Low Cost : petits prix et grands effets
Un concept dérivé
C'est bien connu, quand une formule marche, il faut l'exploiter au maximum ! Forts du succès des vols à bas coûts, des petits malins se sont empressés de reprendre l'idée pour l'appliquer à d'autres domaines commerciaux. Et l'on retrouve en tête un certain Stelios Haji-Ioannou, qui n'est autre que le patron d'easyGroup, la société qui gère notamment le très lucratif easyJet…
La location de voitures, avec easyCar, fonctionne selon un principe identique : plus on réserve à l'avance sa location, que ce soit par Internet ou par le centre d'appel, moins elle reviendra cher, car les prix sont calculés en fonction du taux de réservation. Attention donc, les besoins de dernière minute ne seront pas forcément plus avantageux que chez un loueur traditionnel. À noter qu'Europcar France s'est lancé à son tour dans la formule, par le biais de sa filiale Interrent.
- Le groupe s’est également attaqué à l’hôtellerie en proposant des nuitées à des prix défiant toute concurrence pour un confort et un service des plus basiques. Des easyHotels ont ouvert leurs portes en Grande-Bretagne et en Suisse, par exemple.
- Bref, le monde selon Stelios est easy. De la pizza aux finances, en passant par le téléchargement de musiques, les produits cosmétiques pour homme et les abonnements téléphoniques, easyGroup propose toute une panoplie de services à prix cassés. Même le luxe se monnaie à bas tarif. Par exemple, les croisières à bas coûts comme les croisières easyCruise à des prix imbattables !
Le secteur ferroviaire a également succombé à la tentation du low cost. La SNCF a lancé en avril 2013 sa ligne de TGV à bas coût, Ouigo. Fonctionnant sur le même principe que ses cousines de l’aérien, elle permet de se procurer des billets à partir de 10 euros (5 euros pour les enfants). Pour autant, les bases régionales ont dû être privilégiées au détriment des grandes gares. La majorité des départs se fait depuis Marne-la-Vallée pour la région parisienne, mais aussi certaines des gares principales comme Montparnasse et Gare de Lyon, Saint-Exupéry pour l’agglomération lyonnaise, Marseille Saint-Charles ou encore Montpellier Saint-Roch. Et comme toujours, la commercialisation s’effectue uniquement via Internet…
La SNCF a également lancé IDbus en 2012, devenu Ouibus en 2016, puis racheté en 2019 par BlaBlaCar il change d'appellation pour BlaBlaBus, pour voyager en bus à prix cassés vers de grandes villes françaises et européennes (Londres, Barcelone, Milan, Amsterdam…).
Et, au-delà, le modèle low cost inspire des secteurs entiers de l’économie, comme le hard discount alimentaire (Lidl, ED…), le vêtement (H&M, Zara…), l’automobile (La Logan de Dacia/Renault), l’hôtellerie (Etap Hotel, Formule 1, Ibis Budget…), les médias ou encore les opérateurs téléphoniques (B&You, Red, Sosh). Les succès de ce modèle en tant de crise est tel que le gouvernement français a commandé, en 2007, un rapport intitulé : « Le low cost, un levier pour le pouvoir d’achat ».
Sur le même sujet également, une interview intéressante intitulée Low Cost : des hauts et débat, parue le 6 janvier 2012 sur le site de l’IPSOS. Elle décrypte la relation qu’ont les consommateurs avec le low cost, devenu omniprésent dans notre société. Tout un programme !
Texte : Clémentine Bougrat et Jean-Philippe Damiani