Avec ses reliefs assez doux et sa nature très préservée, le massif du Jura se prête vraiment bien à la randonnée, ses vastes plateaux entrecoupés de falaises et de reculées impressionnantes.
Notre sélection comporte des itinérances plus ou moins longues, qui vous emmèneront à la découverte des paysages et des villages du Jura, à travers bois, prairies et lignes de crête.
Des balades à la journée complètent nos propositions, randonnées au sommet à la conquête d’extraordinaires panoramas ou promenades bucoliques vers des belvédères aux vues imprenables sur lacs et cascades.
Commençons par la plus célèbre des randonnées jurassiennes, qui est un beau, un vrai voyage à pied sur le fameux GR 5 (qui s’étend de la Hollande jusqu’à Nice dans son intégralité et couvre aussi la traversée des Alpes). Elle fait également partie d’un réseau d’itinéraires particulièrement bien développé sur le massif jurassien qui se décline en GTJ ski de fond, raquettes, VTT et vélo. Bref, c’est l’incontournable Grande Traversée du Jura et son parcours, à la fois varié, spectaculaire et plutôt doux à marcher – même si les pentes s’enchaînent à bon rythme –, ne vous feront pas regretter le voyage.
Un voyage qui démarre au nord, près de Montbéliard, et traverse ensuite les hauts plateaux avant de redescendre au bord de la rivière Doubs. Ambiance bucolique, vaches paisibles dans les prés et jolies fermes garanties !
La GTJ remonte dès lors vers le mont d’Or, 1463 m d’altitude, où la vue sur les Alpes est fantastique. Mais ce n’est pas fini : les panoramas s’enchaîneront ensuite à travers le Haut-Jura, sur les Alpes, les plateaux du Jura mais aussi la vallée du Rhône. Des sentiers fleuris vous attendent aussi à travers bois et au bord des lacs, notamment près des Rousses, avant d’aborder les plus hauts sommets du massif. Vous atteindrez ainsi la cime du Grand Colombier avant de redescendre dans la vallée pour conclure votre voyage à Culloz.
C’est un peu la colonne vertébrale des randos jurassiennes, autour de laquelle se déclinent un grand nombre de parcours à la journée.
Longueur : 385 km ; 12 500 m de D+.
Durée : 15 jours.
Difficultés : de bons sentiers mais il ne faut pas négliger la durée totale de la traversée ni les pentes.
Autre grande épopée pédestre à travers le massif du Jura, l’Échappée jurassienne propose une itinérance plus contrastée sur le plan géographique et plus culturelle aussi. Les beaux villages, les vignobles et les forêts n'y sont pas exclus : une vraie découverte « en profondeur » de la richesse naturelle et patrimoniale du Jura.
Une aventure, avec ses contrastes et sa progression : on commence ainsi la marche par la forêt de Chaux, la plus vaste du département. De beaux feuillus et des chemins ombragés accueillent vos pas jusqu'à Salins-les-Bains, où les premières pentes apparaissent.
Le vignoble et ses collines poursuivent l'itinéraire : on est au pays du vin jaune, entre villages vignerons et coteaux. Ce tracé fait aussi la part belle au terroir. On parcourt donc les vignobles et on y croise vaches et fromageries. Le terroir jurassien tient dans le vin et le fromage ses deux fleurons, mais on n’oublie pas la saucisse de Morteau que l’on dégustera aussi sur les premières étapes.
Les reculées, typiques de la géologie jurassienne et qui conservent le souvenir d'un ancien glacier et de sa moraine, sont bientôt là : elles offrent, outre de très jolis points de vue, de fortes montées.
Enfin, on aborde le Haut-Jura et la montagne. L’altitude dépasse les 1 000 m, les montées sont longues mais régulières. Le parcours fait alors la part belle aux lacs et aux cascades, véritables joyaux naturels. De quoi en prendre plein les yeux pour finir !
Longueur : 352 km (mais deux options pour terminer, vers Saint-Claude ou Nyon en Suisse) ; 8 000 m de D+.
Durée : 20 jours.
Difficultés : une randonnée assez exigeante, par sa longueur et son dénivelé non négligeable.
