François Briançon – Le monde en 888 jours
Découvrez le tour du monde en 888 jours de François Briançon. Il a visité 60 pays, dépensé 30 000 euros et parcouru 126 000 kilomètres.
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans l’aventure d’un tour du monde en 888 jours exactement ?
Je suis d'abord parti pour une durée indéterminée, que je pensais de trois ans environ, et le 888 est survenu vers la fin, en clin d’œil à la Chine où le chiffre 8 est un chiffre porte-bonheur.
Une aventure de cette sorte se prépare combien de temps à l’avance ?
Je n'ai absolument rien eu à préparer si ce n'est prendre une assurance en ligne en quelques minutes et préparer un sac à dos. Étant parti directement de Shanghai après avoir quitté mon emploi, je n'avais alors aucune contrainte personnelle ou administrative.
J'avais les grandes lignes à suivre, les grandes zones du monde à traverser, mais pas d'itinéraire ni de date précise. Le parcours global s'est imposé à moi immédiatement, et tout a été fait au fur et à mesure, au cas par cas (transport, etc.), notamment pour les visas.
Effectivement, obtenir un visa tourisme sans jamais être sur le territoire français s'est avéré très compliqué pour certains pays, tels que l’Inde, le Pakistan, l’Iran, la Syrie, l’Algérie, le Nigéria, la Chine et la Corée du Nord.
Question sécurité, que faut-il avoir comme trousse de premiers secours ?
Aucune formation. Je suis parti avec des sparadraps, de l’homéoplasmine et du doliprane. Au besoin, il existe des pharmacies dans chaque bourgade de chaque pays du monde, avec des gens qui peuvent vous conseiller.
Comment avez-vous budgété vos dépenses et par quel mode de financement ?
J'avais des économies avant de partir. Tout compris, pour 30 mois, cela m’a coûté 30 000 euros. Pour maintenir ce budget, il fallait dépenser au minimum au quotidien : je gardais cela en tête et essayais de dépenser environ 20 € par jours.
Comment avez-vous sélectionné votre bagage idéal (sac à dos, vêtements, matériel spécial ultra-léger…) ?
J'ai fait avec les moyens du bord et j'ai acheté quelques compléments à Shanghai avant de partir. Aucun équipement ou accessoire particulier. Comme toujours, on part avec trop : j'avais alors 20 kg. Puis on m'a volé mon gros sac à dos huit mois plus tard, et j'ai refait mes bagages avec un sac de sport Puma de 7 kg, que j'ai gardé pendant presque un an dans les pays chauds.
Comment votre entourage personnel et professionnel a-t-il réagi ?
De la surprise, de l'envie, de la curiosité, de la jalousie, de l'encouragement, de la joie, du scepticisme... Bref, tout le panel d'émotions que l'on peut imaginer !
Avez-vous eu des sponsors ?
Non, je voulais profiter d'un voyage à l'état pur sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit.
Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?
De l'expérience, justement !
En se confrontant à des réalités très différentes, les plus opposées les unes des autres si possible, on apprend à embrasser toute la diversité du monde. De ces expériences émergent alors les prémisses d'une philosophie de vie, qui soit solide, riche et personnelle.
Quels conseils pouvez-vous donner ?
On n'a qu'une seule vie. Lorsqu'on sait en notre âme et conscience qu'un créneau s'offre à nous, il faut le saisir, au risque de surmonter des obstacles supplémentaires mais à la satisfaction de n'avoir jamais à le regretter.
Quels sont vos coups de cœur ?
Les pays que j’ai le plus appréciés sont : la Chine, la Malaisie, l’Indonésie, Oman, l’Algérie, le Chili, les deux Corées. Ceux que j’ai le moins appréciés sont l’Inde, le Vietnam, le Sénégal, le Nigéria, la Colombie et les États-Unis.
Deux endroits mémorables (parmi des milliers...) : le grand désert Algérien, majestueux, on se perd vraiment dans cet océan de sable en plein cœur du Sahara. Et la ville de Pyongyang, car c'est l'endroit le plus décalé et le plus insolite sur Terre de nos jours !
Avez-vous une anecdote de voyage ou une rencontre exceptionnelle à partager ?
J'ai croisé la route de deux Chefs d'État pendant le voyage : Abdoulaye Wade lors de sa campagne présidentielle au Sénégal, dans un petit village de brousse en février 2012, et Park Geun-Hye, qui venait d'être élue en Corée du Sud au moment de son discours d'investiture, sur la place Gwanghwamun à Séoul en février 2013.
Vous avez sorti un livre pour raconter votre périple, était-ce déjà prévu ou bien avez-vous eu l’opportunité de l’écrire après votre retour ?
Ce n'était pas prévu, mais le besoin du livre s'est fait sentir après une série d'événements très intenses survenus pendant le voyage, avec les réflexions qui en sont nées. J'ai écrit le livre une fois le voyage totalement bouclé à partir de mes notes et souvenirs. Il y a un temps pour tout, et je voulais d'abord voyager et observer sans interférences, puis être au calme pour mettre à plat ma synthèse.
On termine par une question portrait chinois : Si vous étiez un pays… lequel, et pourquoi ?
La Chine, parce que c'est un des pays qui m'a le plus marqué dans ma vie. Je me reconnais dans leur philosophie, leur langue et leur art, et c'est un pays qui continue de me fasciner comme au premier jour. C'est une culture radicalement opposée et complémentaire à celle de l'Occident, qui permet donc un équilibre plus solide, plus véritable.
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Texte : Cédric Duchamp de Routard.com