Le tour du monde de Lydia et Julien du blog Nowmadz

Découvrez le tour du monde de Lydia et Julien, un couple de Lyonnais. Le déclic pour entreprendre ce long voyage, un jour de pluie où ils s'ennuyaient. Ils nous racontent leur aventure et celle de Nowmadz.

Pouvez-vous présenter Nowmadz aux internautes ?

Nowmadz, c'est un blog créé à l'occasion de notre tour du monde. Nous sommes Lydia et Julien, la trentaine passée, et nous sommes partis voyager durant plusieurs mois en 2012-2013.

Pourquoi se lancer dans l’aventure d’un voyage comme un tour du monde ?

Pour vivre une expérience qui sortait de l'ordinaire. Nous en avions marre du quotidien, tout simplement. Le déclic s'est fait tout seul, un jour de pluie où l'on s'ennuyait. Nous surfions sur le net, à la recherche d'une destination pour nos prochaines vacances lorsque nous sommes tombés sur la pub d'un billet tour du monde. À partir de ce moment, l'idée ne nous a plus jamais quittés.

Une aventure de cette sorte se prépare combien de temps à l’avance ?

Il est courant d'entendre dire qu'il faut bien une année pour tout préparer. De notre côté, l'idée a germé en décembre et nous sommes partis au mois de juin suivant, soit à peine 6 mois plus tard. C'est largement faisable sur le plan matériel (déménagement, démission ou obtention d'un congé sabbatique, etc.) seulement, avec le recul, je pense que 6 mois de plus nous auraient permis de mieux cerner notre projet et nos envies. Non pas que nous ayons des regrets, mais il y a certains choix que nous ferions différemment si c'était à refaire (lire l'article sur Nowmadz : Tour du monde : 4 erreurs que je ne referai plus !).

Combien de temps êtes-vous partis ?

Nous sommes partis 11 mois en tout. Nous avions une contrainte qui était la fin du congé sabbatique de Julien. Sans ça, nous aurions certainement voyagé plus longtemps. Peut-être même que nous ne serions pas encore rentrés à l'heure qu'il est, qui sait ?!

Quels ont été les préparatifs pour mener à bien votre périple ?

Au moment des préparatifs de notre voyage, le planificateur d'A-Contresens n'existait pas, et c'est bien dommage, car il nous aurait évité des tonnes d'heures à s'arracher les cheveux pour savoir comment combiner au mieux nos envies avec les contraintes d'un billet tour du monde ! Le plus difficile a donc été de déterminer nos étapes, sachant que nous souhaitions garder la liberté de « bouger » comme bon nous semblait à l'intérieur d'un continent. Le billet tour du monde devait donc seulement nous y emmener, puis nous en faire partir. Ensuite, une fois sur place, nous avions prévu d'acheter les billets pour les vols internes ou entre les pays du même continent.
Nous avons traversé 17 pays en tout, mais cela tient compte des très courtes escales comme la Malaisie où nous sommes restés une semaine avant de décider de partir visiter le Sri Lanka, ou encore des villes de Hong Kong et Singapour que nous avons visitées en seulement 48 h.

En réalité, nous avons voyagé réellement à travers 12 pays, ce qui est déjà énorme en si peu de temps !
Pour ce qui est du nombre de kilomètres, j'avoue n'avoir jamais fait le calcul, mais le planificateur semble indiquer que nous avons parcouru plus de 80 000 km en avion. Les 11 000 km « terrestres » ne concernent en revanche que les trajets faits en bus pour rejoindre un autre pays, mais ne comprennent pas les kilomètres parcourus à l'intérieur d'un pays. Par exemple, lors de notre road trip aux USA, nous avons parcouru pas loin de 6 000 km et en Australie, c'est près de 7 000 km que nous avons faits à bord de notre campervan !

Question sécurité, que faut-il avoir comme trousse de premiers secours ?

Euh, et bien cela n'engage que nous, mais tout et rien à la fois ! Ce que vous auriez dans la pharmacie de votre salle de bain, ni plus ni moins. Nous avions emporté une ribambelle de médicaments, des pastilles pour purifier l'eau, de la Malarone, etc., mais finalement, seuls le paracétamol, l’ibuprofène et des anti-infectieux intestinaux nous ont servi. Pas trop de bobos à signaler, mis à part en Inde où le ventre est souvent mis à rude épreuve. Mais on trouve de tout, partout, sous d'autres appellations, il est vrai, mais dans ce cas il ne faut pas hésiter à comparer la composition et les molécules présentes dans les médicaments que l'on trouve sur place.
Sinon, nous avions aussi une trousse contenant pansements et désinfectant que nous emportions toujours lors de nos treks, ainsi que quelques huiles essentielles qui nous ont bien servi.
Enfin, pour celles que ça intéresse, j'avais emporté quelques trucs bien pratiques pour rester "belle" tout en voyageant... sur un si long voyage, ça a son importance !

Comment avez-vous budgété vos dépenses et par quel mode de financement ?

Tout a été financé avec nos économies personnelles. Pour établir notre budget, nous nous sommes aidés des chiffres de dépenses moyennes quotidiennes trouvées dans les guides ou sur les blogs, puis nous avons ajouté 15 %, cela afin de nous constituer une marge de sécurité.

Quel a été le coût financier global de votre tour du monde ?

