2 Ride to Play – 6 mois en Amérique du Sud à moto

2 Ride To Play, c’est l’histoire de Greg et Hugo, deux amis de 22 ans, qui ont parcouru plus de 18 000 km sur leurs motos 125 cc. L’idée était de profiter de leur année de césure en école supérieure pour partir pendant 6 mois : divaguer en Amérique latine sur les plus grandes routes du continent, faire résonner leurs ukulélés et découvrir les paysages magnifiques du Chili, de l’Argentine, de la Bolivie et du Pérou.

Pourquoi se lancer dans l’aventure d’un périple de 6 mois en Amérique du Sud en moto ?

L’idée de départ est apparue lors de notre 4e année d’école de commerce. Nous nous connaissions depuis la première année et habitions ensemble. Alors que des envies de prendre une année de césure se dessinent, Hugo propose de découvrir le continent sud-américain en moto. Il en faut peu pour convaincre Greg, le deuxième amoureux des voyages de l’équipe.

Une aventure de cette sorte se prépare combien de temps à l’avance ? Quels ont été les préparatifs pour mener à bien ton périple ?

Un voyage comme celui-ci, on en rêve, on en parle, on se jette à l’eau, mais surtout on le prépare ! Il nous aura fallu 6 mois pour mettre en place le road trip. Respectivement au Cambodge et au Pérou, chacun d’un côté du globe, nous faisions des points « Skype » hebdomadaires pour mener le projet au mieux. L’objectif était de partir sereins, les yeux presque fermés ! Le nombre de pays, l’itinéraire, les démarches administratives comme les visas, le pays d’achat des motos, la sélection d’un concessionnaire de confiance, les équipements des motos et le matériel de camping… Nous n’avons rien laissé au hasard !

Comment avez-vous budgété vos dépenses et par quel mode de financement ?

Avant de partir, nous avions également préparé un dossier de sponsoring. Dans celui-ci était présent un budget prévisionnel de 6 500 €. Les dépenses fixes se résumaient à l’achat des motos et des billets A/R. Pour le reste, nous avions évalué la nourriture, les différents logements, les activités touristiques et, bien sûr, l’essence. Ce dossier de sponsoring nous a rapporté trois partenaires : Coyote, Imago Guitare & Altiplano. Un bon point lorsque l’on est jeune et étudiant !

Comment avez-vous sélectionné votre bagage idéal (sac à dos, vêtements, matériel spécial ultraléger…) ?

Nous avons acheté les bagages avec les motos pour s’assurer un petit rabais. Deux sacs de côtés extensibles pour une grande capacité, un sac de 40 L imperméable pour résister aux intempéries et aux chutes. Nous avions déjà chacun un sac à dos et nous avions également un trépied et deux ukulélés ! Autant vous dire que l’expression « chargés comme des mules » n’a jamais autant trouvé son sens. Pour les vêtements, rien de spécial, simplement des gants de moto et un manteau en cuir, malheureusement pas tout à fait imperméables mais auxquels on s’est quand même bien attachés ! Pour le matériel de camping, nous avions un réchaud compact qui fonctionnait bien en altitude, une tente 3 places pour dormir avec nos bagages, et des sacs de couchages ultralégers… Ce qui nous a valu quelques nuits froides !

Pour la moto vous avez choisi une Yamaha 125, était-ce un choix voulu ou imposé ?

Ce choix était à la fois voulu et imposé. Nous avions un budget limité et nous sommes donc partis sur des petites cylindrés. Nous avons misé sur la qualité en allant vers Yamaha, et nous voulions des motos neuves, capables d’endurer un grand nombre de kilomètres. Le prix était abordable au Chili, 1 200 €. Ceci dit, ce sont des petites citadines, pas idéales pour les routes de sable ni l’altitude bolivienne. Le voyage aurait été plus agréable sur des plus grosse cylindrées un peu plus « cross », mais on ne regrette rien !

Quels sont vos coups de cœur ?

