Le Danube en kayak
Rentré d'un périple en kayak sur le Danube, François nous a contacté pour partager son aventure sportive et nous a fait découvrir son parcours, long de 2600 km, d'Ulm (Allemagne) à la mer Noire (Roumanie). Une expérience en harmonie avec la nature qui impose le respect.
Pouvez-vous vous présenter aux internautes ? D’où venez-vous et d’où vient votre passion pour le kayak ?
Je m'appelle François, j'habite actuellement à Bordeaux. Après avoir régulièrement déménagé, j'ai quitté mon travail il y a deux ans pour me consacrer pleinement à mes différentes passions. Je fais du sport régulièrement et j'aime la nature depuis mon plus jeune âge. J'aime aussi le calme et la solitude.
J'ai acheté mon premier kayak il y a quelques années maintenant. J'ai commencé à pratiquer sur le bassin d'Arcachon et j'ai tout de suite eu envie de prolonger le plaisir. J'ai descendu la Leyre quelque temps après, puis j’ai enchaîné avec la Garonne, le Cher et la Dordogne.
J'ai donc naturellement songé à faire des descentes plus longues, et le Danube a été l'aventure la plus simple à mettre en place pour passer un cap.
Sur votre site internet, vous vous décrivez comme orphelin de la République, quel est votre parcours ?
C'est assez long à expliquer, mais pour faire simple et pour résumer, j'ai toujours eu de nombreux projets, et j'ai souvent eu envie de faire bouger les choses.
Malheureusement, mes innombrables démarches se sont toujours soldées par des refus, et jamais je n'ai trouvé support quand j'ai tendu la main. J'ai beaucoup été déçu, mais je ne perds pas espoir et je suis en paix avec moi-même.
Vous aimez les défis sportifs, vous avez descendu entre autres la Garonne il y a 1 an et maintenant le Danube, comment vous préparez-vous ?
Je ne prépare que très peu mes voyages, privilégiant l'aventure et l'imprévu. En revanche, je fais du sport plusieurs heures par jour, tous les jours – course à pied, musculation, vélo et kayak, bien sûr –, et je connais parfaitement mes capacités physiques. Mentalement, je suis prêt aussi. Je me lance des défis pour m'accomplir chaque jour un peu plus et apprendre sur moi.
Vous parcourez le monde, comment choisissez-vous vos destinations ?
Là aussi, il n'y a quasiment pas d'organisation de ma part. Je fonctionne à l'envie du moment. Je suis un homme simple dans la vie et je suis le même en voyage. Arrivé dans un nouveau pays je ne cherche pas à tout voir. J'aime simplement me balader, tout observer, car les détails en disent parfois beaucoup sur les personnes et les habitudes ; j’aime repérer différents paysages, et si je ne vois pas tous les points touristiques, ce n'est pas grave. J'apprécie simplement les choses sans jamais banaliser le moindre voyage.
Quels sont vos coups de cœur dans le monde ? Avez-vous une anecdote de voyage ou une rencontre exceptionnelle à partager ?
Mes coups de cœur vont d’abord aux nuits passées dans la nature, quand peu à peu les yeux se préparent à l’obscurité ; quand il ne reste que la lune et les reflets de l’eau, les bruits se lèvent : chacals, brame des cerfs, l’approche furtive d’une biche et nos regards qui se croisent. Apprendre à apprivoiser la nuit. Je garde aussi un souvenir triste de pauvres chiens ou chats errants qui me suivent, m’accompagnent, dorment à côté de moi, puis repartent, au matin.
Mon dernier coup de cœur a été la Roumanie, pendant ma descente du Danube. C'était la première fois que je rentrais en territoire roumain et, humainement, j'ai été épaté. J'ai été surpris et ému par la spontanéité et l’hospitalité des Roumains. J'ai souvent été invité à manger par des familles ou des groupes d’amis habitant le long du fleuve.
Certains m’ont aidé à porter mon kayak, d’autres sont allés me chercher de l’eau ; tous m’ont encouragé ne serait-ce que d’un signe. Depuis mon retour je n'ai qu'une envie, c'est de repartir pour découvrir plus longuement le pays.
D’autre part, j'aime aussi énormément Budapest et, plus récemment, j'ai adoré mon voyage à Bali.
Enfin, je peux ajouter aussi le Japon dans mes coups de cœur.
Qu’avez-vous retiré de ces expériences à travers le monde ?
Même avant mes premiers voyages, j'ai toujours attaché beaucoup d'importance au temps qui passe et à ce que je pense être essentiel dans la vie : l’instant. Les voyages et la découverte en général font partie, pour moi, des choses les plus importantes que la vie nous offre. Chaque voyage que j’effectue ne fait que renforcer cette idée.
Quel sera votre prochain défi ?
Je prépare déjà ma prochaine aventure : je pense descendre le Mékong toujours de la même manière, en solitaire et en dormant le long du fleuve, mettant en avant l’approche naturelle de ma démarche. J'essaye, à travers mes descentes, d'allier le sport, le voyage et l'aventure. Le kayak est pour moi une nouvelle façon de voyager, qui plus est totalement écologique.
On termine par une question portrait chinois : si vous étiez un pays… lequel, et pourquoi ?
Sans hésiter, je choisirais l'Espagne. Je suis d'origine espagnole et j'y vais régulièrement. C'est le premier pays que j'ai visité petit, en allant rendre visite à ma famille. Et particulièrement la région de Castilla y León que je connais parfaitement. Ce sont mes premiers souvenirs de voyage et d'évasion, et je pense que, quelque part, ils ont participé à faire naître mes envies d'évasion.
Retrouvez François sur internet
https://www.instagram.com/francois.worldtour
Texte : Cédric Duchamp - Routard.com
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