Des îles au bout du monde

Fernando de Noronha © Marcos Mello - stock.adobe.com

Où partir pour être loin de tout ?

Qui n’en a jamais rêvé ? Plaquer son job, ses études, sa vie urbaine et sédentaire pour mettre les voiles vers le bout du monde. Là-bas, quelque part, des îles isolées dessinent autant de promesses de refuges à l’abri du brouhaha et des tumultes de notre époque.

À défaut d’échapper au réchauffement climatique (décidément omniprésent), ces terres d’exception, préservées par la barrière des océans, ne connaissent ni les foules, ni les gros-porteurs. Sélection (très subjective) de rêves insulaires pour voyageurs au long cours.

Saint-Pierre-et-Miquelon : tout au bout de la France

Saint-Pierre-et-Miquelon : tout au bout de la France
Saint-Pierre © Henryk Sadura - stock.adobe.com

Par le hublot se détachent des terres rocailleuses à fleur d’eau grise. Des îlots, mais aucun arbre. Juste quelques broussailles et beaucoup de vent.

Dernier lambeau de l’Amérique française usurpée par les Britanniques au XVIIIe siècle, la Collectivité d’Outre-Mer de Saint-Pierre-et-Miquelon couvre tout juste 242 km², aux portes de Terre-Neuve. Deux îles s’y partagent la population : Saint-Pierre, alias « le caillou », regroupant 5 400 des 6 000 habitants, et Miquelon, tout en plages sauvages et landes détrempées. Des ancêtres baleiniers restent les couleurs basques, bretonnes et normandes du drapeau – sans oublier, dans les veines, beaucoup de sang acadien.

Ile aux Marins © Pablo - stock.adobe.com

Si l’accent diffère (il rappelle plutôt celui du Nord), le look est très canadien : congères en hiver, patinoires, passion pour le hockey, bus scolaires jaunes, maisons de bois colorées et, près de la pointe à Philibert, une poignée de salines, de vieilles cahutes de pêcheurs menaçant ruine. De l’autre côté du barachois (bras de mer), à 15 min de traversée, l’île aux Marins, abandonnée, prolonge l’histoire avec sa Maison-musée Jézéquel. On y séchait la morue à même les galets, jusqu’à ce que la ressource s’épuise.

À 1 h 30 de ferry (lorsque les tempêtes et le brouillard ne s’en mêlent pas), Miquelon marine dans une belle solitude. Ses extrémités rocailleuses sont reliées par un isthme sableux de 12 km, où se prélassent les phoques (farouches !). Les Saint-Pierrais viennent s’y mettre au vert, pratiquer du ski de fond et des raquettes, avant de se retrouver le soir devant un bon crabe des neiges ou… un foie gras local ! Ici, la vie se prend du bon côté.

Le + de routard.com :

Jusqu’au 2 septembre 2024, ASL Airlines assure un vol hebdomadaire direct entre Paris et Saint-Pierre ! Compter 1 125 € l’aller-retour.

Barbuda, l’Antillaise oubliée

Barbuda, l’Antillaise oubliée
Plage de Barbuda © Tamara - stock.adobe.com

À 1 h 30 de bateau d’Antigua – dont elle dépend –, voilà l’île la moins développée des Antilles ! Un grand radeau de sable (160 km²) quasi ignoré du tourisme, qui refait juste surface après les terribles ravages de l’ouragan Irma en 2017. L'une des plages s'appelle même 11 Miles Beach... Tout un programme !

L’unique village de Barbuda, Codrington, regroupant ses 1 640 habitants, porte toujours le nom de son ancien propriétaire, un odieux esclavagiste qui y installa au XVIIe siècle des potagers pour nourrir son cheptel humain trimant dans les champs de canne d’Antigua. L'île demeura ainsi, des générations durant, aux mains de la famille.

Nulle montagne, plantation ni jardin tropical ici, mais de vastes étendues broussailleuses écumées par des moutons, chèvres et ânes retournés à l'état sauvage. Les rues et les routes ne sont que des pistes poussiéreuses – et ne mènent nulle part.

Low Bay - Barbuda © BlueOrange Studio - stock.adobe.com

Reste la barque. Du port, elle file sur des eaux d’un turquoise laiteux, direction Low Bay : un long cordon littoral y sépare sur 100 m à peine la lagune de la mer des Caraïbes. Plage à perte de vue et couleur de jade. Drôle de sable : plutôt une purée de corail et de milliards de petits coquillages, la plupart roses comme la vie sait l'être.

