Le paludisme
Qu’est-ce que le paludisme ?
Le paludisme est une infection parasitaire affectant l’homme, les oiseaux et les singes, causée par des protozoaires du genre Plasmodium. L’infection est transmise par la piqûre d’un moustique vecteur : la femelle d’un moustique du genre anophèle dans les zones d’endémie, soit la plupart des régions tropicales et subtropicales de la planète.
Le paludisme, terme utilisé en français (palus = marais) et la malaria, pour les Anglo-saxons, sont les deux noms employés pour désigner la même maladie.
La contamination
La transmission survient principalement la nuit, entre le coucher du soleil et l'aube, période durant laquelle l'anophèle femelle pique. Si cette dernière est plus active la nuit, elle peut néanmoins piquer le jour, d’autant plus dans les endroits humides et ombragés.
Incubation
Après la piqûre d'un anophèle infectant, l'incubation de la maladie est d'une durée variable. Elle est d’au minimum 7 jours, mais peut se faire en plusieurs semaines, voire en quelques mois.
Symptômes
Les premiers signes d’alerte, qui apparaissent de 8 à 30 jours après l'infection, sont : la fièvre, des maux de tête, des courbatures, des troubles digestifs (surtout chez l'enfant). Le symptôme typique du paludisme est une fièvre violente qui se manifeste de façon cyclique, alternant avec des tremblements avec sueurs froides et transpiration intense.
En cas de fièvre au cours du voyage, il faut consulter un médecin le plus rapidement possible. Il faut songer au paludisme devant toute fièvre ou symptôme inexpliqué commençant après le 7eme jour en zone d'endémie.
Toute fièvre au retour des tropiques peut également être d'origine palustre : environ 3% des paludismes sont encore observés au-delà de deux mois après le retour.
Les différentes formes de paludisme
Il existe quatre formes différentes de paludisme, chacune étant causée par une espèce plasmodiale différente. Les quatre espèces de Plasmodium qui sont responsables du paludisme sont les suivantes : Plasmodium falciparum, P. vivax, P. ovale et P. malariae.
Seule la première provoque des cas mortels. Mais, s'ils ne tuent pas, P. vivax , P. ovale et P. malariae peuvent rendre très malade.
Un fléau oublié... en plein renouveau
Pour un grand nombre de personnes, le paludisme est une maladie des régions tropicales lointaines, l’ampleur du fléau échappe à la conscience collective. Selon l’OMS, "le paludisme est de loin la plus importante des maladies parasitaires tropicales dans le monde et il fait plus de victimes que toute autre maladie transmissible, à l'exception de la tuberculose.
Environ 210 millions de cas de maladie aiguë sont recensés chaque année dans le monde (215 millions en 2017 contre 249 millions en 2022), dont 435.000 entraînent la mort. 80 % de ces décès surviennent dans 17 pays, dont 40% au Nigéria et en République démocratique du Congo mais aussi 5 % au Mozambique, 4 % en Ouganda et 4 % en Inde. Les jeunes enfants sont les principales victimes de ce fléau, en Afrique particulièrement, où chaque minute, l’un d’eux décède des suites du paludisme.
L’infection parasitaire est aussi particulièrement dangereuse pour la grossesse. Les femmes enceintes infectées peuvent être sujettes à des fausses couches, pouvant même provoquer leur mort. La maladie constitue l’un des principaux facteurs de la mortalité maternelle dans les régions d'endémie paludique.
Si les pays de contamination se trouvent principalement en Afrique Subsaharienne, sont également touchés l'Asie, l'Amérique latine, le Moyen-Orient, certaines parties d’Europe et même la Russie. En 2016, 91 pays étaient concernés par la transmission continue du paludisme.
Le parasite est non seulement devenu un mutant qui résiste aux traitements actuels, mais, en plus, il commence à réapparaître dans des régions d'où il avait été éradiqué. Par exemple, dans les Républiques d'Asie centrale du Tadjikistan et d'Azerbaïdjan, et en Corée. Et, avec le développement du tourisme international, des cas importés de paludisme sont enregistrés dans les pays. Remplacer par France on dénombre quelque 5500 cas d’importation chaque année selon l’Institut Pasteur.
Texte : Routard.com