Pour être honnête, le but en partant à moto était de sortir des sentiers battus. Vous trouverez ci-dessous notre sélection de lieux, les immanquables bien sûr, mais aussi les oubliés des guides touristiques :

- Le salar d’Uyuni en Bolivie : désert de sel de 200 km de diamètre, une immensité blanche à perte de vue.
- Le Parque Ingles, au Chili, recommandé par des locaux qui y passent leurs vacances.
- La région des sept lacs vers Villarica et Pucon : des réserves naturelles atypiques faisant ressentir une sensation de bien-être intense.
- Toute la région du désert d’Atacama, les lagunes, les geysers, la vallée de la Lune...
- Le Sud Lípez en Bolivie : des étendues magiques et des récifs montagneux uniques.
- Le classique Machu Picchu au Pérou : vous l’aurez vu des centaines de fois en photos durant votre voyage, mais l’ascension en vaut vraiment la chandelle !
- La mythique Ruta 40. Magnifique route qui traverse l’ouest Argentin du nord au sud, soit plus de 5 000 km à travers déserts, parcs naturels, lacs...
- Salta et ses environs au nord de l’Argentine : le train des nuages.
- Le lac Titicaca du coté Bolivien et Péruvien, avec notamment l’Isla del Sol.
- La cordillère blanche et Huaraz au Pérou, encore des lagunes incroyables !

À votre retour en France, avez-vous eu des difficultés à vous remettre dans le train-train quotidien ?

D’autres projets nous attendaient en France, forcément un peu nostalgiques au début, on était aussi très contents de retrouver nos familles, nos amis… ET NOS LITS !
Il faut épouser les changements et s’adapter : « Happiness is not a destination, it’s a way of life! »

Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?

Un peu plus d’an après notre voyage, qu’est-ce qu’on en retire ? Déjà, que c’était probablement l’expérience la plus intense que l’on ait vécue jusqu’ici. Si on devait donner quelques conseils, les voici : d’abord, il est primordial de bien se préparer. Grâce à des heures de recherches, un budget et un itinéraire bien défini, on a pu créer un réel cadre à notre voyage sur lequel s’appuyer au quotidien. Bien sûr, les plans changent en fonction des rencontres et des conseils que les locaux vous donnent… Car se perdre fait aussi partie du voyage !

Pour le reste, l’envie et l’émerveillement sont les maîtres mots d’une aventure. Faites confiance aux locaux et n’ayez pas peur de l’aventure. Des mauvaises rencontres peuvent arriver en France tout autant qu’à l’étranger, faites preuve de bon sens et ne prenez pas de risques inutiles. Pour notre part, nous nous sommes sentis en sécurité tout au long du voyage, et nous n’avons jamais eu le moindre problème avec la population : bien au contraire ! C’est un peuple géné

Avez-vous une anecdote de voyage ou une rencontre exceptionnelle à partager ?

Perdus sur les routes de terres qui mènent à la Cordillera Blanca au Pérou, la roue arrière de la moto d’Hugo crève ! À court de matériel, on se divise pour aller chercher une llanteria, mais cela s’annonce compliqué. Au bout de deux heures, une moto arrive ! C’est Franz, un local, et il est équipé. Il nous aide, à la condition que nous l’accompagnions à la fête de son village organisée par son père ce soir-là : une aubaine !
Deux heures et quelques kilomètres dans les montagnes plus tard, on se retrouve perdus au milieu des montagnes, à San Jose. Accueillis par une trentaine de personnes et la famille de Franz, on fait notre effet : les gringos ne courent vraiment pas les rues dans ce village ! Le camion commandé pour l’occasion arrive et on commence à décharger les bières avec les musiciens. La fête commence, et notre présence rend les enfants d’abord intrigués puis joueurs. On se retrouvera le lendemain à danser en costumes et à fêter l’anniversaire de la fin de l’esclavage avec tout le village. San Joseest d’une hospitalité et d’une générosité incroyables : la fête dura trois jours et on ne peut que vous la recommander !

On termine par une question portrait chinois : Si vous étiez un pays… lequel, et pourquoi ?

Greg : La Bolivie, sans hésiter, car on m’a toujours pris pour un lama et je me suis découvert une passion pour le quinoa.

Hugo : L’Argentine ! Les gens qui garent leurs chevaux devant les supermarchés avec des chapeaux de cow-boy sont fascinants…

La vidéo qui suit retrace leurs 6 mois de voyage en 1 journée type. À vous de juger… et de voyager un peu par la même occasion !