant ses récits de voyage à travers le monde, lesquels sont empreints d’interrogations sur les finalités du tourisme. En Birmanie ou à Cuba, Arild Molstad se demande si se rendre dans ces contrées où règnent une grande pauvreté et un pouvoir politique en acier trempé peut apporter quelque chose de positif aux populations. Question que se posent toujours les voyageurs dotés d’un minimum de conscience ! L’auteur fait valoir les arguments pour et contre sans avancer de solutions entièrement satisfaisantes. Qui le pourrait ? Même chose lorsqu’il aborde les questions environnementales.
Au Costa Rica, il n’est pas loin de trouver idéale la gestion des visites du parc naturel qui permet de satisfaire l’envie de découverte des beautés de la jungle tout en préservant cette dernière. Cependant, à Bali, il s’inquiète de voir dévorer cette île chère à son coeur de routard par une industrie du tourisme toujours en expansion. L’accueil des visiteurs est-il forcément destructeur ? Là encore, il égraine les avis positifs et négatifs.
En Norvège, dans les régions frappées par la disparition progressive de la pêche, la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel local est sans doute une bonne chose. Quoique… Transformer les merveilles du monde en des sortes de parcs d’attraction est un péril qui menace nombre de destinations. A Venise par exemple, il relève que cette ville se vide de ses habitants, tandis que ses rues et canaux sont soumis aux assauts de touristes de plus en plus nombreux.
Dans son chapitre final, Arild Molstad se demande : « Devons-nous continuer à voyager ? », en ces temps où résonne l’alarme au réchauffement climatique. Certainement affirme-t-il, mais en étant responsable, ce qui signifie privilégier les transports les moins gourmands en gaz carbonique, opter plutôt pour de longs séjours, consommer local, etc. Ce plaidoyer pour un tourisme adulte, émaillé de détails vivants – sa rencontre avec les gorilles du Rwanda est du genre palpitant ! – se lit avec autant d’intérêt que de plaisir.