Partir
Auteur : Blaise Cendrars
Editeur : Gallimard, collection Quarto
1372 Pages
« Quand tu aimes il faut partir ». Ce premier vers de Tu es plus belle que le ciel et la mer témoigne de l'impulsion que Blaise Cendrars (1887-1961) donne à son œuvre. Le voyage se conçoit comme la prolongation d'un état de grâce et de panique. C'est ça, l'amour. « Chez lui, l'espace du dehors et l'espace du dedans ne s'opposent pas, mais s'ouvrent l'un à l'autre pour d'incessants et vertigineux échanges », note Claude Leroy en préface de Partir, épais recueil de textes de l'écrivain publié chez Quarto Gallimard.
Frédéric-Louis Sauser (son vrai nom) appartient à une longue tradition d'écrivains voyageurs. Né suisse, naturalisé français, il a parcouru les Etats-Unis, la Russie, ou encore le Brésil, qu'il considère comme sa « deuxième patrie spirituelle ». Dans sa vie professionnelle, il a brouillé les cartes, devenant assistant pour le cinéaste Abel Gance, traducteur de romans en portugais ou grand reporter. Mais dans ce recueil, pas d'articles sur les gangsters de la mafia ou sur Hollywood en 1936, plutôt un choix de poèmes, romans, nouvelles, mémoires autour du thème du voyage.
Par exemple, avec Bourlinguer, dont chacune des onze petites histoires tisse en filigrane l'âme d'un port européen, de Venise à Hambourg en passant par Brest. On y retrouve aussi L'Or, qui a contribué dès 1925 au succès de Cendrars. Dans ce roman d'aventures, le lecteur assiste au destin contrarié d'un homme à la recherche de ce minerai précieux. Riche d'illustrations (photos, gravures, peintures), Partir est une invitation à découvrir l'un des écrivains les plus insaisissables du XXe siècle.
Texte : Joël Métreau
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