Une demi-heure plus tard, Man of War Island est là. Un simple îlot de mangrove ancré au nord de la lagune, que survolent les frégates, de leurs presque 2 m d'envergure. Elles sont près de 5 000, à la fin de l’été, à revenir nidifier ici, sur les palétuviers. L’occasion, pour les mâles, de gonfler la peau rouge de leur gorge comme un ballon !

Lire notre guide en ligne Antigua-et-Barbuda

Le + de routard.com :

Le ferry Barbuda Express relie l’île d’Antigua à Barbuda tous les jours. Pour loger, une dizaine d’hébergements tout au plus, toutes catégories confondues.

Fernando de Noronha : un paradis brésilien, très au large

Fernando de Noronha : un paradis brésilien, très au large
Fernando de Noronha © Stephanie - stock.adobe.com

Pas facile à situer. L’archipel de Fernando de Noronha patauge dans l’océan Atlantique sud, à 370 km des côtes brésiliennes. De ses 21 îles et îlots (26 km² en tout), une seule est habitée (3 000 habitants). Une beauté tropicale coiffée d’un pain de sucre qui n’a rien à envier à celui de Rio, Corcovado excepté… À ses pieds, des plages inoubliables.

Né de volcans sous-marins, Fernando de Noronha est classé parc naturel et patrimoine de l’humanité. « L’émeraude de l’Atlantique » ne se livre cependant pas facilement : seuls 11 000 visiteurs sont autorisés à y débarquer chaque mois. Si quelques pistes permettent de se déplacer (en buggy coloré !), l’essentiel se fait à pied.

Baía do Sancho © JooHenrique - stock.adobe.com

L’un des nombreux sentiers mène à la Baía do Sancho et à sa plage plusieurs fois élue « plus belle du monde ». L’approche est acrobatique : on y descend par une échelle métallique plongeant dans une anfractuosité rocheuse (il faut souvent attendre son tour). Enfin, l’immense tapis de sable doré est là, baigné d’eaux turquoise.

Sa voisine, Baía dos Golfinhos, n’a pas grand-chose à lui envier – des dauphins y résident et des fous à bec bleu et pattes rouges nichent sur ses hauteurs. Fernando de Noronha abrite la plus forte concentration d’oiseaux marins de tout l’Atlantique Sud-Ouest, notamment des frégates et les très graciles sternes blanches.

Sous la surface, c’est encore mieux… Important lieu de reproduction des grands poissons pélagiques et des tortues, les eaux attirent notamment pas mal de requins-citrons, qui viennent croquer des sardines à fleur de plage (mieux vaut le savoir !)…

Le + de routard.com :

Pour se rendre à Fernando de Noronha, il faut réserver son hébergement et payer une taxe d’entrée.

Isla Navarino (Chili), encore plus au sud qu’Ushuaïa

Isla Navarino (Chili), encore plus au sud qu’Ushuaïa
Dientes de Navarino © michalknitl - stock.adobe.com

On a coutume de situer la ville la plus australe du monde à Ushuaïa, en Terre de Feu. Erreur ! Cet honneur revient à Puerto Williams (2 300 habitants), positionnée de l’autre côté du canal Beagle, qui marque la frontière entre Argentine et Chili.

Il est là, le bout du monde, sur cette isla Navarino (grande comme le Luxembourg), encombrée par les sommets enneigés de la chaîne des Dientes de Navarino, culminant à près de 1 200 m. Une terre sauvage s’il en est, couverte au nord par des forêts magellaniques subpolaires moussues, dégoulinantes d’humidité et, au sud, par des flancs nus, battus par les vents brutaux des Cinquantièmes Hurlants.

Puerto Williams © michalknitl - stock.adobe.com

Une unique piste longe la côte nord, reliant Puerto Navarino, où l’on vit du crabe royal, à Puerto Williams. Que fait-on ici ? On travaille pour l’armée, qui garde un œil attentif sur les détroits. On pêche. On élève un peu de bétail. À Villa Ukika, on rencontre les derniers descendants des Yagans, ce peuple de nomades qui se déplaçait sur les canaux de Patagonie à bord de canoës en écorce de lenga (hêtre). Un musée leur est consacré en ville.

Le dernier dimanche du mois, un ferry largue les amarres pour Puerto Toro, le hameau le plus au sud du monde (55°05’00’’), QG d’une ruée vers l’or oubliée. Seules y vivent quelques familles de pêcheurs. Une chapelle blanche s’amarre sur le rivage, en prière, les maisons (basses) à l’abri, en retrait – dauphins et manchots comme voisins.

Au-delà, il n’y a que les sentiers et, avant tout, le tour des Dents de Navarino : 4 jours en autonomie totale (53 km), à affronter la beauté sauvage de l’extrême Patagonie.

