Vous partez au Québec pour les grands espaces ? Il y a fort à parier que les festivals de Montréal vont vous retenir un peu. Vous vous lancez sur les traces de la Nouvelle-France ? Les oiseaux migrateurs ou les baleines vous feront sans doute de l’œil. Le Québec a tout pour plaire… à tout le monde ! Que vous soyez plutôt nature ou résolument cultureux, voici de bonnes raisons d’aller faire un tour chez nos cousins d’outre-Atlantique. Car le Québec est aussi un pays à vivre passionnément, à la rencontre de ses habitants !
Le Québec, pour les amateurs de culture et d’histoire
Les deux pôles culturels de la Belle Province ne sont autres que Montréal et Québec, riches d’une multitude de musées explorant en particulier l’art et l’histoire du Québec, du Canada et du monde au-delà.
Parmi les grands musées à découvrir absolument, citons le musée des Beaux-Arts de Montréal, le musée de la Civilisation de Québec ou encore le musée national des Beaux-Arts du Québec.
À Montréal, la vie culturelle est plus que dynamique : elle bouillonne. Certains ont d’ailleurs parlé d’elle comme la « capitale culturelle du Canada ». Au menu : théâtre, danse, musique, stand-up et festivals en tous genres (Fête des neiges, Montréal en lumière, jazz, Juste pour Rire, cirque, cinéma, chanson…), avec souvent des concerts gratuits, particulièrement fréquents à la belle saison. Et si la scène francophone est dominante, elle n’est pas la seule, les anglophones ayant leurs propres productions.
Le Québec, « pour nous autres, les (maudits) Français », c’est aussi bien sûr partir sur les traces de la Nouvelle-France. Dans les centres historiques de Montréal (un peu), de Québec (beaucoup !) et dans les bourgades nées des anciens postes de traite – reconstitués ou préservés, comme à Tadoussac et Sept-Îles, mais aussi Fort William et Fort Témiscamingue face à l’Ontario. Aux portes de Montréal, le fort Chambly (1711) est un des rares témoins de ces bastions érigés pour lutter contre les Anglais et leurs alliés Iroquois.
La vie rurale d’autrefois prend vie dans les villages des berges du Saint-Laurent, reliés par la Route du Roy (rive gauche) ou celle des Navigateurs (rive droite). On y remarque que les rangs d’autrefois, ces longues parcelles agricoles avec accès au fleuve, existent encore ! Le Québec de jadis, ce sont aussi de nombreux musées d’arts et traditions populaires, des vieux moulins à vent ou à eau (comme à l’île aux Coudres et à Saint-Roch-des-Aunaies) et des villages historiques reconstitués où s’affairent souvent des artisans en costumes d’époque. Notamment à Val-Jalbert près du lac Saint-Jean (on adore).
L’héritage industriel et artisanal ne manque pas d’intérêt : Centre Boréalis de Trois-Rivières, écomusée de la Papeterie de Saint-Joseph-de-la-Rive et pulperie de Chicoutimi (tous sur même thème), vieille forge-menuiserie de La Malbaie, musées maritime de Charlevoix et des Voitures d’eau de l’île aux Coudres, musée de la Drave de Charlevoix, moulin des Pionniers à Saint-Félicien, etc.
Autre sujet : comment faire pourse familiariser avec les cultures amérindiennes ? Plusieurs nations possèdent leurs musées et centres culturels. Les Hurons au village-musée de Wendake, aux portes de Québec. Les Montagnais à Mashteuiash (Pointe-Bleue) et sur la Côte-Nord, en particulier à la Maison de la transmission de la culture innue de Sept-Îles. Les Cris à Oujé-Bougoumou (près de Chibougamau), dans leur splendide centre culturel de construction durable, récompensé par l’Unesco.
Et pour la culture acadienne, outre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, on se rend dans les îles de la Madeleineou tout au bout de la Côte-Nord, vers Havre-Saint-Pierre.
Le Québec, pour les amateurs de randonnée et de nature
Avec 54 % de forêts et 97 % de la population regroupée sur seulement le cinquième de son territoire, le Québec est plus que beaucoup d’autres un pays de nature et de grands espaces.
On y trouve de nombreux parcs nationaux et réserves fauniques, englobant pour la plupart de vastes zones de forêts, rivières sauvages et lacs.
Citons ainsi ceux du Mont-Tremblant, Papineau-Labelle, La Vérendrye, incontournables Laurentides et parc de la Jacques-Cartier, Mauricie, Hautes-Gorges-de-la-Rivière Malbaie, Grands Jardins, Monts-Valin, Pointe-Taillon, etc. Pas facile d’y observer la faune dans la densité du couvert mais, entre fin septembre et début octobre, c’est l’été indien, moment privilégié pour venir au Québec et partir en randonnée. Érables sang, bouleaux or, les forêts de feuillus s’enflamment !