Vous rêvez du Niagara ou des chutes Victoria ? Mais connaissez-vous les cascades du Hérisson? Avec plus de 60 m de hauteur, elles sont parmi les plus impressionnantes de France.
Ces 31 chutes d’eau, situées à une trentaine de kilomètres au sud-est de Lons-le-Saunier, se découvrent par une balade le long du torrent. Une promenade parfaite pour se rafraîchir l’été mais appréciable en toutes saisons, car le printemps et l’automne offrent les cascades à leur débit maximum. Après une bonne pluie, le spectacle est encore plus fabuleux. L’hiver, lorsque les cascades sont gelées, la balade est magique.
La vallée du Hérisson est un écrin de verdure façonné par l’eau et les frasques de ce torrent qui a du piquant. Les points de vue s’enchaînent sur des sauts et des cascades tous plus sensationnels les uns que les autres.
La cascade de l’Éventail, la plus haute des 7 cascades principales du site avec ses 65 m, est peut-être la plus spectaculaire. Mais le saut Girard, où les flots dévalent tout de même de 35 m, est très pittoresque, et le grand saut n’est pas mal non plus, avec ses flots qui dévalent à-pic sur 60 m.
Longueur : 7,4 km (en aller-retour) ; 250 m de D+.
Durée : 3 heures.
Difficultés : certains passages peuvent être glissants et humides.
Baume-les-Messieurs résonne de son riche passé culturel et religieux – son abbaye, antérieure à celle de Cluny, fut l’un des grands centres bénédictins du Moyen Âge – et resplendit encore de son extraordinaire situation naturelle, au fond d’un cirque d’une beauté remarquable, entouré de hautes falaises.
Nous sommes au pays du vin jaune et des reculées, ces formations calcaires typiques, qui creusent des vallées encaissées et des cirques grandioses, issues de la force des eaux, des glaces et de l’érosion. La reculée de Baume-les-Messieurs reste sans doute la plus majestueuse de toutes : le souvenir d’un ancien glacier a formé ici plateaux et vallées étroites, falaises calcaires, grottes et cascades.
La balade que nous vous proposons fait découvrir pas à pas toutes les facettes de cette merveille géologique et naturelle. Grottes mystérieuses, cascades de contes de fées, le décor naturel est stupéfiant. En plus, le village et l’abbaye de Baume-les-Messieurs, parfaitement intégrés à cet écrin naturel, sont des perles du patrimoine : prenez le temps de les admirer après la randonnée !
Formée par les anciens glaciers, la vallée des Quatre Lacs est l’un des paysages les plus spectaculaires du Jura. Cette randonnée permet de l’admirer pleinement : on atteint d’abord, par un sentier rocailleux à travers les prairies, le pic de l’Aigle, en frôlant les 1 000 m d’altitude, d’où l’on jouit déjà d’un très beau spectacle.
La marche se poursuit ensuite sur une ligne de crête boisée qui conduit facilement jusqu’au belvédère des Trois Lacs (Ilay, Grand Maclu et Petit Maclu) puis à celui des Quatre Lacs, summum esthétique de la journée, qui y ajoute le lac de Narlay.
Après ce climax panoramique, il n’y a plus qu’à descendre – prudemment – par de raides lacets qui ramènent au point de départ.
Longueur : 9,7 km ; 333 m de D+.
Durée : 3 heures.
Difficultés : un dénivelé non négligeable et des terrains pierreux exigent un minimum de condition physique.
Voici un site pittoresque, c’est le cas de le dire. Il inspira Gustave Courbet. Le grand peintre était natif d’Ornans(Doubs), juste à côté, et se rendait fréquemment dans ce paysage marqué par des chaos rocheux, des grottes et des passerelles, pour le peindre. Plusieurs de ses toiles célèbrent ainsi ce paysage franc-comtois.
D’autres artistes et auteurs furent séduits par ces lieux à la puissance romantique remarquable : Charles Nodier en parle aussi dans les Voyages pittoresques et romantiques de l'ancienne France (1825). Aujourd’hui, plusieurs sentiers sillonnent les abords du site où la rivière, qui coule ensuite dans la vallée d’Ornans, prend sa source.