Le + de routard.com :

Petit avion et ferry desservent Puerto Williams depuis Punta Arenas (Chili). L’été, on peut aussi prendre un bateau à moteur d’Ushuaïa à Puerto Navarino, puis le bus.

Sainte-Hélène, dans les pas de Napoléon

Sainte-Hélène, dans les pas de Napoléon
Sainte-Hélène © Darrin Henry - stock.adobe.com

Tous les écoliers français ont, une fois au moins, entendu parler de Sainte-Hélène. Napoléon passa pas moins de 5 années et demie – les dernières – exilé sur ce gros caillou britannique perdu en plein Atlantique Sud, à quelque 2 000 km au large de l’Afrique, avant d’y trépasser de ce qui fut sans doute un ulcère de l’estomac.

Arrivé en octobre 1815, l’Empereur emménagea vite à Longwood House, la (modeste) résidence d’été du gouverneur anglais, implantée dans un secteur peu hospitalier. Rachetée par Napoléon III avec la vallée du Tombeau, où avait été inhumé le grand homme avant d’être rapatrié en France en 1840, elle forme aujourd’hui les domaines français de Sainte-Hélène, gérés par un conservateur et consul honoraire.

L’arrivée est impressionnante : l’avion, qui a finalement mis fin à l’isolement légendaire de l’île, file droit vers la piste aménagée à grand-peine sur un plateau venteux coiffant cette citadelle surgie de l’océan, toute de falaises de lave nues et rugueuses.

Jamestown - randonneur © Darrin Henry - stock.adobe.com

Loin de tout, mais chaude au cœur : l’accueil des Saints est légendaire. À Jamestown, coincée dans sa vallée débouchant sur la mer, on se salue dans des rues en pente à l’air bien British, dans un anglais aux relents exotiques pêchés dans les origines africaines et asiatiques des premiers habitants débarqués sur la route des Indes (le musée raconte tout cela).

En tête des incontournables : Jacob’s Ladder, 699 marches droit dans la pente, pour un panorama époustouflant sur le réduit de Jamestown. Suivent Plantation House, où Napoléon séjourna d’abord, puis Longwood House et sa pierre tombale, nichée dans une douce clairière qu’il choisit lui-même. Le reste n’est que randonnées (raides !), plongée sur épaves, fishcakes, visite de courtoisie à Jonathan (la plus vieille tortue du monde, âgée de 189 ans !) et chute d’eau « en forme de cœur ». Intrigant, non ?

Lire Sainte-Hélène : une île de légende

Le + de routard.com :

Inauguré en 2017, l’aéroport de Sainte-Hélène est desservi deux fois par semaine par la compagnie sud-africaine Airlink depuis Johannesburg (6 h de vol).

São Tomé-et-Príncipe : l’Afrique, vue du large

São Tomé-et-Príncipe : l’Afrique, vue du large
Pico Cão Grande - parc national d’Ôbo ©Matteo - stock.adobe.com

Pour un pays membre de l’ONU, on ne peut pas dire qu’il soit très connu. Flottant à plus de 200 km des côtes gabonaises, l’ancienne colonie portugaise (indépendante depuis 1975) se compose de deux îles hautes principales, volcaniques et tropicales.

São Tomé siège de la capitale, est de loin la plus grosse (850 km2) et la plus peuplée (210 000 habitants). Découverte par les Portugais en 1470 alors qu’ils tâtonnaient sur la future route des Indes, elle se couvrit vite de plantations de canne à sucre – cultivée, déjà, par des esclaves africains. L’île fut d’ailleurs aux prémices du commerce triangulaire, comme le rappelle le Museu Nacional, installé au fort de São Sebastião (1575).

Du passé, bien peu demeure (la cathédrale, le Palais présidentiel). L’essentiel, ici, est dans la forêt luxuriante et les cascades du parc national d’Ôbo, veillé par de drôles de rochers volcaniques en pains de sucre — comme le pico Cão Grande, à l’immense doigt dressé vers le ciel. La biodiversité y est remarquable, cachant nombre d’espèces endémiques. Et la richesse du sol favorise la culture du café, de vanille et surtout du cacao, développés au XIXe s autour des roças, de vastes plantations pour la plupart en ruines.

L’île de Príncipe © Jerry - stock.adobe.com

Sur le littoral s’alanguissent des plages superbes, souvent désertes, émergeant entre palmiers et végétation dense : Piscina la bien nommée avec ses bassins naturels taillés dans la lave, Tamarindos fréquentée par les tortues, Micondo…

À 150 km au nord, l’île de Príncipe (7 350 habitants), tout aussi belle et luxuriante, reçoit encore moins de visiteurs. Elle a pourtant été déclarée réserve de biosphère reconnue par l’Unesco.