Le parc du Fjord-Saguenay est différent avec ses très hautes et impressionnantes falaises. Idem au Parc Forillon, en Gaspésie. Le Bic, lui, conjugue terrain accidenté, promontoires et anses aux premiers relents marins. En plus océanique encore, il y a le parc du Rocher Percé et de l’île Bonaventure (plus grande colonie de fous de Bassan du monde) et, au bout de la Côte-Nord, les étranges champignons rocheux de l’Archipel-de-Mingan. À l’île aux Perroquets, on peut observer les adorables macareux moines pendant la période de nidification (mai-août).
Dans les parcs nationaux, tout est préservé. Dans les réserves, on chasse et on pêche, selon des quotas assez stricts. Pour le saumon, c’est du côté du Saguenay et de la Côte-Nord que ça se passe.
Les îles du Saint-Laurent sont charmantes, bucoliques, hors du temps. De l’île d’Orléans, aux portes de Québec, plus adaptée à une balade en voiture (en quête de pommes à ramasser en fin d’été par exemple), à une nuit passée dans le phare de l’île Pot-au-Phare (déserte), les options sont multiples. On randonne sur l’île aux Lièvres. On explore l’Île-Verte. On fait le tour de l’île aux Coudres en voiture ou à vélo, etc.
Le fleuve n’est pas un axe que pour les hommes : les oiseaux migrateurs le suivent, aussi. C’est ainsi que, deux fois l’an, le ciel québécois se couvre de volatiles. Les oies des neiges s’abattent par milliers ou dizaines de milliers sur les battures du Saint-Laurent et les marais salés, notamment à la réserve du Cap-Tourmenteet à Montmagny
Bien sûr, le Québec, ce sont aussi les baleines. Des tas et des tas de baleines, de nombreuses espèces, que l’on observe en bateau, en Zodiac ou même en kayak, en particulier du côté de Baie Sainte-Catherine et Tadoussac, puis au-delà jusqu’aux Escoumins. C’est ici que l’on a le plus de chances de voir les jolis bélougas blancs et les gigantesques baleines bleues – et même un cachalot, peut-être. En renfort, des centres d’interprétations permettent d’apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur ces géantes.
En dehors des zones les plus habitées, à la belle saison, on peut souvent participer à des sorties d’observation des ours noirs (Parc national de la Mauricie, Saguenay, Côte-Nord, etc.).
Pas sûr de vouloir arpenter tout le Québec pour apercevoir sa faune ? Filez au parc à loups Mahikan ou au Zoo sauvage de Saint-Félicien (où ont été réunies toutes les espèces), près du lac Saint-Jean.
Ceux qui visitent les îles de la Madeleine à la fin de l’hiver (fin février-début mars) auront la chance de pouvoir y observer les blanchons (les bébés phoques) sur la banquise. On ne les chasse plus pour leur fourrure, comme dans le temps jadis ; seuls les adultes finissent encore sur le menu des restos locaux. Le Centre d’interprétation du phoquevous apprendra à distinguer les différentes espèces.
Vivre le Québec avec les Québecois
Les Québécois sont particulièrement actifs. L’été, les week-ends de printemps et d’automne, ils randonnent, canotent, pagaient, plantent la tente, enfourchent leur VTT ou sautent en selle. L’hiver, ils skient (notamment au Mont-Tremblant), se lancent dans des balades en raquettes, des sorties en motoneige (bon, ça pollue et c’est bruyant…), surtout du côté du lac Saint-Jean, s’adonnent à la pêche blanche sur les rivières et les lacs gelés, transis face au trou ou bien à l’abri dans leur cahute tractée sur la glace. Face à La Baie, dans le Saguenay, près de 2 000 de ces abris apparaissent en hiver !
Mais bon, il n’y a pas que le sport. Les Québécois aiment manger. Montréal est depuis des années l’une des destinations gastronomiques d’Amérique du Nord. La cuisine montréalaise est un creuset où se retrouvent les influences des différentes communautés de la ville (lire Montréal multiculturel), au-delà des piliers québécois que sont la poutine, la tourtière ou le pâté chinois, des spécialités locales à goûter. Tout comme les tourtes, les tartes (aux bleuets, miam !) et le sirop d’érable.
Vous croyez qu’on caricature ? Filez donc dans une érablière en mars ou avril, quand le dégel permet la récolte de l’eau d’érable et que le liquide, bouilli, s’étale sur la neige fraîche en tire. Des érablières, il y en a beaucoup et un peu partout au sud. Notamment en Chaudière-Appalaches et en Estrie. Un grand moment de la vie québécoise !
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