Le meilleur de l'Explorers Way
En partenariat avec les offices de tourisme du Territoire Nord et de l'Australie du Sud
En 1860, l'explorateur John McDouall Stuart a accompli la prouesse de relier pour la première fois le sud au nord de l'Australie pour mettre en place la ligne télégraphique transcontinentale. Cette route, baptisée l'Explorers Way, est devenue mythique et attire aujourd'hui les voyageurs du monde entier. Il faut dire que sa simple évocation fleure bon les somptueuses étendues de l'Outback (arrière-pays) australien, les fameuses vallées viticoles, la passionnante culture aborigène et l'ambiance des road movies : en un mot, l'aventure !
Les 3 200 kilomètres que compte l'itinéraire permettent en effet d'embrasser les splendeurs étonnamment variées des terres australiennes, des douces collines verdoyantes aux terres rouges du Red Centre australien, en passant par les montagnes des Flinders... La monotonie n'est pas de mise sur la route des pionniers.
Si ce road-trip d'anthologie s'effectue évidemment en voiture, les nombreux sites qui jalonnent l'itinéraire sont souvent propices aux randonnées à pied ou à vélo, et parfois même aux excursions en canoë. Les cités côtières qui ouvrent et ferment la traversée, Adélaïde au sud et Darwin au nord, permettent quant à elles de goûter à ce charme urbain décontracté et haut en couleurs que seule l'Australie sait distiller. En route !
Préparez votre voyage avec nos partenaires1 – Adélaïde
C'est depuis l'une des villes les plus agréables du pays que s'élance officiellement la route des Explorateurs. Adélaïde, capitale de l'état d'Australie du Sud (South Australia), charme par son climat tempéré, son atmosphère festive et sa scène artistique locale particulièrement dynamique. Son délicieux rivage et ses nombreux espaces verts achèvent d'en faire un havre idéal à découvrir avant de s'enfoncer dans l'Outback !
Côté culture, Adélaïde sait aussi se mettre en valeur. De magnifiques bâtiments historiques datant de la fondation de la ville, en 1836, se découvrent ainsi au gré de vastes allées tandis que le remarquable Migration Museum permet d'appréhender l'histoire du continent de façon interactive. Adélaïde abrite aussi le deuxième musée d'art du pays, l'Art Gallery of South Australia, qui expose notamment de magnifiques collections aborigènes. Les œuvres y sont réparties par thèmes et donnent ainsi à voir un incroyable brassage des époques.
Enfin, impossible d'évoquer Adélaïde sans mentionner l'art culinaire qui s'y développe avec bonheur! Exigeante sans être guindée, la scène gastronomique de la ville est particulièrement inventive et se veut accessible à toutes les bourses. On peut ainsi facilement prendre un laksa (soupe malaisienne) ou un soft crab burger à emporter pour les déguster dans le jardin botanique, ou sur l'une des nombreuses plages d'Adélaïde qui vibrionnent de cette douce atmosphère citadine, face aux eaux turquoise du golfe de Saint-Vincent.
2 – Kangaroo Island
Au large de la côte méridionale, Kangaroo Island est la troisième plus grande île de l'Australie. On y accède en ferry depuis Cape Jervis, un village que l'on peut rejoindre en bus depuis Adélaïde. Située à 110 kilomètres de cette dernière, Kangaroo Island doit à sa relative difficulté d'accès d'être restée un véritable sanctuaire naturel, d'autant qu'une politique de préservation des espèces y est menée d'une main ferme. Et quelles espèces ! La faune et la flore abondent de toute part sur cette île longue de 155 kilomètres.
Bien sûr, les célèbres marsupiaux sont de la partie. Les kangourous roux, qui peuvent atteindre jusqu'à 1m80, côtoient les adorables tammar wallabys et les koalas agrippés à leurs arbres. Mais l'île est également habitée par des serpents-tigre à tête noir, de majestueux cacatoès de Latham et des ornithorynques à l'improbable anatomie. Sur les côtes, des phoques, des otaries-lions de mer et même des pingouins se disputent les poissons convoyés par les flots.
On peut aisément se croire seul au monde sur cette île très peu peuplée (sinon par la faune), et même penser être le premier à y accoster... Jusqu'à ce que l'on tombe, au gré d'une balade, sur l'un des charmants cottages qui proposent le gîte et le couvert. Malgré son isolement, l'île recèle de bonnes adresses !
