Guyane-Amazonie : 5 raisons d'y aller
En partenariat avec Atout France
La Guyane, c’est un bout de France ultra-marine tout à fait unique en son genre : elle est latino-américaine, continentale et amazonienne ; paradis pour la faune et la flore, elle est riche d’une biodiversité exceptionnelle, mais aussi d’une incroyable mosaïque culturelle héritée d’une longue histoire qui ne l’empêche pas de se tourner vers le futur à Kourou. Enfin, entre carnaval, gastronomie métissée et plages tranquilles, la Guyane est une invitation au plaisir. A votre tour de vous envoler… vers la Guyane !
Préparez votre voyage avec nos partenairesDes grands espaces à parcourir à pied et/ou en pirogue
Couverte à 95% de forêt, dont un tiers sous la protection du Parc amazonien de Guyane et du Parc naturel régional de Guyane, la Guyane est un eldorado pour les randonneurs. Si la très grande majorité du territoire est inaccessible, la nature s’épanouit directement à la porte des villes et, nul besoin ici de faire des kilomètres, pour s’immerger dans la chlorophylle.
Des sentiers balisés, bien entretenus, permettent de s’enfoncer très rapidement à l’ombre de la canopée, de parcourir les savanes et marais du littoral, de rejoindre une crique où se rafraîchir. Ces circuits, en boucle ou en aller-retour, vont de la petite randonnée, sans difficulté, à faire en famille à des itinéraires plus costauds comme le sentier Molokoï (18 km l’aller), le plus long de Guyane.
Au fil du séjour, les adeptes de la marche pourront varier les plaisirs. On peut commencer par des balades balnéaires autour de Cayenne et Rémire-Montjoly, ou aux îles du Salut. On ne fait alors qu’effleurer le sujet. Le gros morceau se trouve juste là, derrière : la forêt amazonienne. Un immense terrain d’aventure que l’ONF et le PAG s’efforcent de sécuriser au maximum pour les randonneurs grâce à l’entretien, au balisage régulier, mais aussi à une cartographie gratuite et à des applis téléchargeables sur Itunes et Google Play.
Pour admirer un panorama à couper le souffle, la montée à la savane-roche Virginie, située en forêt domaniale de Regina-Saint-Georges est un must. Et, pour profiter sans modération de cet environnement ébouriffant, on va à Saül, porte d’entrée du Parc Amazonien de Guyane, la Mecque de la rando avec cinq boucles de différents niveaux rayonnant autour du bourg.
Quant aux fans d’expériences plus extrêmes, ils pourront avec un guide partir à la conquête des monts Tumuc-Humac, une sorte d’Everest guyanais qui se mérite (comptez 10 jours d’excursion). Mais, on peut aussi goûter à l’aventure du trekking sur plusieurs jours de façon plus modérée : les membres de la Compagnie des Guides proposent des excursions sur mesure et surtout à votre rythme, avec des étapes et haltes en bivouac.
Dans un autre mode, l’excursion fluviale est ici un passage obligé ! La remontée ou descente de fleuve en pirogue est à la fois un moyen de locomotion et une aventure en soi. On le pratique sur un tronçon plus ou moins long, avec des temps forts au moment du franchissement des sauts et des grands intervalles zen devant les berges immobiles. Si chaque fleuve a ses richesses, les abattis Cottica sur le Maroni forment un paysage stupéfiant.
Les merveilles infinies de la flore et de la faune
Dire que la Guyane est un royaume pour la biodiversité est quasiment un pléonasme. Sur un seul hectare de forêt, on recense plus d’espèces que toute la flore hexagonale en compte, jusqu’à 300 espèces qui poussent du sol à la canopée ! Les 1 500 arbres différents ne sont que la partie émergée de l’iceberg puisqu’ici, il y a aussi une multitude de plantes épiphytes (dont 300 espèces d’orchidées inventoriées), de lianes, de mousses, de lichens, de fougères…
Voici quelques-unes des essences les plus emblématiques : le fromager aux racines-contreforts et à l’élégante houppe étalée, le sablier massif à l’écorce épineuse et au latex toxique, le canari-macaque aux gros fruits ligneux, le bois cathédrale au tronc sculptural, l’angélique abondamment exploité pour son bois, le balata anciennement cultivé pour le latex, le bois de rose qui fit merveille dans le Chanel n° 5, le bois-encens à la résine odorante et toutes sortes de palmiers… Pour se familiariser avec cette flore exotique, le sentier-découverte de la Réserve Trésor, ponctué de panneaux explicatifs, est idéal.
