L'eau en voyage
Nos conseils
L'eau qu'on boit
L'eau est, en voyage, la première cause de maladies contractées : 80 % des maladies contractées en voyage sont dues à une eau contaminée. On ne le dira jamais assez : ne prenez pas de risques, les troubles provoqués par l'eau peuvent être graves (dysenteries, malaria, etc.). Certains d'entre eux, dont vous pensez vous débarrasser rapidement à votre retour au pays, peuvent se montrer très tenaces. Alors, sans devenir parano, il faut quand même rester très prudent.
Un conseil : même si vous avez extrêmement soif, ou si vous êtes gêné de refuser un verre amicalement offert, REFUSEZ quand même ! Sur le moment, on se dit toujours : « bon, ce n'est qu'un verre », etc. Mais ensuite, on déchante. Si l'eau qu'on vous propose n'a aucun effet sur les organismes de vos hôtes (quoique…), elle aura sur vous des effets désastreux. Non seulement désagréables (douleurs abdominales et intestinales, spasmes, vertiges, vomissements, diarrhées, perte de sang, perte de poids, etc.), les conséquences sont souvent durables. Ainsi, une amibiase même soignée, revient et revient sans cesse, provoquant des crises et des troubles intestinaux importants. Il est extrêmement difficile de se débarrasser de ce parasite.
Quelle eau faut-il boire ?
Si l'eau du robinet n'est pas sûre, la solution la plus simple (mais peut-être pas la moins chère) est de boire de l'eau en bouteille. Les bouteilles doivent être décapsulées devant vous ou par vous-même. Choisissez de préférence une marque connue. À défaut, pour les marques locales, préférez les eaux gazeuses, plus difficiles à falsifier et qui bénéficient de l'acidité bactériostatique induite par le gaz carbonique.
Dans les grandes villes, ne consommer l'eau du robinet qu'après s'être informé sur place de sa salubrité.
Tout ce qu'il faut faire (et ne pas faire) pour ne pas tomber malade.
- Évitez les glaçons ;
- Évitez les jus de fruits artisanaux, car ils sont en général « coupés » à l'eau ;
- Consommez des fruits lavés et pelés (de préférence par vous-même) ;
- Évitez les crudités ;
- Évitez crèmes, pâtisseries, charcuteries, viandes hachées (crues ou cuites) ; vous pouvez en revanche consommer lait bouilli et yaourts ;
- N'oubliez pas de vous laver les mains avant de manger, et essayez de les essuyer avec un linge propre.
L'eau avec laquelle on est en contact
À la piscine :
- Attention à l'hygiène de l'eau. De nombreuses piscines ne possèdent pas de système d'épuration moderne. Si la salubrité est douteuse, des risques de contamination bactérienne, virale, parasitaire et mycosique sont possibles. Évitez de mettre la tête dans l'eau et d'avaler de l'eau.
Enfin, si vraiment l'eau vous paraît trop sale : abstenez-vous ! - En climat chaud et humide, le contact avec les matelas ou les carrelages expose aux mycoses et aux affections verruqueuses. Douchez-vous soigneusement en quittant la piscine et essuyez-vous de manière méticuleuse !
Rivières, lacs et trous d'eau
Sous les tropiques, évitez les baignades en eau douce. Les rivières, les marigots, les lacs, les trous d'eau, les canaux d'irrigation, les étangs et surtout les eaux stagnantes peuvent vous transmettre des maladies aussi sympathiques que la bilharziose, mais aussi d'autres parasites. Le risque de bilharziose existe en effet dans la quasi-totalité des cours d'eau ou collection d'eau des régions tropicales, surtout à proximité des villages ou sur les lieux fréquentés par la population.
Attention ! L'infection par les formes larvaires contaminantes des bilharzies s'effectue à travers la peau saine. Par conséquent, tout contact cutané avec une eau suspecte est à éviter. Il n'existe pas de vaccin anti-bilharzien.
En Afrique tropicale, essentiellement
Risque d'inoculation de l'onchocercose (cécité des rivières) par les simulies (des moustiques piqueurs dont les larves vivent dans les eaux courantes), le long des cours d'eau à débit rapide.
Toujours se renseigner auprès de services spécialisés ou correspondants locaux avant de s'aventurer dans un cours d'eau inconnu.
Texte : Laurence Pinsard