3 – Barossa Valley
Après cette échappée insulaire, direction la Barossa Valley pour une première incursion dans les terres du continent. Si cette étape de l'Explorers Way n'est qu'à une heure de route d'Adélaïde, la région viticole de Barossa Valley affiche déjà un puissant contraste avec la ville côtière que l'on laisse derrière soi. Ici, l'énergie urbaine et branchée laisse la place à la quiétude du vignoble. Ce dernier semble s'étendre indéfiniment sur les plaines vallonnées, agrémenté çà et là de petits villages paisibles.
La vallée est mondialement connue pour la qualité de son vin, notamment pour son shiraz rouge; voilà donc l'occasion rêvée d'allier la découverte de la région et des meilleurs crus du continent ! Emprunter l'itinéraire de la Barossa Scenic Drive est gage de délice pour les yeux et le palais. Plants de vignes tirés au cordeau et jolies bourgades s'étirent ainsi sur une soixantaine de kilomètres. Abstraction faite de la terre rougeoyante où s'enracinent les pieds de vigne et des eucalyptus environnants, on pourrait presque se croire en Europe...
4 – Clare Valley
Autre région viticole traversée par la route des Explorateurs, la Clare Valley s'avère aussi être un véritable épicentre gastronomique. Composée d'une quarantaine de domaines et située à une heure et demie de route au nord de la Barossa Valley, elle figure parmi les plus anciens vignobles du continent.
Ici, deux routes des vins se distinguent pour goûter aux splendeurs de la région : le Riesling Trail et le Rattler Trail. Toutes deux sont d'autant plus agréables qu'elles peuvent se parcourir à pied ou à vélo. Comme on pouvait s'en douter, le riesling est la vedette de Clare Valley ! Ce cépage noble dénote ici une subtile saveur citronnée qu'il est impossible de retrouver ailleurs.
Et pour accompagner les crus, les produits du terroir sont largement à la hauteur. Citons notamment l'huile d'olive et le chutney parmi cette remarquable production locale et souvent biologique, qu'il serait dommage de bouder. On trouve d'ailleurs d'excellents restaurants mettant le terroir à l'honneur dans le village de Mintaro. Pour ne rien gâcher, on peut le rejoindre en empruntant une très belle route panoramique depuis la pittoresque bourgade de Sevenhill.
5 – Flinders Ranges
Dans l'Outback, la longue chaîne montagneuse des Flinders bouscule les regards habitués aux vastes étendues horizontales. Ses hauts sommets peuvent atteindre 1 170 mètres d'altitude tandis que la chaîne s'étend sur 430 kilomètres, faisant de ces massifs une véritable exception parmi les terres rarement escarpées de l'Australie.
Les Flinders Ranges abritent en leur milieu le parc national éponyme, qui compte parmi les plus célèbres du pays. L'immensité du site n'empêche en rien de le découvrir à pied grâce aux nombreux sentiers de randonnées qui le sillonnent. On chemine ainsi à son rythme entre les orchidées, les eucalyptus et les falaises de grès, ce qui permet de prendre le temps d'admirer les superbes peintures rupestres aborigènes ornant certaines grottes du parc. Et on ne manque pas d’observer la faune abondante dans la région, émeus, kangourous, wallabies et aigles entre de nombreuses autres espèces animales.
Enfin, le point d'orgue des Flinders Ranges est certainement le Wilpena Pound, lui aussi accessible à pied. Cet immense amphithéâtre naturel, vieux de 800 millions d'années, arbore l'allure stupéfiante d'un cratère volcanique ; seule l'érosion explique pourtant cette incroyable formation géologique.
6 – Coober Pedy
En poursuivant la progression vers le nord, le changement se fait plus radical. L'atmosphère bucolique des régions viticoles n'est déjà plus qu'un lointain souvenir à Coober Pedy ! Ce village isolé de l'arrière-pays présente un étonnant paysage lunaire avec ses étendues désertiques, ocre et poussiéreuses. C'est pourtant la capitale mondiale de l'opale, dont les mines environnantes continuent d'attirer les prospecteurs en quête du précieux minerai. Son âge d'or est cependant révolu depuis les années 70, ce qui confère au village un aspect désolé digne des meilleurs westerns.
