L'industrie du voyage est en grave danger. Avionneurs, compagnies aériennes, agents de voyages, hôteliers, restaurateurs : l’ensemble du secteur est sévèrement touché par une crise sanitaire unique par sa durée et son intensité. Les conséquences de la pandémie de COVID-19, notamment la fermeture des frontières, nous conduisent à une situation économique de plus en plus intenable.
Certes, l'État nous a énormément aidés, et nous ne pouvons que saluer les mesures prises grâce aux actions des ministres Lemoyne et Le Maire - le chômage partiel, l'ordonnance relative aux reports. Ceci étant, nous pouvons d’ores et déjà anticiper que les pouvoirs publics ne pourront pas éternellement nous tenir la tête hors de l'eau, sachant qu'aujourd'hui le reste à charge pour nos entreprises demeure très important.
Il faut donc envisager pour sauver le soldat voyage, de prononcer l’union sacrée entre tous les acteurs de l’industrie. Les plus grands - Aéroports de Paris, Airbus, Air France, Accor - pour ne citer qu’eux, mais aussi l’ensemble des voyagistes, compagnies aériennes, groupes hôteliers : tous, nous devons nous unir pour proposer une solution qui permette à la population de s’adapter et continuer à voyager malgré la pandémie.
Des tests antigéniques dans les aéroports
La solution est déjà connue. Elle consiste à mettre en place des tests antigéniques dans l'ensemble des aéroports. En France, mais également à l’échelle de l’Europe et du monde entier. Les doutes qui subsistent sur ces tests, au prétexte qu’ils présenteraient un taux de fiabilité de 75 % seulement, sont faciles à lever en procédant à deux tests consécutifs (le résultat d’un test s’obtient en 30 minutes). Cela permettrait de relever le taux de fiabilité à 96 %. Par ailleurs, rien ne prouve que le test antigénique, même fiable à 75 %, ne soit pas aussi révélateur qu’un test PCR.
L’objectif primordial est de pouvoir continuer à voyager et fonctionner malgré le virus. Il ne s’agit donc pas, comme certains le font, de demander un accès privilégié aux tests PCR — qui doivent être réservés bien sûr à la problématique de santé — mais bien de mettre en place ces tests antigéniques aux aéroports.
Dans un contexte où nul n’est capable de prédire la fin de la crise sanitaire, cette solution peut permettre de relancer notre activité. Car, si les autres chances de voir disparaître l’épidémie sont connues - atteindre l'immunité collective, trouver un vaccin, trouver une thérapie, espérer que le virus s’éteigne de lui-même -, personne n’est en mesure d’annoncer sous quel délai. Il faut donc s'adapter.
Les tests antigéniques sont déjà pratiqués dans certains aéroports européens : à Rome, Francfort, Londres, Milan, mais aussi dans d’autres pays comme Dubaï et ailleurs où ils sont en train de se généraliser. La France ne doit pas se cantonner au dernier rang de la classe, sous prétexte d’un système administratif trop centralisé qui nous empêcherait d'avancer plus vite sur ce sujet.
Le voyage rapproche les peuples
Le voyage représente une formidable industrie qui fait vivre plus de 10 % de la population mondiale, et constitue le premier employeur de la planète. Dans certains pays en situation économique difficile, elle garantit aux habitants un niveau de vie décent. Notre activité a également l’incroyable vertu de rapprocher les peuples, en leur offrant l’opportunité de mieux se comprendre. Une double utilité sociale donc.
Si cette crise a soulevé l’absolue nécessité de s’adapter aux objectifs écologiques du GIEC, le voyage peut être et sera écologique. Mais ne plus voyager constituerait une grave régression de l'humanité. Sauver notre industrie est donc un devoir, loin d’être insurmontable puisque nous en connaissons déjà les clefs. Il est temps d’agir, maintenant.