Boucle de trois semaines entre Alentejo et Algarve

Forum Portugal

Je vous invite dans notre balade de trois semaines au Portugal au travers de l’Alentejo, de l’Algarve et pour terminer quelques jours à Lisbonne (comment faire autrement que terminer à Lisbonne !).

02 au 04 mars : De Vila Nova de Milfontes à Sagrès

2 mars : Vila Nova de Milfontes

Début de notre balade lusitanienne. Arrivée humide à Lisbonne, récupération de notre voiture de location et nous voilà en route pour notre 1ère étape sur la côte Atlantique de l’Alentejo : Vila Nova de Milfontes située, au sud de Lisbonne à un peu plus de 160 km.

Accueil chaleureux de Fatima qui nous a proposé de nous offrir le petit déjeuner pour les deux jours où nous logerons chez elle, dans un appartement au fond d’une cour fermée (plusieurs appartements dont le sien).

Entre les fortes averses, promenade dans le village et le long de l’estuaire de la rivière Mira. Achat de petits pains à la cannelle à un couple qui vend sa production à l’arrière de leur voiture. Nous ferons aussi nos courses dans une des supérettes du village. Nous sommes surpris de croiser de nombreux indiens : uniquement des hommes, tous plutôt jeunes.

Puis nous reprenons la voiture et partons en direction cabo Sardao. Il paraît que dans ce coin les cigognes nichent dans les falaises.

Le Cabo Sardao est un cap avec un grand phare à quelques kilomètres au sud d’Almograve : petite balade sous un vent assez violent qui a le mérite de chasser provisoirement les nuages. Pas vu de cigognes dans les falaises. Mais il y en plein dans la région… sur des poteaux.

Coup de chance pour nous : pluie sur le trajet à l’aller comme au retour mais petite pause pour notre sortie au cap ! A un moment, sur une petite route nous recevons de plein fouet le jet de l’arrosage d’un champ poussé par le vent. Et juste au bout de cette longue ligne droite, nous croisons une vieille dame qui peine sur son vélo, sorte de tricycle, et qui se dirige vers l’arrosage. La pauvre ! Rien qu’à l’imaginer passer cette partie de la route, nous sommes pris d’un grand fou rire (pas sympa mais qu’est-ce qu’on a ri!). On espérait pouvoir repasser par le même chemin au retour et déjà nous nous imaginions devoir la ramasser dans un fossé… Nous ne le saurons jamais (si elle a été renversée à la fois par la force du vent et par l’arrosage) car nous ne sommes pas repassés par là!

Dans les villages traversés, même constat qu’à Vila Nova de Milfontes : nous voyons de nombreux indiens se promener ou rentrer dans leurs maisons. Il n’y a d’ailleurs quasi que des indiens dans les rues. Nous en déduisons qu’ils viennent travailler dans les nombreuses exploitations agricoles de la région et que leur présence massive doit être due aux très anciennes relations commerciales entre l’Inde (par exemple Goa) et le Portugal.

3 mars : Odeceixe et Monchique

La journée commence super bien avec Fatima qui nous apporte notre copieux petit déjeuner sur un plateau.

Ce matin nous prenons la direction du magnifique village blanc d’Odeceixe, dominé par son beau moulin. Nous rejoignons ensuite sa grande plage de sable (à 4 km du village), coincée entre des falaises et l’embouchure du rio (mais pas de baignade pour nous !).

Du haut de la falaise qui domine la plage, nous voyons arriver tout en bas, deux jeunes, sac à dos, qui suivent probablement le sentier des pêcheurs qui longe toute la côte. Ils posent leurs sacs à une centaine de mètres du rivage. Puis le jeune homme se met en maillot et court vers l’océan pendant que sa compagne le regarde. Il se trempe, s’arrose mais ne plonge pas. Sa compagne en revanche se déshabille et par se baigner toute nue, sous les sifflets (admiratifs?) d’un groupe de motards qui vient de se garer pas loin de nous. Cette jeune femme est vraiment courageuse car elle restera assez longtemps dans l’eau et plongera plusieurs fois avant de sortir tranquillement et de s’envelopper dans un pareo que lui tendait son compagnon. Ils resteront assez longtemps à se promener le long de l’eau avant de se rhabiller et monter les escaliers pour rejoindre la petite station balnéaire sur la falaise.

Comme nous avons pris, grâce à Fatima, un super petit déjeuner, nous n’avons pas faim. Dommage car cela aurait été très sympa de pique-niquer face à cette superbe plage.