Certains des plus grands réalisateurs hollywoodiens ne s'y sont d'ailleurs pas trompés en y tournant de nombreuses scènes de Mad Max 3 et de Pitch Black! Ces blockbusters ont suscité un regain d'intérêt bienvenu pour Coober Pedy, qui constitue l'une des haltes les plus dépaysantes sur la route des Explorateurs. L'environnement sec et hostile a poussé les habitants à s'engouffrer sous terre pour échapper aux températures extrêmes, et les habitations troglodytes ainsi établies dégagent un charme certain. Conjuguées à la profonde couleur sanguine qui embrase le sol, ces cavités souterraines ne sont pas étrangères à l'ambiance post-apocalyptique qui règne en ces lieux.
7 – Alice Springs
Cette ville au nom poétique (« les sources d'Alice ») revêt souvent une importance particulière pour les voyageurs. Si les sources qui y ont été découvertes dans les années 1870 sont aujourd'hui taries, la ville conserve malgré tout une certaine attractivité.
En tant qu'unique véritable ville de la région centrale australienne, Alice Springs est en effet une porte d'entrée idéale pour explorer l'Outback ; et si on y parvient via l'Explorers Way depuis Adélaïde, on se sait alors rendu alors à la moitié du parcours. Dans tous les cas, c'est une étape cruciale pour aborder le Centre Rouge, ainsi que l'on surnomme l'immense région désertique qui entoure la ville.
Mais la ville d'Alice Springs en elle-même ne manque pas d'atouts. Au milieu du désert sauvage, elle constitue un véritable centre historique tout en concentrant la culture populaire de l'Outback. La ville abrite notamment de nombreuses galeries dédiées à l'art aborigène, tandis que de nombreuses festivités y sont organisées tout au long de l'année. Celles-ci mettent à l'honneur des thèmes aussi variés que l'artisanat local, les courses de chameaux, la musique, les foires traditionnelles ou le théâtre. Parrtjima, festival d'art et de lumière sur fond des spectaculaires décors naturels du Centre Rouge, a lieu chaque année en avril, tandis qu'à la fin de l'été, l'Alice Desert Festival est l'une des célébrations artistiques les plus emblématiques du Territoire du Nord.
8 – Uluru
Endroit mythique connu dans le monde entier, le parc national d'Uluru – Kata Tjuta est l'un des plus beaux sites du Centre Rouge. Ce territoire aride, propriété des aborigènes Anangu, comprend l'un des massifs australiens les plus iconiques, par ailleurs classé au Patrimoine de l'Unesco. Uluru, situé à une dizaine de kilomètres de l'entrée du parc, est un immense dôme monolithique aux airs de mastodonte endormi. Ici non plus, les couleurs ne déçoivent pas : le rouge du massif rocheux, variant selon la lumière, répond à l’ocre de la terre, tandis que le ciel et la brousse environnante rehaussent le spectacle de leurs teintes bleues, jaunes et vertes.
Un centre culturel passionnant permet de comprendre l'histoire et la mythologie qu'y associent les aborigènes, pour lesquels Uluru est un lieu éminemment sacré - il sera d'ailleurs formellement interdit d'y grimper à compter d'Octobre 2019. De magnifiques sentiers de randonnée sont praticables dans le parc. Ainsi, l'Uluru Base Walk fait le tour du dôme rocheux et en donne la pleine mesure, car l'itinéraire ne compte pas moins de dix kilomètres ! La magie opère à l'ombre de ce monument qui culmine à 863 mètres.
A proximité du site et jusqu'au 31 décembre 2020, une installation composée de quelque 50 000 tiges lumineuses propose un parcours onirique aux visiteurs une fois la nuit tombée. Cette œuvre impressionnante intitulée « Field of Light » de l'artiste britannique Bruce Munro rend ainsi hommage à la beauté d'Uluru et à la nature environnante.
A ne pas manquer dans les environs : le parc national de Watarrka et sa pièce maîtresse, le Kings Canyon, dont les parois de grès s’élèvent jusqu’à 300 m ! Randonner à l’aube sur la crête de Kings Canyon est un grand moment à vivre, tant la vue y est confondante de beauté.
9 – Tennant Creek
Plus au nord mais toujours en plein Outback, la ville de Tennant Creek présente un intérêt historique majeur. Si Coober Pedy est la capitale de l'opale, Tennant Creek est quant à elle une ancienne cité d'or ! Dans les années 1930, on y trouvait même la plus grande mine à ciel ouvert d'Australie. On peut aujourd'hui replonger dans « le Coeur d'Or de l'Australie » grâce au Battery Hill Mining Centre, qui propose des visites guidées immersives au sein-même de l'ancienne mine.