On passe ainsi par la grotte des Faux-Monnayeurs, qui doit son nom aux pièces gauloises qui y ont été découvertes, mais qui selon la légende a aussi abrité une bande de truands. Il est vrai que l’on est ici dans un pays de contrebande et de brigandage, dont les adeptes se faufilaient entre les passerelles et les rochers pour se livrer à leurs commerces illicites.
Ce passé sulfureux cède le pas aujourd’hui à la simple beauté de la nature, puisque l’on admire le point devue de Renédale, d’où l’on voit la roche de Haute-Pierre, qui domine la vallée de 500 m, avant d’arriver devant cette fameuse résurgence qui jaillit à 543 m d’altitude, traverse les gorges de Nouailles pour creuser un canyon profond de 300 m, clou du spectacle.
Difficultés : quelques passages un peu périlleux, surtout si vous décidez de visiter la grotte des Faux-Monnayeurs. Les rochers et les passerelles peuvent être glissants par temps humide. Il est déconseillé de tenter cette balade en hiver.
Nous sommes ici au cœur des montagnes du Jura et au pays des fromages régionaux : les vaches montbéliardes que vous ne manquerez pas de rencontrer sur le parcours en témoignent – avec leur lait sont produits le comté, la cancoillotte, le morbier ou encore le mont d’or, un fromage produit uniquement en hiver et qui se déguste bien fondant ou carrément fondu !
Le paysage de cette randonnée est typique de la moyenne montagne jurassienne : forêts d’épicéas, vastes pâturages fleuris, fermes à l’architecture typique, le décor est idyllique.
On jouit en plus, arrivé au sommet, d’un somptueux panorama avec vue sur le mont-Blanc et sur 300 sommets des Alpes (nous ne les avons toutefois pas comté… euh, compté !).
Le vert des arbres et des prairies, souligné par le blanc des affleurements karstiques, complète le spectacle des hauteurs, avant de retrouver la douceur des pâturages pour la descente.
Longueur : 14, 4 km ; 667 m de D+.
Durée : 6 heures.
Difficultés : un dénivelé non négligeable et des terrains plus difficiles à l’approche du sommet, mais ça reste très abordable.
Situé dans le département de l’Ainet surplombant le pays de Gex et Genève, le Crêt de la Neige est le toit du Jura, point culminant du massif avec ses 1 720 m d’altitude. C’est un beau sommet, très facile d’accès en randonnée. On peut en effet emprunter une télécabine qui permet de démarrer sur les crêtes, qui mènent gentiment au sommet.
Nous présentons ici la version « sportive », qui part de la sortie du village de Lélex, en empruntant le GR 9 puis le GR du balcon du Léman, qui nous mène sur la belle ligne de crête finale. Du sommet, on admire une vue imprenable sur le lac avec les Alpes – et le mont-Blanc – en toile de fond.
Le retour se fait également à travers les prairies, où poussent gentianes et scabieuses notamment. Avec un peu (beaucoup) de chance, vous pourrez même croiser grand tétras et gélinottes, mais il ne faut surtout pas les déranger !
Longueur : 15,7 km ; 990 m de D+.
Durée : 7 h 30.
Difficultés : une randonnée exigeante, avec une pente soutenue et des sols pierreux.
Nous voici dans le Bugey, tout au sud du massif du Jura, dans le département de l’Ain. Le Grand Colombier, point culminant des lieux, domine le Léman et le Rhône ; on peut l’admirer de loin des rives du fleuve mais ici, nous allons en parcourir les crêtes et passer au sommet, à travers une balade panoramique hors normes. Un aller-retour vers le champ du Raz nous procure déjà une vue impressionnante, en plus d’un joli passage forestier.
Ensuite, il faut certes grimper quelques lacets bien pentus pour parvenir sur la crête puis atteindre la Croix du Grand Colombier, à 1 525 m d’altitude. Là, le panorama est l’un des plus exceptionnels du Jura : le regard embrasse les massifs de Belledonne, du Mont-Blanc, le Bugey, la vallée du Rhône en contrebas, les lacs du Bourget, du Léman, d’Annecy… Le spectacle est total, à 360 degrés !
On poursuit ensuite jusqu’au sommet proprement dit, à 1 531 m d’altitude, feu d'artifice final de cette rando, avant de revenir au col, d’où l’on est parti.