Nous reprenons la route pour rejoindre, un peu à l’intérieur, le village de montagne de Monchique (2 300 habitants, 450 m d’altitude).

Ce village découvert par les romains (thermes), a, beaucoup plus tard, après la période mauresque, été connu pour sa production de miel et de brandy d’arbousiers (medronho). Monchique est paraît-il aussi connu pour son élevage de porc, ses productions de saucisses et jambons et ses friandises locales (amandes au chocolat et bolo de Tacho (cacao, miel, fenouil). Tous les commerces ou presque étant fermés, impossible de tester ces charcuteries et nous ne nous sommes pas laissés tentés par le brandy ou les friandises.

Peu de monde dans les jolies ruelles pavées et bien pentues. Le centre-ville historique de Monchique est composé de maisons à l’architecture traditionnelle de l’Algarve : murs blancs, bandes colorées autour des portes et fenêtres. Les cheminées sont différentes de celles que nous trouverons sur le littoral algarve.

Puis retour à Vila Nova de Milfontes sous un peu de pluie. Mais une fois arrivés à l’appartement, le soleil est de retour. Je vais comme cela pouvoir satisfaire mon envie d’aller de l’autre côté de l’estuaire pour en avoir une autre vue, ainsi que du village.

Me voilà donc parti pour une jolie promenade. Je croise de nombreux indiens venus faire quelques courses (les supérettes sont ouvertes et certaines sont tenues par des indiens). Au bout du village je traverse le pont au-dessus du fleuve Mira. Quelques centaines de mètres plus loin (partie de la promenade pas très agréable car au bord de la route), je peux prendre un petit sentier qui permet d’atteindre un beau point de vue sur l’estuaire et sur Vila Nova de Milfontes, soleil couchant.

Fin de la 1ere étape. Demain cap au sud. Rendez-vous à Sagrès

04 mars : en route pour Sagrès

Débutée dans la grisaille, la première étape de cette journée est le village d’Aljezur. Et puis, comme par enchantement, une fois sur place, après avoir visité sa forteresse qui le domine (dernier fort repris aux Maures par les chrétiens portugais), et quelques achats effectués dans le petit marché couvert municipal, le soleil nous a accompagné pendant toute notre balade sur la belle plage d’Arrifana. Des surfeurs mais pas de vagues. Pique-nique avec vue sur cette plage… On est bien !

Puis nouveau coup de chance, alors que nous venons de tout remballer, petit grain.

Direction Carrapateira. Pluie tout le long, et là, nouveau coup de chance ! Arrivés sur cette superbe plage, le soleil est réapparu. Une plage comme on les aime ! Beau sable bond, des falaises et rochers tout autour, quasi personne… Ici, en fait, il y a 2 plages : celle de Bodeira en forme de fer à cheval, et celle de do Amado. Très agréable promenade sous le soleil.

Nous nous arrêtons ensuite dans le petit village de Bispo (Villa do Bispo) pour y visiter son église baroque du 18ème couverte d’azulejos. Elle est malheureusement fermée. Nous y postons une carte d’anniversaire pour Audrey (notre fille) et partons voir la la plage de Castelejo située à 4 km du village.

Enfin, direction Sagres. Et vous savez quoi ! Pluie sur le début du trajet puis éclaircie en arrivant à Sagres. Notre nouveau logement pour 2 nuits n’étant pas prêt (ménage en cours), nous prenons la direction du cabo Sao Vincente (situé à 4 ou 5 km de notre petit studio), sous un beau de soleil de fin d’après midi. Le phare est fermé. A priori normal car c’est son jour de fermeture. Pas grave, on en profite pour se promener sur les falaises, et de toute façon nous pourrons revenir demain.

05 mars : Sagres, sa forteresse et quelques plages alentours

La journée débute sous un chaud soleil printanier. Après avoir visité la forteresse de Sagrès (phare toujours fermé), nous sommes partis à la découverte de nouvelles plages.

Pour commencer, celle de Salema.

Puis nous allons voir les ruines du fort d’Almadena qui domine la côte. La piste est un peu défoncée pour y arriver. Sur place le coin est sympa et la vue est belle.