Nous n'avons pas trop dépassé ce qui était prévu, si l'on enlève le fait que nous avons rajouté une étape imprévue en Australie, pays au niveau de vie assez élevé. Une fois de plus, nous n'avons pas fait le bilan général de notre budget (on n'aime pas trop les bilans, apparemment !), mais je pense qu'on a dû dépenser environ 35 000 €.

Comment avez-vous sélectionné votre bagage idéal (sac à dos, vêtements, matériel spécial ultraléger…) ?

Nous avons passé des heures dans les magasins spécialisés et fait des tonnes de comparatifs ! Cela fait partie des joies des préparatifs, mais globalement, nous avons été plutôt satisfaits de nos choix.
La seule grosse erreur que j'ai faite (ndlr, Lydia répond à cette question) est de ne pas avoir emporté une paire de chaussures suffisamment solide et efficace pour affronter les différents treks que nous avons faits !
Le plus difficile est de déterminer une garde-robe qui convienne à tout type de temps, tout en prenant le moins de place possible.
Pour ranger nos sacs à dos (nous avions chacun 50 L environ), nous avons pris soin de tout compartimenter. Le « chaud » (softshell, polaire, vêtements techniques) était rangé et compressé dans une housse à part, et mis au fond du sac. De cette façon, nous pouvions le sortir quand nous en avions besoin uniquement, et non pas à chaque fois que nous cherchions une paire de chaussettes !

Comment votre entourage personnel et professionnel a-t-il réagi ?

Nos amis et nos boss ont été vraiment enthousiastes et encourageants, tandis qu'une partie de la famille nous a carrément fait la tronche ! On va mettre ça sur le compte de l'angoisse que leur a suscité une telle annonce... Mais tout est rentré dans l'ordre ensuite, on vous rassure !

À votre retour en France, avez-vous eu des difficultés à vous remettre dans le train-train quotidien ?

Ahem... oui, plutôt ! Il nous a fallu bien 6 mois pour atterrir mentalement. Bien sûr, on a retrouvé du travail, un logement etc., mais on est restés « ailleurs » un long moment. Avant de décider finalement d'autres projets qui resteraient dans la lignée de notre tour du monde : changement professionnel et de cadre de vie. Tout cela est à l'étude aujourd'hui, un peu mis de côté suite à l'arrivée de notre fils, mais toujours d'actualité !

Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?

Ce voyage a été pour nous l'occasion de vérifier l'adage bien connu « quand on veut, on peut ! » Aujourd'hui nous sommes plus forts, plus confiants, bien décidés à réaliser nos rêves et à ne pas subir une vie ou des choix imposés !

Quels sont vos coups de cœur ?

Sans aucune hésitation, l'Argentine et l'Indonésie ont été nos deux coups de cœur du voyage. L'Argentine pour ses grands espaces et la diversité de ses paysages (depuis les cascades et la forêt tropicale d'Iguazu à Ushuaïa, en passant par El Calafate et le glacier du Perito Moreno). Et l'Indonésie, pour sa végétation luxuriante absolument fabuleuse et sa douceur de vivre, sur Bali notamment. Pour nous, c'est la définition du paradis !

Quels conseils pouvez-vous donner ?

En premier lieu, de ne pas remettre un projet de voyage à « plus tard » ou « quand on aura fait ceci, ou cela ». Le seul vrai frein au voyage, c'est nous-mêmes ! Il faut se donner les moyens de réaliser ses rêves pour ne pas vivre sur des regrets par la suite.
Enfin, ne pas trop prévoir ni trop organiser ce voyage. Laisser faire les choses, le temps, les rencontres. Le hasard aussi ! On mûrit drôlement vite sur la route, on change, notre regard évolue. La vision du monde telle que nous l'avions depuis notre petit canapé occidental est tout à coup bien différente lorsque l'on est sur la route !
Il faut donc éviter au maximum de se mettre des contraintes qui entraveraient la liberté que l'on est venu chercher à travers ce type de voyage.

Par rapport à votre expérience, quels sont les endroits immanquables ?

Le désert de l'Atacama au Chili. Nous y sommes restés une dizaine de jours, et c'est un lieu exceptionnel, avec des paysages qui nous ont marqués à vie !

Avez-vous une anecdote de voyage ou une rencontre exceptionnelle à partager ?

Le jour où l'on a vu les flics américains débarquer dans notre chambre au motel ! C'est très impressionnant, bien plus qu'à la télé. J'essayais en fait de joindre la France depuis le téléphone de la chambre et pour cela, il fallait composer tout un tas de numéros pour obtenir la tonalité. J'ai dû faire une erreur, puisque j'ai fini par taper le très fameux... « 911 ». Au téléphone, j'ai expliqué comme j’ai pu que j'avais fait une erreur, mais ça ne leur a pas suffi. Ils ont appelé le gérant du motel qui est venu voir si tout allait bien et qui nous a indiqué que la police était en route ! C'est comme ça, là-bas, apparemment, ils vérifient, quoi qu’il arrive. De quoi calmer les petits plaisantins !

On termine par une question portrait chinois : Si vous étiez un pays… lequel, et pourquoi ?

Un pays que nous n'avons pas (encore) visité, le Costa Rica, mais ça ne saurait tarder ! Pour la diversité de ses paysages, sa qualité de vie, son écosystème unique et fabuleux, et aussi pour l'engagement de sa population à préserver tout cela, coûte que coûte. Un bel exemple à suivre !