Longueur : 11 km ; 626 m de D+.
Durée : 4 heures.
Difficultés : une randonnée aux pentes assez fortes et aux sols rocheux qui demandent une bonne condition physique.
Le Jura est une région frontalière et le massif court entre la France et la Suisse. Ces randonnées – car ces chemins de la contrebande se déclinent en trois randonnées itinérantes, idéales pour un long week-end ou une semaine de balade – jouent à saute-frontière sur les traces des anciens contrebandiers qui passaient, sur des sentiers secrets à travers la montagne, différentes marchandises d’un pays à l’autre.
Ces trois randonnées où l’on peut s’imaginer en contrebandier jouant à cache-cache avec les douaniers, reprennent des itinéraires historiques et passent donc en pleine nature, à travers bois, canyons et passages naturels « cachés ».
Présentées de façon humoristique comme de petits jeux de rôles où l’on se met dans la peau d’un horloger (l’Orlogeur), d’une contrebandière (la Bricotte) ou d’un colporteur, ces trois propositions ont toutes leurs atouts : le saut du Doubs est un passage emblématique pour le sentier de l’Orlogeur, belvédères, lacs et gorges animent celui de la Bricotte, enfin, la cité médiévale de Saint-Ursanne, la Vallée d’Or et la petite cité comtoise de Saint-Hippolyte pimentent le parcours du colporteur. On a beaucoup apprécié ces trois parcours qui sont aussi de belles introductions à l’itinérance douce.
Longueur : de 45 à 75 km.
Durée : 3 à 5 jours.
Difficultés : des itinérances très accessibles, qui comportent quelques passages d’échelles (bien aménagées) et des zones parfois glissantes.
Ce nouvel itinéraire franco-suisse part sur les traces des bâtisseurs et des moines du Moyen Âge, en reliant entre eux de grands sites clunisiens jusqu’à la « maison mère », Cluny.
Le parcours entier offre 27 jours d’itinérance au départ du Jura Suisse, puis français – la Bresse et les collines du Clunisois. Assurément, il a été tracé par des randonneurs, car l’itinéraire ne se contente pas d’aller de sites historiques en merveilles du patrimoine : il emprunte de jolis sentiers à travers les beautés naturelles de chacune des régions traversées.
La portion qui parcourt le Jura français est particulièrement riche : on traverse la « petite Sibérie », puis l’on atteint les sources de l’Ain et Baume-les-Messieurs, à travers vignobles et reculées, avant d’aborder le Revermont, cette zone moins connue pourtant très intéressante, sauvage et préservée.
De belles étapes à travers bois et champs, qui empruntent même un bout de voie romaine antique, nous conduisent à Cuiseaux, pittoresque ville fortifiée au pied du massif du Jura et qui signale le début de la plaine de la Bresse.
Longueur : 280 km dans le Jura français – 570 en tout ; 4 500 m de D+ dans le Jura français.
Durée : 13 jours (dans le Jura français).
Difficultés : une longue itinérance comportant des terrains variés, assez bosselés.
Nous sommes ici entre la France et la Suisse, mais bel et bien au cœur du Jura. Le sommet de la Dôle est tout de même l’un des plus élevés du massif, avec ses 1 677 m.
Pour cette randonnée qui nous entraîne sur un terrain vraiment montagnard, nous partons du haut de la station des Rousses pour vite franchir la frontière suisse. On joue un temps à cache-cache avec les téléskis, mais dans un paysage très agréable, avant de marcher sur un beau chemin de crête avec, en point de mire, la boule blanche du radar-station météo qui marque le sommet de la Dôle.
Là, on admire une perspective magique sur le Jura français, la station des Rousses et de l’autre côté, sur la Suisse, avec le lac Léman, Genève et même les Alpes et massif du Mont-Blanc en toile de fond : grandiose !
On peut ensuite descendre tranquillement, à travers les prairies d’altitude, où le vert est souligné par les affleurements granitiques. Avec un peu de chance, on pourra même croiser un chamois !
Longueur : 8,6 km ; 614 m de D+.
Durée : 4 heures.
Difficultés : un terrain montagnard et une bonne pente à ne pas négliger.