Le + de routard.com :

Juste au sud de São Tomé, la petite île habitée de Rolas est traversée par la ligne de l’Équateur. Un monument en témoigne !

Pescadores, Kinmen, Matsu : confettis avec vue sur la Chine (Taïwan)

Pescadores, Kinmen, Matsu : confettis avec vue sur la Chine (Taïwan)
Pescadores © TPG - stock.adobe.com

On a rarement autant parlé du sort des Taïwanais, confrontés à l’ambition chinoise de les réunir à la mère patrie, de gré ou de force… Ce que l’on sait moins, c’est que Taïwan n’est pas une île unique, mais un archipel, agrégeant autour de la grande Formose une multitude de rochers habités, où vivent traditionnellement des pêcheurs.

Il y a d’abord, justement, les Pescadores (ou Penghu), ainsi baptisées par les navigateurs portugais en route vers Macao. Plus de 100 000 personnes s’y empilent sur une flottille de 90 îles et îlots totalisant juste 141 km². Une petite Chine en version miniature à Magong, où l’on vénère la déesse de la mer Mazu au temple de Tianhou (XVIe siècle) et où l’on déambule dans une adorable ruelle aux façades et lanternes rouges toutes identiques.

Village des îles Matsu © Sean Hsu - stock.adobe.com

Plus près, bien plus près de la Chine continentale (6,5 km) et beaucoup, beaucoup plus loin de Taïwan (187 km !), l’île de Kinmen (Quemoy), peuplée de 140 000 habitants, s’ancre juste en face de la grande cité de Xiamen. Dans les années 1950, l’ogre chinois la bombarda, sans la faire plier.

Tanks rouillés, fortifications (souvent accessibles), musées, mémoriaux et… ancien mur de haut-parleurs diffusant de la propagande rappellent partout le contentieux, notamment à Yanyu, reliée à Kinmen par un grand pont et plus proche encore de la Chine communiste (4,2 km !).

Plus au nord, les îles Matsu, aux villages conservant leurs vieilles maisons de pierre, connaissent une situation identique : Chine à 9,2 km, Taïwan à 170 km. Une autre bonne raison pour les Taïwanais de venir voir de près la limite de leur territoire… et visiter l’incroyable tunnel sous-marin creusé pour abriter leurs navires.

Le + de routard.com :

Petits avions et ferries desservent aussi bien les îles Pescadores que Kinmen et Matsu depuis Taïwan. Les liaisons avec la Chine continentale sont réservées aux insulaires.

Stewart Island, la patrie du kiwi (Nouvelle-Zélande)

Stewart Island, la patrie du kiwi (Nouvelle-Zélande)
Randonnée au parc de Rakiura © highluxphoto - stock.adobe.com

La Nouvelle-Zélande, deux îles ? Non, trois. Au sud de l’île du Sud, passé le détroit de Foveaux, Stewart Island baigne dans des eaux (turbulentes) déjà bien rafraîchies par les courants antarctiques. Les Maoris l’appelaient Rakiura, « ciel rougeoyant », en probable référence aux aurores australes qui animent parfois le ciel de leurs danses.

Malgré sa taille (1 746 km²), Stewart Island compte un unique village, Oban, implanté au fond de la Halfmoon Bay. Population : 300 habitants. Un ruban de sable baigné d’eaux limpides, une poignée de maisons en bois, quelques hébergements, une supérette, un « cinéma » et, bien vite, les pirouettes des kakas, ces perroquets brun-vert peu farouches, toujours prêts à se faire offrir un bon repas.

Le goudron ne va pas loin. Avec 28 km de routes pour plus de 200 km de sentiers balisés, l’essentiel, ici, se passe à pied – ou en bateau. Grand classique : la boucle du Rakiura Track, 3 jours de rando intense entre landes de lin sauvage, forêts sombres de manukas, boue et passerelles en bois franchissant les zones humides.

L’île est protégée à 80 % par un parc national, notamment la côte ouest, où l’on peut se faire déposer en petit avion sur la splendide plage de Mason Bay… Le secteur est riche en kiwis, l’oiseau emblème de la Nouvelle-Zélande – ils seraient environ 25 000 sur l’île, aussi actifs de jour.

Un saut de puce en mini-ferry dans l’île d’Ulva permet de rencontrer plein d’autres oiseaux : wekas, miros, tuis et kakas se gobergeant du nectar des belles fleurs rouges des pohutukawas (« l’arbre de Noël » néo-zélandais). Une vraie arche de Noé.