Tennant Creek abrite également l'une des meilleures galeries d'art du Territoire du Nord avec le Nyinkka Nyunyu Art and Culture Centre. On y découvre l'art local aborigène ainsi que les croyances et traditions du peuple Warumungu, où la nature occupe une place prépondérante. La légende de la formation de Tennant Creek y est également racontée.
Enfin, la station télégraphique de la ville, fermée depuis 1935, rappelle la raison d'être de l'Explorers Way. Ce bâtiment historique constitue aujourd’hui un héritage émouvant : la station faisait alors également office de refuge et de point de ravitaillement, dont on imagine aisément l'importance pour les voyageurs d'antan.
10 – Katherine
La ville de Katherine et ses environs marquent la fin progressive de l'Outback. Les paysages se font alors plus contrastés, la végétation s'épanouit, la chaleur se charge d'humidité... Pas de doute : la côte nord de l'Australie n'est plus très loin.
La troisième ville du Northern Territory s'étend sur les rives d'un fleuve qui prend sa source à l'est, dans le parc national de Nitmiluk. L'eau y est alors tout juste teintée d'émeraude ! Cet immense parc (3 000 km2), que l'on connaît également sous le nom des Gorges de Katherine, est représentatif de cette zone intermédiaire entre l'Outback et le littoral nord. On y rencontre aussi bien une forêt tropicale qu'une savane encore aride, et surtout les nombreuses gorges qui font la renommée de Nitmiluk.
Certains sentiers pédestres juchés en hauteur offrent certes un panorama époustouflant sur ces vertigineuses vallées et les eaux qui les parcourent, mais on peut aussi s'enfoncer en canoë entre les immenses falaises de grès, tout en se laissant bercer par le chant des cigales... Quel que soit le point de vue, ces somptueux canyons émaillés de végétation ne s'oublient pas.
11 – Kakadu
Classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1981, le parc national de Kakadu est une terre aborigène qui recèle elle aussi de surprenants contrastes et écosystèmes variés. L'ultime étape de la route des pionniers est le lieu de tous les superlatifs : il s'agit du plus grand parc national d'Australie, où se concentrent l'intérêt des archéologues, des ethnologues et des géologues ! Ses 20 000 m2 abritent en effet d'immenses richesses qui attirent les visiteurs comme les scientifiques.
Habité depuis au moins 40 000 ans, on retrouve même sur ce site des traces humaines datant du Néolithique. Le parc de Kakadu possède ainsi un grand nombre de peintures rupestres aborigènes datant pour certaines de plus de 40 000 ans, comme Nourlangie Rock !
Quant à la flore de Kakadu, elle affiche une véritable débauche de couleurs au gré des mangroves, des marécages tapissés de nénuphars et des forêts luxuriantes que surplombent d'immenses roches mordorées.
La faune s'épanouit elle aussi dans ce climat humide : c'est notamment l'occasion de découvrir les crocodiles marins qui baignent paresseusement dans les billabongs, ces méandres isolés typiquement australiens... A condition de rester à distance respectueuse.
12 – Darwin
Pour gagner sa ligne d'arrivée, l'Explorers Way rejoint la côte nord de l'Australie et ses effluves tropicaux. Le spectacle de la nature se fait forcément moins stupéfiant dans la capitale du Northern Territory que dans le bush de l'Outback ou les parcs nationaux, mais Darwin jouit d'une atmosphère conviviale bienvenue après cet incroyable périple ! Sa magnifique baie est également très appréciée des surfeurs comme des flâneurs.
Chaque jeudi et dimanche de l'été, le Mindil Beach Sunset Market s'anime sous les palmiers grâce à de fringants spectacles de rue parmi lesquels il fait bon déambuler. De nombreux food trucks en profitent pour déployer un savoir-faire gastronomique aux fortes influences asiatiques – proximité géographique oblige.
Bref, on ne résiste guère aux charmes de la ville tant son ambiance bon enfant et son caractère cosmopolite composent un cocktail aussi agréable que relaxant, dans la lignée de l'expression favorite des Australiens : « No Worries, mate ! ». A Darwin règne en maître cet art de vivre à la fois simple et décontracté, si caractéristique de l'île-continent, et que l'on ne quitte qu'à regret.
Pour en savoir plus
South Australian Tourism Commission
fr.southaustralia.com
Tourism NT
northernterritory.com/fr-fr
Texte : Routard.com