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La Meseta - Vallée Centrale
Le plateau de La Meseta est un peu le creuset du Costa Rica. Heredia et Alajuela, aux parques centrales ombragés de palmiers royaux, l’ancienne capitale de Cartago, la vallée d’Orosí où se trouvent les ruines évocatrices de l’église d’Ujarras, la plus ancienne du pays (1570), témoignent tous des premiers temps de la colonie.
Dès que le couvert nuageux se dissipe, le regard s’accroche aux colosses soulignant la cordillère centrale : on n’y compte pas moins de 109 volcans, dont 5 très actifs.
Le plus proche de San José, l'Irazú (3 432 m), abrite quatre cratères, dont un occupé par un petit lac jaune vert. De son sommet, atteint par la route (!) à travers des paysages de riches pâturages, se découvre à la fois l'Atlantique et le Pacifique.
À l'est, le Turrialba (3 340 m) est le seul arborant une forme caractéristique de cône. Au nord, le Poás (2 708 m), noyé dans la végétation, possède deux cratères ; le plus grand (1,5 km) contient un lac acide bleu turquoise et voit régulièrement s’élever des sortes de « geysers » !
Difficile de ne pas aimer non plus le Museo de Jade, mettant en valeur de superbes pendentifs, armes et colliers précolombiens, mais aussi des metates (tables à moudre le maïs) cérémoniels finement sculptés dans la pierre de lave. Un détour par le Museo Nacional (très belle salle précolombienne) et par le Pueblo Antiguo, reconstituant le Costa Rica des années 1900, et le tour est joué.
Parcs de la cordillère centrale
Au plus profond de l’immense parque nacional Braulio Carrillo (476 km2), la nature a conservé sa virginité originelle. Jaguar, puma, ocelot.. tous les grands félins américains y vivent, même si ceux qui peuvent se vanter de les avoir aperçus sont rares. Tout aussi discret, le tapir se laisse parfois entrevoir entre les branches entremêlées.
Étendu entre sommets de la cordillère centrale et amorce des basses plaines caraïbes, le parc offre un grand éventail de milieux naturels : lacs de cratère du volcan Barva noyés dans la forêt des nuages, forêt très dense de la Quebrada González (6 m d’eau/an !), etc. Pour une approche moins boueuse, rien de mieux qu’un survol de la canopée à bord du tram aérien glissant doucement à la lisière des arbres.
Juste au nord du parc, la région de Puerto Viejo de Sarapiquí abrite plusieurs réserves privées très renommées, alternant avec bananeraies et plantations d’ananas. La station biologique de La Selva, accessible sur visite guidée, attire avant tout les ornithologues pour ses 430 espèces d’oiseaux.
Toute la région se consacre à la culture du café, aux buissons bien alignés couverts de petites fleurs blanches odorantes à la fin de la saison sèche. La récolte des fruits, rouges (chacun contient deux graines de café), a lieu d'octobre à janvier.
Réserve de Monteverde
Les oiseaux sont partout au Costa Rica, à commencer par les colibris, déclinés en 54 espèces aux livrées parfois incroyablement colorées. Tous les ornithologues amateurs rêvent de voir le quetzal. Désormais rare, cet animal sacré aux yeux des Précolombiens est si beau, avec sa longue plume caudale verte de 65 cm (!), que la première description d’un explorateur, au 19e siècle, fit dire qu’il se moquait du monde…
C’est dans la réserve de Monteverde, la plus célèbre du pays, perchée dans la forêt des nuages à l’ouest du lac Arenal, que les chances de l’apercevoir sont les plus grandes. Oscillant entre 600 et 1 842 m d’altitude, le territoire se couvre d’un couvert dense envahi par les nuages, les fougères, les lianes, les mousses et les plantes épiphytes. Pas moins de 500 espèces d’orchidées (record mondial) et 400 espèces d’oiseaux y prospèrent.
Les amateurs de sensations fortes peuvent, quant à eux, s’offrir une séance de rafting sur les rapides des ríos Sarapiquí ou Pacuare et, les autres, une balade plus douce en bateau en quête de la faune locale.
Volcan et lac Arenal
Des cinq macizos très actifs du pays, l’Arenal a longtemps conservé la palme du plus agité. À compter du 29 juillet 1968, date de son réveil brutal et meurtrier, le volcan s’est presque continuellement manifesté jusqu’en 2010… On venait alors du monde entier admirer le rougeoiement de ses coulées de lave, la nuit venue.
Mieux encore, on les observait depuis les sources chaudes de Tabacón, aménagées en centre thermal, les doigts de pied en éventail dans un jacuzzi bouillonnant. Par temps couvert, le souffle rauque du volcan, si proche et pourtant invisible, ajoutait au mystère.