Jouissant de cet environnement exceptionnel, la faune en tout genre s’en donne à cœur joie. Evidemment, ce sont d’abord les plus petits qui prospèrent : pas moins de 524 familles d’arthropodes (insectes, araignées, scorpions, scolopendres, millepattes) avec quelques stars locales comme le superbe morpho aux grandes ailes bleu métallisé ou la matoutou, l’araignée poilue la plus docile au monde ! Pour apprendre à connaître tout ce petit monde, rendez-vous au musée du Planeur Bleu, à Cacao. Exposé éducatif !
Pas toujours visibles mais tout à fait audibles, les 132 espèces d’amphibiens font un raffut de tous les diables à la nuit tombée. Entre l’inoffensif crapaud buffle à l’allure de gargouille et le vénéneux dendrobathe tinctorius, petite grenouille à la robe colorée, on peut dire que l’habit ne fait pas le moine !
Du côté des mammifères, la Guyane compte néanmoins quelques spécimens très exotiques parmi les 189 espèces connues : les petits singes (saïmiris), les tamarins à mains dorés, l’atèle, les singes hurleurs roux (appelés babounes), mais aussi le puma, l’ocelot et surtout, au sommet de la chaîne alimentaire, le rare jaguar (dit tig). Il y a aussi de drôles de mammifères, agoutis, fourmiliers, pekaris, tapirs, opossums, tatous, paresseux, aussi cocasses à nos yeux que farouches…
Dans les airs, on compte plus de 560 espèces d’oiseaux nicheurs, avec là encore, quelques vedettes emblématiques comme l’ibis rouge, les toucans, les aras, la harpie féroce (le plus grand rapace d’Amérique).
Sous l’eau, douce ou salée, la multitude est encore de rigueur. Du mythique aïmara au non moins mythique piranha, de la loutre au caïman, des mérous aux thazards d’anthologie, le milieu aquatique est un bouillon de vie ! Spectacle émouvant, chaque saison (de janvier à août), les tortues marines viennent pondre sur les rivages guyanais dont la fameuse tortue Luth.
En promenade, vous apercevrez sans aucun doute quelques spécimens de cette faune diversifiée mais, pour avoir la chance de voir ses joyaux à plume, poil, écailles, faites un tour un zoo de Guyane.
Kourou, haut lieu de l’aventure spatiale
Vitrine de la modernité, le Centre Spatial Guyanais, créé en avril 1964, s’étend le long de la côte sur une portion de 50 km entre Kourou et Sinnamary et couvre une superficie totale de 650 km2, soit l’équivalent de 7 fois la taille de Paris !
La côte guyanaise conjugue en effet plusieurs atouts déterminants : sa proximité de l’équateur renforce l’effet de fronde grâce à la vitesse de rotation de la terre maximale, sa façade maritime autorise un très large spectre d’azimuts et donc d’orbites, sa situation à l’écart des zones cycloniques comme sismiques. La base française devient à partir de 1973 le port spatial de l’Europe et, depuis son premier tir en 1968, multiplie avec succès les lancements menés aujourd’hui au rythme d’une douzaine ou un peu plus par an. Au lanceur Ariane 5 qui sera bientôt complété par Ariane 6 se sont également ajoutés Soyouz et Vega, chaque lanceur ayant ses propres installations, bâtiments d’assemblage et d’intégration et pas de tir.
Le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), l’ESA (Agence Spatiale Européenne), Arianespace et 25 sociétés industrielles européennes collaborent sur la base et emploient directement 1 700 personnes, dont les trois-quarts sont guyanais, générant 12% des emplois sur le territoire, 16% du PIB et... et 83% des exportations !
Les circuits gratuits et commentés du site industriel en autocar sont passionnants, tout comme les visites des savanes avec un guide de l’ONF ! Mais, le top du top est de pouvoir assister à un lancement depuis un des observatoires de la base.
La Guyane, une histoire et une culture très riches
Le « Nouveau Monde » n’a pas attendu Christophe Colomb pour naître. Avant la conquête des Amériques, environ 160 000 Amérindiens sillonnaient la région. S’il n’en reste aujourd’hui que quelques milliers, ces civilisations nomades ont laissé de très nombreux vestiges dits « précolombiens », dont les plus communs sont les polissoirs et les roches gravées dont celles de la Carapa à Kourou et de l’île Saint-Joseph. Plus mystérieuses encore, les montagnes couronnées, sommets entourés de fossés, témoignent d’une organisation sociale tout comme les champs surélevés du littoral.