Le + de routard.com :

Pas moins de 27 refuges du Department of Conservation permettent d’explorer Stewart Island au fil des sentiers. Certains se réservent, d’autres non.

Norfolk, l’île des renégats (Australie)

Norfolk, l’île des renégats (Australie)
L’île de Norfolk © Tourism Australia

L’Australie (à qui elle appartient) est à 1 400 km à l’ouest, la Nouvelle-Calédonie à 740 km au nord. Autant dire que les voisins ne sont pas gênants. Pas bien grande (34,6 km²), l’île de Norfolk est, comme Sydney, née d’un bagne établi à l’exact même moment. À partir de 1824, on y envoie même les plus récalcitrants de tous.

Trop difficile à gérer en raison de son isolement, l’île est néanmoins abandonnée. C’est alors (en 1856) que des descendants des mutins du Bounty s’y installent, quittant leur refuge de Pitcairn Island devenu trop petit. Des baleiniers les rejoignent.

Aujourd’hui, Norfolk compte un peu plus de 2 200 habitants à l’esprit… fort indépendant, qui vivent surtout du tourisme. Ambiance small town Australia sur fond de collines, gazons bien taillés, tables de pique-nique et pins de Norfolk aux jolies silhouettes triangulaires.

Norfolk - église St Barnabas © Tourism Australia

On chasse le panorama au mont Pitt (318 m d’altitude) et au mont Bates (319 m d’altitude), intégrés dans le parc national de l’île de Norfolk, avant d’aller découvrir la colonie pénitentiaire depuis le Queen Elizabeth Lookout.  Inscrite au patrimoine mondial, elle regroupe bâtiments géorgiens, ruines fantomatiques, cimetière aux épitaphes nostalgiques et… golf, à quelques pas seulement des délicieux tapis de sable doré des plages d’Emily et Slaughter Bay.

Le musée local, le Bounty Museum, le Pitcairn Settlers Village et le cyclorama de Fletcher’s Mutiny explorent tous à leur manière le filon des mutinés ! Ajoutons l’église St Barnabas à la belle charpente en bois, un jardin botanique et, plus loin, les banians géants, les fougères arborescentes et les falaises de la Hundred Acres Reserve, face à Phillip Island.

Le + de routard.com :

Les eaux de Norfolk sont réputées abriter bon nombre de requins-tigres. Avis aux amateurs de plongée (expérimentés !).

Christmas (Kiritimati), un atoll XXL (Kiribati)

Christmas (Kiritimati), un atoll XXL (Kiribati)
Christmas © Lightning Strike Pro - stock.adobe.com

C’est le plus grand atoll au monde par la superficie : 388 km² de terres pour autant d’eau, représentant près de la moitié du territoire de Kiribati. Plus vaste État nautique du monde, cette république micronésienne s’éparpille en 33 îles sur près de 3,5 millions de kilomètres carrés d’océan Pacifique, entre Hawaii, Wallis et Futuna et les îles Marshall !

Dans cet immense espace, Christmas est à la marge. Un unique vol de Fiji Airways dessert l’atoll chaque semaine entre Honolulu et Nandi (Fidji). Bien peu débarquent. Quelques pêcheurs américains venus taquiner le bonefish sur les vastes bancs de sable blanc, surtout. Et de rares amateurs d’histoires insolites.

Si Christmas doit son nom au capitaine Cook, qui y débarqua un jour de Noël 1777, elle doit l’essentiel de son demi-million de cocotiers à un missionnaire français défroqué, Emmanuel Rougier, qui s’y tailla un petit royaume très temporel après avoir hérité une fortune considérable d’un bagnard calédonien…

Ils se dressent toujours, éparpillés entre des côtes sauvages aux plages blanches poudreuses et une multitude d’étangs plus ou moins saumâtres aux 1 001 tonalités de rose, d’orange et de vert. Rien ne rappelle les tests atomiques conduits ici par Anglais et Américains durant la guerre froide…

L’essentiel de la population se regroupe à London, à l’orée de la passe. Le père Rougier, lui, s’était installé à… Paris, de l’autre côté du chenal, dans une demeure dont il ne reste que les fondations. Entre les deux, noddis et sternes ont fait du rafiot sableux de l’île Cook une nurserie criarde, survolée par fous et frégates. La seule animation locale.

Voir notre guide en ligne Micronésie

Le + de routard.com :

Au village de Poland, l’église Saint-Stanislas a été fondée par un ingénieur en irrigation polonais employé par le père Rougier !

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