Las, depuis quelques années, l’Arenal s’est donc assoupi. Reste le cône magnifique et le parc national (120 km2) qui l’englobe, cadre de superbes randonnées dans la forêt tropicale – complétées par promenade en télécabine ou tyrolienne dans la canopée, rafting et balades bien boueuses en VTT. Il existe aussi d’autres sources chaudes, comme celles de Titokú, idéales pour se relaxer en fin de journée…
Juste à l’ouest, le lac Arenal, bordé par forêt et pâturages, est le plus vaste du pays (85 km2). Sur la route, on rencontre souvent des bandes de coatis, ces drôles d'animaux rappelant un peu les lémuriens avec leur longue queue annelée. Il s'agit en fait de cousins du raton laveur, aussi gourmands que lui, affublés d'un gros nez mobile…
Quelque 13 km de sentiers permettent d’explorer la réserve. Grand classique, le Sendero Bosque Nuboso offre un excellent aperçu de ce milieu dégoulinant d’humidité, où l’on croise aussi le fier trogon au ventre orangé, des iguanes et des bananaquits jaunes peu farouches. Tout en haut, le point de vue de La Ventana s’ouvre sur des pentes nappées de forêt, résonnant de l’écho de torrents invisibles à l’œil.
Le Guanacaste - Au nord-ouest, un autre Costa Rica
Le nord-ouest du Costa Rica pourrait bien être un pays à part entière. Quel rapport entre les forêts humides des cordillères centrales et ces plaines écrasées de soleil, couvertes de gros arbres épars – dépourvus de feuilles mais ornés d’énormes fleurs colorées au cœur de la saison chaude ? Le Guanacaste est une terre d’haciendas, où chevaux et bétail paissent sous l’œil distant des sabaneros, les cow-boys locaux.
Le parc national Rincón de la Vieja, centré autour du volcan du même nom (entaillé de… 9 cratères), laisse apparaître toute une série de phénomènes volcanologiques : mares de boue bouillonnante, fumerolles, sources chaudes, etc.
Il a été classé au patrimoine mondial dans le cadre de la zone de conservation de Guanacaste, tout comme le parc national de Santa Rosa, qui occupe une longue péninsule sauvage à l’approche du Nicaragua. Voilà le royaume de la forêt sèche et de l’indio desnudo (« indien nu »), un arbre qui pèle ! On débouche là sur l’océan Pacifique, aux rouleaux corpulents et aux plages immenses.
Survolée par les frégates, la plage de Naranjo est adossée à une lagune peuplée de crocodiles. Durant la saison des pluies, la piste qui y mène est carrément fermée : les gardes en avaient leur claque de tirer de la boue des surfeurs gringos parfois enfoncés jusqu’au toit !
Comme autour du mont Fuji au Japon, de nombreuses sources thermales jaillissent du sous-sol du volcan Arenal, chauffées par géothermie. Ces eaux chaudes, pures et naturelles sont réputées pour leurs vertus thérapeutiques. On trouve de nombreux établissements thermaux alignés le long de la route entre La Fortuna et le lac Arenal, sur les flancs du volcan. Le Tabacón Thermal Resort & Spa (10 km de La Fortuna) est l'un des plus réputés du coin.
Tamarindo et la péninsule de Nicoya
On ne parle plus ici que d’océan, de plage, de surf, de plongée, de pêche et de farniente. S’étendant sur environ 130 km de long pour 1 075 km2, la péninsule de Nicoya mêle terres d’élevage et forêts sèches, tapis de sable grisé, caps, îles et baies.
La région a été soumise par les Espagnols dès 1520, valant à la petite ville de Nicoya son air de vieille coloniale oubliée sous un soleil de plomb. Au-delà, on rejoint différentes stations au gré d’un réseau de pistes souvent cabossées partagées avec des chars à bœufs.
Parmi les plus connues, citons Playa del Coco et ses voisines Playa Ocotal et Hermosa, portes d’accès au parc national marin de Las Baulas. Là, les nuits d’octobre à mars, les colossales tortues luths viennent pondre sous haute surveillance.
L’ex-bourgade de pêcheurs de Tamarindo s’est, elle, muée en une station balnéaire animée prisée par les surfeurs. À la mi-journée, sur le sable, l’iode de l’air le cède aux effluves du coco. Pas celle des noix que l’on peut acheter déjà rafraîchies aux petits vendeurs, mais de l’huile à bronzer, dont se tartinent les chicas en bikini fluo. Planche sous le bras, tatouage au mollet ou sur l’épaule, les machos draguent sans timidité.
La région possède un spot de surf sympa, en allant vers le sud et la péninsule de Nicoya. Les surfeurs amateurs de solitude campent à Playa Naranjo pour profiter dès l’aube du spot de Witch’s Rock, une longue droite quasi mythique, rapide et qui creuse bien lorsque le vent souffle du sud-ouest.
Pacifique central et sud
La descente le long de la côte ouest du pays est pavée par une succession de parcs et zones naturelles de toute beauté.