Nous enchaînons avec le petit village de pêcheurs de Burgau. Beau soleil, pas de vent. Et ici, c’est pour moi un premier coup de cœur. Je me sens bien dans ce village et sur sa plage quasi déserte (ce doit être bien différent en été!). Quelques photos de barques et petits bateaux de pêche remontés sur la plage, de casiers et porteries, et puis cette douceur ambiante nous donne envie de nous baigner.

Mais comme nous n’avons pas pris nos maillots, que le nudisme n’est pas notre truc et que les magasins du village sont fermés, nous rentrons à Sagrès pour acheter un maillot (oubli dans ma valise) et se changer. Sauf qu’il est déjà 16h30 environ !

Une fois nos achats faits, il est trop tard pour repartir à Burgau. Nous nous arrêtons alors sur une autre petite plage (entre Salema et Sagrès) cernée de falaises. Ici il n’y a que des surfeurs. Pas beaucoup de vagues. Bien qu’il soit un peu plus de 17h, nous nous mettons en maillot et partons nous tremper jusqu’à la taille. Pas assez courageux pour tenter un plongeon ! L’eau était quand même assez froide et ici une brise légère et fraîche soufflait. Nous sommes quand même restés sur la plage un long moment à lire, regarder les surfeurs en apprentissage et profiter de ce paisible moment.

Si le soleil reste aussi présent ces prochains jours, alors rien n’est impossible ! Nous trouverons bien une plage dans l’Algarve !

06 au 12 mars : L’Agarve

06 mars : De Sagrès à Alfubeira
Journée très agréable passée sous un beau soleil printanier.

Ponta da Piedade : c’est le premier arrêt de la matinée. Nous ferons une très belle promenade sur ce superbe site, peut-être le plus beau de la région. Les falaises rouges et ocre peuvent y atteindre plus de 20 mètres de hauteur. La balade est magnifique : succession d’aiguilles, arches et cavités sculptées par la mer, nature verdoyante et couverte de fleurs multicolores, chants des oiseaux… Un pur bonheur.

D’un côté le phare rouge et blanc, et de l’autre, à ne pas rater (pour les plus courageux), la descente du grand escalier (certains le qualifient de vertigineux) qui conduit à une très jolie petite crique d’où il est possible de partir en promenade en barque.

De la pointe on a aussi une très belle vue sur le Cao de Sao Vicente.

Après cette très belle découverte (incontournable!), nous faisons un arrêt à Lagos (environ 3 kilomètres entre la pointe et Lagos). Ce sera pour nous l’occasion d’une pause déjeuner dans un restaurant ‘portugais’ de la vieille ville. A la fin du bon repas, nous découvrirons que le chef est français… comme restaurant portugais, nous devrions pouvoir trouver mieux !.. Et en effet nous trouverons beaucoup plus traditionnel ! (si ça ce n’est pas du teasing ! Je ne m’y connais pas!)

En toute sincérité nous y avons très bien mangé pour un prix très raisonnable au cœur de cette ville touristique.

Nous avons pu apprécier les ruelles de la ville et visiter deux superbes petits musées municipaux à la scénographie très moderne et agréable.

Puis nous reprenons la voiture et partons en direction d’Alfubeira où nous logerons toute la semaine dans le superbe appartement d’Aurélio (qui nous a offert un pot de miel de sa production, une très bonne bouteille de vin rouge et donné tout au long de notre séjour de précieux conseils).

Cette ville est la station balnéaire la plus touristique de l’Algarve. C’est une des plus riches du Portugal. Sa partie ancienne se situe sur la falaise : ruelles étroites en escaliers, maisons blanches. La partie basse est la plus moderne, commerciale, dédiée au tourisme festif de masse.

A éviter en plein été sauf si vous recherchez les intenses animations d’une grande cité balnéaire.

07 mars : Faro

Ce matin, de bonne heure, nous sommes réveillés par le vent et la pluie…Du coup, changement de programme. Les petits villages de pêcheurs situés à l’ouest entre Alfubeira et Lagos et les grottes marines de Benagil, ce sera pour plus tard !

Je décide donc de partir en direction de Faro, à l’est.

La journée commence dans la grisaille, par vent fort, et accompagnée de quelques gouttes de pluie. Nous nous arrêtons quand même sur deux plages situées à quelques kilomètres de notre appartement : praia Olhos de Agua et Falesia.

Le long de la première, j’y découvre une petite promenade sur un parcours délaissé et mal entretenu : jolie balade même si la météo n’est vraiment pas sympa. Je n’y croiserai personne et juste deux ou trois couples sur la plage.

