Voyage à Bali, l’île des dieux

Voyage à Bali, l’île des dieux
Temple d’Ulun Danu © Elena Ermakova - stock.adobe.com

N’en déplaise aux grincheux qui serinent que « Bali, c’est fini » et que « c’était mieux avant », le charme de l’île agit toujours, pourvu que l’on prenne le temps de la découvrir, en alternant les lieux touristiques incontournables et les chemins de traverse.

Partons pour un tour de cette île unique de l’archipel indonésien, qui fait encore et toujours rêver…

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Bali, une île unique de l’archipel indonésien

Bali, une île unique de l’archipel indonésien
Cérémonie balinaise © Tropical studio - stock.adobe.com

Surnommée l’île des dieux ou l’île aux mille temples, Bali collectionne les richesses naturelles et culturelles, avec sa multitude de sanctuaires de pierre et sa nature magnifique, entre rizières au vert éclatant, volcans – toujours bien actifs –, lacs et cascades, jolies plages et forêts luxuriantes.

Au cœur de l’archipel indonésien, majoritairement musulman, elle possède une identité unique, la majorité de la population pratiquant un hindouisme singulier, différent de l’indien. Ici, la vie est rythmée par les cérémonies, les prières et les offrandes, ce qui confère à l’île une atmosphère apaisante et presque magique, pour peu que l’on s’éloigne des lieux les plus fréquentés. Et, ce qui ne gâche rien, le sens de l’accueil, le sourire et la gentillesse des habitants ne sont pas une légende.

Amed © Ekaterina Pokrovsky - Fotolia

Sur un territoire assez petit (5 561 km2), Bali décline plusieurs ambiances et paysages. Les fêtards et les surfeurs se concentrent dans les stations balnéaires de la côte ouest, de Kuta à Canggu. La presqu’île de Bukit, au sud, abrite les grands resorts de luxe.

Les plages du nord (Pemuteran) et de l’est (Amed) sont beaucoup plus tranquilles et les villages de pêcheurs ont gardé leur authenticité. Malgré l’affluence touristique, Ubud reste une cité agréable et est considérée comme le cœur culturel de Bali. Sa situation centrale est également idéale pour rayonner dans l’île.

Enfin, sur les hautes terres du nord, on découvre un Bali rural qui cultive ses anciennes traditions, mais aussi une nature exubérante qui fait le bonheur des randonneurs.

On le voit, il y a en a pour tous les goûts et toutes les envies !

Ubud, au cœur de l’île

Ubud, au cœur de l’île
Ubud © Olivia Le Sidaner

Ubud séduit par son atmosphère cool et son animation, avec ses restos, bars et boutiques, mais aussi par l’aura de cette cité considérée comme le centre culturel et spirituel de l’île. Depuis l’aube des temps, on y pratique la médecine traditionnelle. Ces dernières années, avant la pandémie de Covid-19, les spas et les centres de yoga et de méditation s’y étaient multipliés.

Ubud est aussi le foyer culturel et le centre de la vie artistique de l’île. C’est ici qu’est né le legong, la danse balinaise, exécutée au son des gamelans, les orchestres traditionnels. 

Plusieurs musées sont dédiés à l’art balinais, traditionnel et contemporain. Le Puri Lukisan Museum présente une collection provenant d’une donation du peintre néerlandais Rudolf Bonnet. L'Agung Rai Museum of Art (ARMA) expose aussi les artistes étrangers qui se sont installés à Bali à partir des années 1920, comme Walter Spies ou Arie Smit. Et l’on découvre l’œuvre du peintre philippin Antonio Blanco et celle de son fils au Blanco Renaissance Museum.

Sacred Monkey Forest © trubavink - stock.adobe.com

Pour l’artisanat, on ira faire un tour au grand marché, qui regorge de marchandises en tous genres : sarongs, foulards, vannerie, objets en bois... Le marchandage est de rigueur, les prix annoncés étant, par principe, toujours exubérants. Tout près, le temple de Puri Taman Saraswati, la déesse de la connaissance et des arts, offre l’occasion d’une pause zen au bord des bassins où flottent des fleurs de lotus. Le soir, on peut y assister à un spectacle de legong.

Enfin, l’une des grandes attractions d’Ubud est la Sacred Monkey Forest, une forêt peuplée de quelque 700 macaques pas farouches, et où l’on découvre aussi trois temples du 14e s. Gare à vos effets personnels : en dépit de leur statut d’animal sacré – les hindous vénérant Hanuman –, les singes ont une fâcheuse tendance à piquer tout ce qui dépasse ou/et qui se mange… À faire si vous ne vous aventurez pas dans le Nord, où vous ne manquerez pas de voir des macaques dans la nature.

