La Grèce par Alain Pallier
Alain, rédacteur au Routard, nous livre ses impressions sur la Grèce où il s’est rendu récemment.
Alain a longtemps été lecteur du Routard, qui l’accompagnait toujours pendant ses vacances d’enseignant. Après un premier contact, à la suite d’un courrier de lecteur, la direction l’a sollicité pour quitter le chemin de l’enseignement. Il a alors trouvé son bonheur sur les routes buissonnières en devenant rédacteur, responsable de titres. Avec, comme terres de prédilection, le pourtour méditerranéen et l’Afrique.
En quoi cette destination est-elle unique ?
La Grèce est l’un des rares pays où le lien avec l’histoire ancienne n’est pas totalement rompu. La culture antique imprègne encore la Grèce contemporaine, on le ressent dans de nombreux endroits du pays, bien entendu au détour des innombrables sites archéologiques, mais pas seulement. Chez les Hellènes, on peut tout naturellement se prénommer Agamemnon, Sokratis, Dyonisos, Périklis ou, pour une femme, Athéna, Artémis ou Afroditi… Amusant d’entendre dans la rue une maman crier à sa fille « Afroditi, ela, to yevma inè etimo !» (« Afroditi, viens, le repas est prêt ! »).
Une activité à pratiquer absolument ?
Inutile de chercher midi à quatorze heures : tout simplement la plage et la baignade ! « La mer a un pays, la Grèce », disait un slogan publicitaire, il y a quelques années, et c’est loin d’être faux. Les plages sont innombrables, ce sont plus souvent des plages de sable que de galets. Sans se donner trop de peine, on peut au cœur de l’été en profiter au mieux et ne même pas avoir à jouer du coude avec son voisin de serviette. La mer est chaude et les fonds marins magnifiques.
Un moment à partager ?
Athènes compte de nombreux cinémas en plein air, qui passent, dès la belle saison installée, des films grand public, des sorties récentes ou assez souvent des classiques bien connus, toujours en version originale sous-titrée. Dans celui du Thissio, situé sur une grande voie piétonne en bordure de l’Agora antique, on peut même se faire une toile avec l’Acropole illuminée à l’arrière-plan. Sympa !
Une musique à écouter ?
Le rébétiko, le blues grec, venu d’Asie Mineure au début du XXe siècle. Une musique qui vient du fond des tripes, et qui est, comme toutes les musiques exprimant le mal de vivre, universelle. On n’en comprend pas les paroles évidemment mais les instruments accompagnant le chanteur ou la chanteuse, le bouzouki, ou son petit frère, le baglamas, savent traduire les tourments de l’âme grecque. Il existe des établissements spécialisés dans cette musique, mais en été des restaurants invitent parfois des rébétès à se produire et on en entend aussi facilement à la radio quand on roule.
Une spécialité ?
Le poulpe. Grillé, en cocotte, dans une sauce au vin ou tout simplement en salade… Typiquement méditerranéen. En Grèce, les poulpes font comme partie du décor : une fois pêchés, ils sont mis à sécher au soleil, suspendus comme du linge à des fils devant les tavernes, prêts pour une petite photo. Et c’est sans parler des calamars et autres seiches qui leur tiennent compagnie sur les cartes des tavernes. Quasi incontournable.
Un souvenir à rapporter ?
Un komboloï, cette espèce de chapelet que les hommes grecs, et pas les femmes, aiment égrener entre leurs doigts pour passer le temps. Rien de religieux à cela (étonnant dans un pays où la religion occupe une grande place). On fait glisser les perles avec dextérité ou on fait tourner rapidement l’ensemble autour de ses doigts, dans un sens puis dans l’autre. Une vraie performance ! Il existe des boutiques spécialisées où l’on en trouve de magnifiques, pas donnés, notamment ceux avec des perles d’ambre, mais les kiosques de quartier en vendent aussi, tout simples à prix bas.
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