Les bushinengés forment une composante forte de la population guyanaise à l’histoire aussi méconnue que remarquable. Ils furent les premiers héros de la lutte contre l’esclavage, fuyant leurs maîtres et obtenant des traités de paix en 1760 et 1762 avec la puissance coloniale hollandaise. Pour limiter les « dégâts », celle-ci leur octroya des terres le plus loin possible des plantations, mais les chargea aussi de renvoyer les nouveaux candidats à la liberté. Pourtant, deux nouvelles communautés parvinrent à se former, les Paramakas et les Bonis. Les bushinengés du Suriname ne tardèrent pas à franchir le Maroni pour s’établir sur la rive française. Ainsi Maripasoula est encore actuellement habitée par une majorité de Ndjukas, tandis qu’à côté, Papaïchton se revendique capitale Boni. Ils ont apporté avec eux leur mode de vie, croyances et artisanat : le culte des ancêtres avec des autels dédiés (faaka tiki), le carbet des morts (kee osu), la sculpture sur bois saramaka, l’art tembé aux entrelacs colorés.
L’esclavage, même s’il n’atteint jamais ici les proportions antillaises, sévit jusqu’à 1848. Le système de plantation ne survécut pas à l’abolition, les émancipés choisissant de s’installer sur leurs propres abattis (terrains cultivés). Néanmoins, quelques vestiges comme l’habitation Loyola à Rémire témoignent de cette période.
Autre marqueur de la chronologie guyanaise, le fameux bagne dura près d’un siècle, entre 1854 et 1953. Surnommée « capitale du bagne », Saint-Laurent-du-Maroni, labellisée Ville d’Art et d’Histoire, met en valeur son patrimoine architectural hérité de cette sombre période. Il faut visiter le camp de la transportation où fut emprisonné le célèbre Papillon mais aussi le formidable CIAP (Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine). Autre incontournable de cette géographie tragique, les îles du Salut et son île du Diable où Dreyfus fut totalement isolé pendant 1517 jours.
Plaisirs guyanais : le carnaval, la gastronomie et les plages
La Guyane a le sens de la fête. La festivité la plus universelle est celle du carnaval qui commence à l’Epiphanie et s’achève le mercredi des Cendres. Chaque week-end, défilés et bals s’enchaînent. Particularité locale, les « touloulous » sont des créatures séduisantes et anonymes : les femmes couvertes de la tête aux pieds de robes de bal sont les reines de la soirée et invitent leur partenaire à danser dans les dancings comme Nana à Cayenne ou Polina à Matoury. Apothéose de tout ce charivari haut en couleurs et décibels, la parade du littoral à Kourou, l’avant dernier dimanche, celle de Cayenne le dernier dimanche, les mariages burlesques du lundi gras, les Diables Rouges du mardi gras, et l’enterrement de Vaval le mercredi des Cendres.
A table aussi, on se régale ! Le paysage gastronomique guyanais est varié, nourri tout à la fois de tradition créole, amérindienne, bushinengé, hmong et même haïtienne et brésilienne. La nature se charge de fournir pléthore d’ingrédients, du manioc, tubercule toxique devenue base de la cuisine amérindienne, du gibier baptisé vyann bwa, qui seront transformés en fricassés, des poissons d’eau douce et de mer, des fruits et légumes péyi… Faîtes donc un tour au marché de Cayenne et à celui de Cacao pour vous familiariser avec les ramboutans, parépous, chadeks, awaras… Et pour savourer des plats typiques, les bonnes tables ne manquent pas !
Bien sûr, la Guyane est un éden vert… mais aussi une destination bleue, ou plutôt aquatique puisqu’ici l’eau a des fantaisies ! Sur le littoral, à Cayenne, Rémire-Montjoly et Kourou, les plages sont ourlées d’une mer bistre chargée des alluvions de l’Amazone. Sur les estuaires et les grands fleuves, du fait des marées et des échanges, on retrouve cette teinte troublante. Les criques, comme on appelle ici les petits cours d’eau, offrent un miroir noir, là encore déstabilisant à nos regards. Pourtant, la sortie baignade du week-end, surtout en rivière, au bord d’un saut (rapide) fait partie des rituels guyanais. On aurait tort de ne pas y goûter !
En savoir plus
Plus d'infos sur https://decouvrir.guyane-amazonie.fr
Texte : Routard.com