Les rizières, paysages emblématiques de Bali

Les rizières, paysages emblématiques de Bali
Rizières © Olivia Le Sidaner

À l’intérieur de l’île, les rizières sont d’une beauté fascinante, déclinant leurs camaïeux de verts et leurs courbes harmonieuses à flanc de colline, les étendues d’eau devenant le miroir du ciel.

En 2012, l’Unesco en a inscrit cinq sur la liste du patrimoine mondial en tant que « paysage culturel de la province de Bali », insistant sur le fait que le système d’irrigation traditionnel des subak (datant du 11e s) est la « manifestation de la philosophie du Tri Hita Karana », qui vise à l’harmonie entre l’esprit, le monde humain et la nature.

Rizières de Jatiluwih © Olivia Le Sidaner

On découvre de belles rizières en lisière d’Ubud. Puis, en remontant vers le nord, on rejoint celles de Tegallalang qui sont probablement les plus connues de Bali. Pour profiter au mieux du paysage, l’idéal est de s’y rendre tôt le matin quand le site est plus tranquille.

On a une préférence pour les rizières de Jatiluwih, dont le nom (« magnifique » en balinais) n’est pas usurpé. Plus vastes et un peu moins fréquentées que celles de Tegallalang, elles s’étendent au pied du volcan Batukaru.

Beaucoup moins touristiques, les rizières de Sidemen sont aussi très belles. On peut y faire de longues balades et rencontrer les habitants.

Autour d’Ubud, sur le chemin des temples

Autour d’Ubud, sur le chemin des temples
Taman Ayun © Olivia Le Sidaner

Dans les environs d’Ubud, plusieurs grands temples balinais (pura) sont à découvrir. L’un des plus importants est celui de Taman Ayun (17e s), à Mengwi (17 km à l’ouest d’Ubud), superbe, avec ses jardins entourés de douves et ses nombreux merus (tours de type pagode), dont le plus haut possède 11 toits.

À 5 km à l’est d’Ubud, se trouve un temple étonnant, construit entre le 9e et le 11e s : Goa Gajah, la « grotte de l’éléphant », un animal qui n’a jamais foulé le sol de Bali, mais dont l’image est vénérée par les hindouistes à travers Ganesh, le dieu éléphant. Un grand bassin orné de statues de femmes a été creusé devant la grotte, où l’on pénètre en entrant dans la gueule de pierre d’un démon.

À l’intérieur, des autels abritent une statue de Ganesh et trois lingams, symbolisant la trinité hindouiste (Brahma, Vishnu et Shiva). En contrebas, on se promène au milieu des arbres, sur un chemin bordé de cascades et de rochers moussus.

Gunung Kawi © Lukas Uher - stock.adobe.com

Une autre promenade rafraîchissante est à faire à une dizaine de kilomètres de là, à la Tibumana Waterfall (Air Terjun Tibumana), une belle cascade sertie dans un écrin de roche et de végétation.

Plus au nord, à Tampaksiring, on visite plusieurs temples. À Tirta Empul (10e s), les hindous pratiquent des rituels de purification dans les eaux sacrées, qui auraient des propriétés curatives. Et à Gunung Kawi (11e s), auquel on accède par un long escalier (230 marches) descendant au milieu de rizières en terrasses, on découvre des merus sur les rives de la rivière Pakerisan et des tombes creusées dans la roche.

Non loin de là, le temple de Gunung Kawi Sebatu, moins fréquenté, vaut cependant le coup d’œil, avec ses sources d’eau sacrée, ses belles sculptures et ses édifices noyés dans la verdure.

Le nord de Bali, région de lacs et de forêts

Le nord de Bali, région de lacs et de forêts
Volcan Batur © Olivia Le Sidaner

Beaucoup moins touristique que le sud, le nord de l’île a su conserver les anciennes traditions balinaises. La région est superbe et sauvage, avec ses lacs, ses forêts denses et ses cascades. Et on apprécie le climat, plus tempéré, grâce à l’altitude.

En suivant la route qui grimpe vers le volcan Batur, on arrive au village de Penelokan, dont l’entrée est payante et qui est totalement voué au tourisme. De fait, il n’est pas évident de se défaire des vendeurs de souvenirs. Mais la vue sublime sur le lac Batur, surplombé par les volcans Batur et Abang, vaut largement ce petit désagrément. 

Lac Tamblingan © Olivia Le Sidaner

Plus à l’ouest, le majestueux temple d’Ulun Danu, dédié à la déesse des eaux, semble flotter sur le lac Bratan. Avec son meru à 11 toits, il est très photogénique et attire logiquement pas mal de monde.

