La Bretagne Nord par Olivier Page
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Olivier Page, rédacteur au Routard, nous parle du Nord de la Bretagne, sa région d'origine.
Malouin d’origine. À 16 ans, il réalise un long tour de France en mobylette. Son aptitude à la vie nomade, sa curiosité pour les cultures, son goût des autres ont conduit ce Breton d’âme fugitive à collaborer naturellement avec le Routard. Depuis 1990, il parcourt le monde pour découvrir d’autres lieux, d’autres gens. Et faire partager ses plus belles découvertes à ses lecteurs.
En quoi cette destination est-elle si particulière ?
La Bretagne est unique par sa situation géographique à l’extrême ouest de la France, trident granitique s’avançant entre l’océan Atlantique et la Manche. La mer (Ar Mor) n’y est jamais très loin de la terre (Ar Goat).
Le temps change souvent et vite dans une même journée. Les températures restent modérées, et très douces sur les côtes. Pas de grosses chaleurs, pas d’incendies ravageurs, pas d’extrêmes, sauf le vent d’ouest en hiver. Quant à la pluie, les Bretons l’aiment, car c’est sans doute l’élément salvateur qui évite à la Bretagne de ressembler à d’autres régions balnéaires trop bétonnées. Pas de tourisme de masse ici, mais un tourisme familial à taille humaine.
Des ports, des bateaux de pêche, des voiliers, des phares, des mouettes, des plages, des pointes rocheuses, des rivières (les abers) vivant au rythme des marées, et partout l’air tonifiant du large. La Bretagne, c’est surtout une histoire, des traditions celtiques, et un patrimoine remarquable dont témoignent les innombrables églises sculptées comme de la dentelle dans la pierre, les enclos paroissiaux, les chapelles et les calvaires…
Quelques sites remarquables ?
Toutes les îles de Bretagne, de Bréhat à l’île de Batz, de Ouessant à l’île de Sein, et, sur la côte sud, les îles de Groix, Hoat, Hoedic et Belle-Île, la bien nommée. Les ravages du progrès ne les ont pas encore défigurées, l’environnement y a été préservé.
Il nous est arrivé de séjourner sur l’île de Sein en hiver, il y a quelques années, où une violente tempête nous empêcha de regagner en bateau le continent. Pour connaître l’âge de la mer, il faut avoir connu une tempête au large de la Bretagne. C’est grandiose et inquiétant, mais c’est magnifique à condition de ne pas naviguer ce jour-là. Sein en hiver, c’est une autre planète.
Une rencontre inoubliable ?
Per-Jakez Helias, l’auteur du Cheval d’Orgueil, livre emblématique de la culture bretonne (pays Bigouden) rencontré à Quimper. « Si vous voulez faire danser, eh bien dansez vous-même » assurait-il. C’est ainsi que le routard voyage pour faire voyager ses lecteurs.
Autre rencontre marquante, celle de Jean-François Coatmeur, écrivain brestois, auteur de nombreux romans noirs dont l’action se passe toujours dans le Finistère. Plusieurs de ses livres ont été portés à l’écran. Et aussi : le poète Xavier Grall, le capitaine Gauthier dernier des cap-horniers en retraite à Saint-Malo…
La spécialité culinaire à gouter ?
La cuisine de la mer en général : crustacés, coquillages, poissons, une incroyable encyclopédie des saveurs océaniques… Les crêpes et les galettes bretonnes, bien sûr. Plus rare, plus festif, le Kig Ha Farz, copieux pot-au-feu mêlant du lard (kig) à de la farce (farz) de sarrasin cuite « en sac ». N’oubliez-pas non plus les artichauts, dont la Bretagne est la « terre bénie ».
Texte : Routard.com