Le Cambodge et le Laos par Isabelle Al Subaihi
Isabelle Al Subaihi, rédactrice au Routard, nous parle du Laos et du Cambodge où elle s'est rendue à plusieurs reprises pour réctualiser le guide.
Une émigration outre-Manche à l’âge de 4 mois, forcément, ça laisse des traces : un goût prononcé pour l’exotisme ! Depuis, Isabelle cherche à transmettre sa passion du voyage. Ce qu’elle aime partager : un bon plat, des éclats de rire, l’émotion d’un paysage qui bouleverse. Et surtout une vision décalée grâce à des rencontres surprenantes.
Pourquoi aimes-tu le Cambodge ?
D’abord pour les Cambodgiens, héritiers d’une civilisation exceptionnelle, victimes de bourreaux parmi les pires du 20e s, ils se reconstruisent en tentant de préserver leur identité et leur force. Pour cela, l’art constitue un ancrage majeur. Que ce soit la sculpture, la danse, d’un grand raffinement, le théâtre d’ombres ou la musique, on sillonne avec bonheur le pays à travers cette matrice culturelle, qui en apprend autant sur le passé que sur le présent.
Angkor en est le point d’orgue, bien sûr, mais il ne doit pas faire oublier les autres attraits du pays et notamment le Tonlé Sap, le plus grand lac d’Asie du Sud-Est, à l’écosystème aussi unique que fragile. Des millions de personnes vivent autour, dans des villages sur pilotis ou flottants au rythme des crues et décrues.
Et puis le Cambodge, c’est aussi la gastronomie : on adore cette délicieuse cuisine parfumée (ah ! le poivre de Kampot, le riz de Battambang, les restaurants d’application,…) : de quoi réjouir tous les sens.
Une fête à ne pas manquer au Laos ?
La Fête des Lumières, fin octobre, début novembre, rivalise en popularité et en beauté avec la Fête des Eaux en avril. Si elle vibre au rythme des courses de pirogue la journée, elle prend toute son ampleur la nuit, lorsque les temples sont illuminés de lampes en forme de fleurs. En une procession joyeuse, les habitants et les moines poussent le bateau de papier et de lumières qu’ils ont confectionné exprès pour l’événement, puis les lancent sur le Mékong. Le fleuve se pare alors d’une guirlande d’embarcations lumineuses, qui emportent avec elle la malchance et les pêchés. C’est aussi un hommage à Naga, la divinité de l’eau. Magique !
Un souvenir de voyage marquant au Laos ?
On aurait pu rejoindre Phongsaly en petit coucou jusqu’à Boun Neua, mais on a choisi de se casser le dos sur la route ou plutôt la piste creusée, vermoulue, qui file tant bien que mal à l’assaut des montagnes du nord jusqu’à la frontière chinoise.
Là-haut (on est à 1400 m), l’influence du voisin est palpable : dans la cuisine, la population, les bars à karaoké. Mais les villages alentours, riches de 15 ethnies différentes, présentent un tout autre attrait.
Au village phounoy de Ban Komaen, au cœur d’un paysage magnifique, les femmes récoltent les feuilles de thé, dans des arbres non taillés. L’après-midi quand elles ont terminé leur travail, on les retrouve assises devant leur maison à vendre ce thé vert au goût fumé, qu’elles ont corseté avec des tiges de bambou selon la tradition. Et on partage un verre d’eau fumante colorée juste par quelques feuilles séchées. Un grand moment de zénitude et de bonheur simple.
Une recette lao-cambodgienne à partager ?
Celle de la salade de papaye verte. Elle peut accompagner un plat principal à base de riz et éventuellement de poulet grillé ou se manger seule au goûter, après la sieste en saison chaude, car c’est un plat frais. Notez qu’on peut remplacer la papaye par des carottes râpées (plus simple à trouver au retour !).
Une fois la papaye râpée, tout est dans la sauce : écraser 3 gousses d’ail, ajouter ou non du piment, 1 cuillère à café de sucre, 1 cuillère à soupe de sauce de poisson fermenté (ou non… à l’odeur si forte sur les marchés !), le jus et une partie du zeste d’un citron vert, des tomates cerises. Mélanger le tout au mortier et verser la mixture sur la papaye. Bon appétit !
Quelle activité conseiller au Cambodge et au Laos ?
Au Cambodge, rejoindre Battambang depuis Siem Reap en bateau sur le Tonlé Sap. On y découvre les villages flottants, la vie dans des conditions si particulières. Etonnant !
A Laos ? La pétanque ! On trouve des terrains un peu partout et c’est un bon moyen de rencontrer des Laotiens, beaucoup moins les Laotiennes. Mieux vaut affûter son tir… on s’est fait dégommer en un rien de temps.
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