Plus loin, on a une vue panoramique de toute beauté sur les lacs jumeaux : Buyan et Tamblingan. Puis, on arrive au village de Munduk, qui est le point de départ de belles randonnées. On y découvre le Bali rural, avec ses rizières, ses petits villages typiques, ses plantations de café, de girofliers et de cacao. On est très loin de l’ambiance survoltée de Kuta !

De nombreuses cascades offrent de beaux buts de promenade dans la nature, comme celles de Sekumpul, noyées dans la jungle.

La côte nord de Bali, loin de la foule

La côte nord de Bali, loin de la foule
Pemuteran © Glebstock - stock.adobe.com

Dans les villages installés sur la côte nord, on découvre un Bali traditionnel, où l’on vit encore surtout de la pêche et de l’agriculture, les journées étant rythmées par les cérémonies religieuses.

Dans le district de Buleleng, se trouve le seul temple et monastère bouddhique de l’île, Banjar. À côté, on peut faire une agréable halte aux sources d’eau chaude de Banjar (Banjar Hot Springs), fréquentées aussi bien par les touristes que par les locaux.

Au nord-ouest, Pemuteran est idéale pour passer quelques jours tranquilles en bord de mer, loin de la foule. C’est l’endroit parfait pour se baigner et farnienter sur la plage de sable noir, propre et agréable. Du fait de la proximité de l’île de Java, une importante communauté musulmane vit ici. Petit conseil si vous ne souhaitez pas être réveillé par le muezzin de bon matin : évitez de loger trop près de la mosquée.

Encore plus à l’ouest, les amateurs de snorkeling et de plongée nagent dans les eaux claires et turquoise qui entourent l’île de Menjangan, « l’île des cerfs ». La colonie de cervidés qui vit ici n’est vraiment pas farouche et n’hésite pas à venir saluer les touristes de passage.

Les spots touristiques de la côte sud de Bali

Les spots touristiques de la côte sud de Bali
Plage à Canggu © Olivia Le Sidaner

C’est sur la côte sud que se trouve la plus grande station balnéaire de Bali. Les trois municipalités de Kuta, Seminyak et Canggu forment aujourd’hui une longue zone urbanisée de 7 km le long du rivage, avec quantité d’hôtels, de restaurants, de bars, de boîtes de nuit et de boutiques. Kuta est le coin des Australiens, adeptes de surf et de fête, les Européens étant plus attirés par Seminyak et Canggu.

Sur la grande plage, tous les soirs, le même rituel se répète : tout le monde se rassemble pour admirer le coucher du soleil, avant d’aller au resto ou d’entamer une tournée des bars.

Temple de Tanah Lot © Nikolai Sorokin - Fotolia

Autre endroit couru des touristes au moment du coucher du soleil, le temple de Tanah Lot, au nord de Canggu, est l’un des sites les plus célèbres de Bali. Dédié aux divinités de la mer, il fut construit au 16e s sur un rocher noir posé dans la mer, ce qui explique qu’on le compare souvent au Mont-Saint-Michel.

À marée basse, on peut se rendre au pied du temple, sous la grotte où coule de l’eau sacrée. Il n’est en revanche pas possible d’accéder au sanctuaire, réservé aux cérémonies.

L’Est de Bali : cool et authentique

L’Est de Bali : cool et authentique
Amed © Olivia Le Sidaner

Beaucoup plus paisible et authentique que la zone de Kuta-Canggu, le village de pêcheurs d’Amed, sur la côte est, a un petit côté roots et baba cool fort sympathique.

En fait composé de plusieurs hameaux, Amed s’étire sur une dizaine de kilomètres le long d’une côte volcanique au relief accidenté, avec ses petites plages de sable gris et sa nature plutôt aride. Il attire les fans de snorkeling et de plongée, qui viennent notamment explorer les épaves échouées sur les fonds marins (USS Liberty, Japanese shipwreck). On trouve aussi de nombreux lieux pour pratiquer le yoga et la méditation.

Portes du paradis - Lempuyang © krunja - stock.adobe.com

Au sud-ouest d’Amed, les temples de Lempuyang valent le détour. L’endroit le plus instagramé est surnommé les « portes du paradis », avec le mont Agung en arrière-plan (lorsque le temps est dégagé). Les touristes font la queue pour se prendre en photo en position de yoga ou en train de sauter, ou pour être immortalisés par un photographe local qui utilise un miroir afin de donner l’illusion que les portes se reflètent dans un lac. En dehors du temple principal, il n’y a pas foule. Il faut environ 4 h de marche à pied pour voir tous les temples, et ça grimpe raide !