Première escale au niveau du pont franchissant le río Grande de Tárcoles : de grands crocodiles y sommeillent sur les bancs de sable. Le parc national Carara attenant abrite certains des derniers aras du pays.
Passé la station balnéaire de Jacó et ses voisines, la route traverse d’immenses plantations de palmiers à huile, avant d’atteindre la bourgade torpide de Manuel Antonio et son parc national. Exit le gris, le sable est ici d’un blanc tout tropical, sur lequel s’alanguissent les palmiers. Une vraie carte postale ! Atteints en barque à travers un estuaire, les sentiers sableux mènent à trois anses nimbées de forêt d’une rare beauté sauvage. Iguanes, paresseux et singes capucins sont ici communs.
La splendide Playa Barú et le parc national marin Ballena pavent le chemin vers la grande péninsule d’Osa et l’extraordinaire parc national Corcovado, qui en occupe le tiers (450 km2). C’est ici que se dressent les plus belles forêts vierges du Costa Rica, culminant à plus de 50 m et hantées par tous les animaux de la création.
Seuls trois sentiers primitifs permettent d’explorer la zone, entre estuaires et plages comme au premier jour. Il faut s’y méfier de l’état de la mer, des crocodiles et des fers-de-lance, mais quelle sensation de liberté. Un autre monde, loin du monde.
Au sud de Tamarindo, la playa Ostional est célèbre, elle aussi, pour ses flotas (arribadas) de tortues olivâtres. C’est en octobre qu’elles sont les plus nombreuses : entre 200 000 et 1 million d’animaux selon les années et les sources.
Plus d’infos : www.nicoyapeninsula.com
Côte caraïbe
De San José, une large route goudronnée dévale le flanc oriental de la cordillère centrale pour pénétrer dans la moiteur d’un pays tout entier consacré à la banane. Sur le littoral caraïbe, l’Amérique latine s’efface en partie, pour révéler des villages côtiers épars, peuplés en majorité de descendants d’esclaves et de travailleurs jamaïcains.
Si Puerto Limón n’a pas un charme étouffant (malgré les paresseux du Parque Vargas…), son ambiance caraïbe, un rien interlope, lui vaut une identité bien à lui.
La côte à ses portes a tôt fait de justifier le voyage. À Cahuita, se déroulent d’interminables plages peuplées de badamiers, de cocotiers altiers et de troncs échoués déposés par quelque cyclone passé.
À la bien-nommée Playa Negra répond la non moins bien désignée Playa Blanca du parc national Cahuita. Rien de grandiose en termes de taille (10,7 km2 à terre et 224 km2 en mer), mais une belle sensation d’île déserte où jouer les Robinsons, entre rubans de sable, forêts où volètent des morphos au bleu électrique, racines entremêlées des grands arbres et cris des singes hurleurs.
En vue de la cordillère du même nom, Puerto Viejo de Talamanca et surtout Manzanillo ont quelque chose du bout du monde. Les jeunes surfeurs s’y emploient à guetter les vagues, postés entre les barques colorées et les palmiers. Des sorties en bateau mènent sur la barrière ou dans les mangroves de la réserve de Gandoca.
Pour les amateurs de plages de rêve, rien ne vaut un pique-nique sur les plages d’Espadillas Sur ou de Manuel Antonio… à condition de ne pas se laisser piller par les capucins !
Tortuguero
C’est exclusivement en petit avion ou en bateau, par le canal côtier, que l’on rejoint le célèbre parc national de Tortuguero et la bourgade éponyme, nichés tout au nord-est du Costa Rica, dans une zone plate et inondée de forêt pluviale.
Au gré du dédale des voies d’eau, barques et pirogues progressent doucement dans une cathédrale verte aux pieds immergés. Le silence, tout juste relevé de quelques chants d’oiseau et stridulements d’insectes, est par moments brisé par les aboiements enroués des singes hurleurs. Un caïman joue les branches, un anhiga (sorte de cormoran) laisse juste dépasser sa tête de l’eau, façon serpent, un tamanoir se hisse sur un tronc, agile comme un singe… Et la pluie s’abat à nouveau, en trombes.
Mais Tortuguero, c’est aussi, bien sûr, les tortues. Pas moins de quatre espèces viennent enterrer leurs œufs à différents moments de l’année dans le sable chocolat de ses plages : tortues vertes de fin juillet à octobre (Tortuguero est l’un de leurs principaux sites de ponte au monde), luths de mars à mai surtout, carets jusqu’en octobre, caouannes aussi.
L’observation a lieu de nuit, par session de 2 h maximum. Organisée sous la conduite d’un guide assermenté, elle est très encadrée : toute source de lumière (photos incluses), parfums et cigarettes sont strictement interdits.
Pas vraiment de saison sèche ni de saison des pluies ici, mais une saison où il pleut un peu moins (en février-mars)…
Texte : Claude Hervé-Bazin