Pierre tombale
Un élu soucieux du patrimoine bréhatin a fait dresser cette pierre tombale juste à l'entrée du porche sud de l'église. Catherine est bien morte à 52 ans, le 17 floral an 7, c'est-à-dire le 7 mai 1799 (l'état civil le confirme). Son mari était bien François LE BELLEC, un marin. Tous deux étaient des bréhatins à la fortune d'une honnête médiocrité, à l'échelle d'une île pauvre : les rôles fiscaux nous en donnent la preuve. Ce qui serait très proche de la pauvreté n'a pas empêché le veuf de faire graver cette pierre par un artisan peu expérimenté à en voir la fin du prénom et du nom. A noter que s'y trouvent réunis les signes du sentiment religieux (en tête de la pierre) et le terme de citoyen, souvent associé à la déchristianisation de l'an 2. Nous sommes certes en l'an 7, la situation religieuse a bien changé, mais le citoyen reste, dans une île où la république a de fervents soutiens. Bréhat montre ainsi que religion et nouvelles valeurs de l'époque ne sont pas incompatibles. Cette modeste pierre constitue à cet égard, un document tout à fait exceptionnel. Alain CROIX, Professeur d'université - histoire.