Rizières de Sidemen © Olivia Le Sidaner

Autre site très fréquenté, le Water Palace de Tirtagangga est agréable, avec ses jolis jardins ornés de statues et ses bassins à nénuphars.

Plus à l’est, après avoir fait halte dans les rizières de Sidemen, on ne manquera pas d’aller visiter Besakih, le temple le plus sacré de Bali. Edifié au pied du mont Agung, il est dédié aux trois grandes divinités hindoues – Brahma, Vishnu et Shiva –, et a été restauré après l’éruption de 1963.

Lorsque le volcan ne représente pas de menace, il est possible d’y randonner. Pour cela, il est nécessaire d’être en excellente condition physique et de faire appel à un guide.

Fiche pratique

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Office du tourisme d’Indonésie (Wonderful Indonesia)

Lire aussi notre dossier Le meilleur de Bali

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Remarque : si vous avez loué une voiture (avec ou sans chauffeur), ne vous fiez pas forcément aux temps de trajets indiqués par vos applis : il faut bien souvent les revoir à la hausse. En cause : essentiellement les embouteillages, en particulier aux abords de la capitale, Denpasar, et dans les zones touristiques (Kuta, Sanur, Seminyak, Ubud…), surtout en haute saison.

Bonnes adresses

- Plataran à Ubud. Une oasis de tranquillité tout près du centre-ville. Piscine et cours de gym et de yoga dans le très agréable jardin. Bar, resto et concerts certains soirs. À partir de 1 053 000 IDR (70 € + taxes) pour 2 personnes, petit déj inclus (très bon).

- Botanist à Ubud. Le restaurant de l’hôtel Blue Karma sert une cuisine aussi saine que fraîche et délicate, avec des produits bio et locaux, dans un décor très zen. Le midi, buddha bowl : 80 000-95 000 IDR (5-6 €-), plats : 95 000-190 000 IDR (6-12,50 €). Jus de fruits frais.

- Warung Boga Sari à Ubud. Pour grignoter dans le centre d’Ubud, à l’écart de la foule. On peut y manger en tailleur sur des tables basses. Salades (35 000 IDR, 2,30 €), jus de fruits frais (15 000 IDR, 1 €). Un excellent rapport qualité-prix.

- Sanak Retreat à Kayuputih. Un petit paradis niché au milieu des rizières, près de Munduk, avec de jolis bungalows en bois. Piscine, resto servant une délicate cuisine, et spa. Nuit à partir de 2 100 000 IDR (80 €).

- Mathis Lodge à Amed. 20 lodges en bois et alang alang, avec vue imprenable sur la mer. L’hôtel a été inauguré en 2019 sur les hauteurs d’Amed. Grande piscine et spa. À partir de US$120 la nuit (108 €).

- Munduk Menir à Munduk. De jolies villas en bois à flanc de montagne, avec une incroyable vue panoramique. Pour dormir au cœur de la nature. Au resto : une bonne cuisine locale traditionnelle (nasi goreng, soto ayam...). À partir de 2 000 000 IDR (132 €), petit déj inclus.

- Chez Kadek à Sekumpul. Des chambres d’hôtes simples, mais propres et confortables, tenues par une charmante famille. N’hésitez pas à réserver un dîner : l’épouse de Kadek cuisine à merveille. Et de la terrasse, vous avez une vue plongeante sur la forêt luxuriante et la mer, au loin. 181 000 IDR (12 €) la nuit par pers, petit déj inclus, 261 000 IDR (17 €) en demi-pension. Un bon rapport qualité-prix avant de partir explorer les cascades de Sekumpul.

- Taman Sari Resort & Spa à Pemuteran. Un joli hôtel en bord de mer. Des bungalows confortables avec salle de bains extérieure, installés dans un grand jardin. Petit déj et bon resto les pieds dans le sable. Piscine. Nuit à partir de 52 €. Un excellent rapport qualité-prix. Le plus : l’hôtel participe à un programme de conservation des récifs et d’écotourisme. Au Poleng Resto, on mange très bien et pour pas cher. Plats à 92 000 IDR (env 6 €), excellents smoothies bowls, très copieux (50 000 IDR, 3,30 €).

- Alamdhari Resort & Spa à Sidemen. Un hôtel sympathique au cœur des rizières de Sidemen. Les chambres sont claires et propres. Piscine. À partir de 1 076 000 IDR (71 €), petit déj inclus.

Bon plan : pour manger de la cuisine locale (brochettes, nasi goreng, etc.) pour pas cher, arrêtez-vous dans les warungs, de petits restos familiaux, que l’on trouve partout, notamment en bord de route.

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