La Provence par Alain Pallier

Alain, rédacteur au Routard, nous livre ses impressions sur la Provence où il s’est rendu récemment.

Alain a longtemps été lecteur du Routard, qui l’accompagnait toujours pendant ses vacances d’enseignant. Après un premier contact, à la suite d’un courrier de lecteur, la direction l’a sollicité pour quitter le chemin de l’enseignement. Il a alors trouvé son bonheur sur les routes buissonnières en devenant rédacteur, responsable de titres. Avec, comme terres de prédilection, le pourtour méditerranéen et l’Afrique.

Pourquoi aimes-tu particulièrement cette destination ?

Sans doute à cause de la lumière… cette lumière qui a conquis le cœur de tant d’artistes originaires d’autres régions et venus en Provence connaître comme une révélation. Il suffit d’observer une montagne comme la Sainte-Victoire à côté d’Aix ou les Alpilles vers Saint-Rémy-de-Provence, pour se rendre compte de la manière dont la lumière façonne les paysages. Le matin, douceur et netteté des formes ; le soir, une lumière dorée qui baigne les contours… Magnifique !

Le meilleur souvenir ?

Des journées au Festival Off d’Avignon passées à courir d’un théâtre à un autre, l’épais programme dans une main, son téléphone ou le plan de la ville dans l’autre, pour enchaîner les spectacles qu’on a réservés. Et puis, en discutant dans la file d’attente avec d’autres festivaliers, en comparant les coups de coeur de chacun, on se laisse convaincre d’aller voir une pièce qu’on n’avait pas prévue … Et on remet en question son programme, on se à courir à nouveau pour rejoindre une autre file d’attente… Voilà la journée d’un festivalier, entre planification et improvisation.

Une expérience à partager ?

Les gorges du Verdon, absolument incontournables : qu’on les découvre en canoë-kayak, en randonnée aquatique, en pratiquant l’escalade (avec un vautour tournant au-dessus de sa tête !), en parapente (pour être, cette fois, au niveau des vautours !) ou plus modestement (enfin, c’est juste une façon de parler !) à pied, sur le fameux sentier Blanc-Martel long de 15 km tout de même, c’est une expérience de la démesure que l’on vit, de celles qui donnent le grand frisson.

La spécialité locale à goûter absolument ?

Quitte à donner dans le cliché, la bouillabaisse. La vraie, tant qu’à faire, celle qui réunit un nombre suffisant de poissons de roche différents et des poissons nobles, d’où son prix élevé. D’ailleurs si on vous propose sur un menu une bouillabaisse à prix cassés, soyez assurés que ce ne sera pas un plat fait dans la tradition.

Un film à voir ?

Le Hussard sur le toit, adapté du roman de Giono : un "road movie" qui tourne le dos à la Provence familière du littoral et fait galoper les héros d’Aix-en-Provence à la région de Manosque puis à la Haute-Provence. En pleine épidémie de choléra, dans une région en ébullition, ils courent de grands dangers dont ils finissent par se sortir. Des paysages magnifiques (souvent des villages ultra-photogéniques du Luberon – bon, c’est vrai le roman de Giono ne s’y déroule pas, mais on comprend que le réalisateur ait fait ce choix), une histoire romantique à souhait… le charme opère.