Deuxième arrêt sur la plage de Falesia. Ici les couleurs font penser au Colorado d’ocre dans le Luberon. Surprenantes couleurs en bord d’océan ! Dommage que la météo ne soit pas bonne car toutes ces couleurs par beau temps… déjà que c’est beau par temps gris !

Avant de rejoindre Faro, j’ai décidé d’aller visiter, dans le petit village d’Almancil, ce qu’ils appellent ici la chapelle sixtine des azulejos ! Un peu à l 'écart du village se cache l’église Saint Laurent d’Almancil. Son allure modeste ne permet pas de deviner qu’elle abrite un véritable trésor unique en Europe. En effet, elle est totalement recouverte d’azulejos mettant en scène certains épisodes de la Bible.

L’intérieur de l’église est vraiment à la hauteur de ce que j’en avais lu. Son entrée payante (2€) est justifiée. Les photos y sont interdites. J’en prendrai toutefois quelques unes avec mon smartphone, profitant que nous soyons les deux seuls visiteurs et la ‘gardienne’ occupée à téléphoner. Il se raconte que son dome est tellement parfait qu’il n’en existe qu’un seul au monde comparable à cette perfection : celui de St Pierre de Rome. Excusez du peu !

Et ici retour du soleil. Vent fort. La visite terminée, c’est l’heure de déjeuner. Pique-nique à l’abri sur l’un des bancs à l’arrière de cette surprenante église.

Nous passerons ensuite une grande partie de l’après-midi à visiter Faro. C’est la plus grande ville de la région.

Visite de la cidade velha, vieille citadelle accessible par trois portes aux ruelles pavées, de la cathédrale et de la surprenante capela de ossos avec sa façade et ses piliers recouverts d’ossements humains. Malheureusement le palais épiscopal était fermé (travaux) et nous n’avons pu en voir que sa toiture (telhados) à quatre pans qui ressemble à de petites pyramides.

Nous sommes bien sûr passés sous l’Arco da Vila (19ème) qui donne sur le front de mer. Il faut retenir de cette balade dans le centre ville médiéval, ses bâtiments colorés, le charme de ses façades, l’odeur des orangers sur la place de la cathédrale, et les cigognes qui nichent un peu partout.

Nous terminons notre journée par la visite d’un petit palais transformé en hôtel de luxe dans le village d’Estoï : joli petit jardin. C’est loin d’être un incontournable !

Bilan plutôt positif même si, comme dirait ma sœur, ce n’est pas comme ça que je vais user mon nouveau maillot !

08 mars : Olhao et Tavira

Ce matin, comme hier, il pleut.

La météo devrait s’améliorer d’ici 2 jours, alors nous reportons notre projet de promenade en mer au départ de Portimão au dernier jour de notre séjour dans l’Algarve.

Aujourd’hui nous irons donc visiter Olhao et Tavira.

Olhao est une ville antique, petit villlage de pêcheurs situé à 8km de Faro, face aux îles de Culatra, d’Armona, et de Coco. J’avais lu que nous y trouverions l’un des marchés couverts au poisson des plus réputés de la région. Et en effet, les poissonniers étaient au rendez-vous ainsi que, entre autres, les marchands de miel et de pâtisseries. Notre flânerie dans le village nous permettra d’y découvrir d’étonnantes maisons cubiques, l’élégante église matrice et à son sommet, comme partout par ici, un nid de cigognes.

Deuxième étape de la journée, Tavira, ville historique de plus de 3000 ans, sur les bords de la rivière Gilao qui se jette dans l’océan.

Nous y arrivons un peu après midi et avant de déjeuner nous allons visiter son marché couvert. Il est en train de fermer (normal compte-tenu de l’heure!). Mais il ressemble à celui d’Olhao : du poisson, du miel, des pâtisseries régionales et bien sûr des fruits (des oranges!!!) et légumes.

Tavira est très souvent décrite comme l’une des plus charmantes ville de l’Algarve. Malheureusement, passé notre pique-nique pris sur les bords de la rivière à regarder un pêcheur préparer sa barque, la météo change et les fragiles rayons de soleil sont remplacés par une alternance de pluie et de grisaille. Ce temps plus que maussade nous empêche d’apprécier pleinement cette ville qui se donne des airs d’Orient, son pont romain, ses ruelles aux maisons dont les façades sont couvertes d’azulejos. Nous ferons bien un tour dans les ruines de son château intégrées dans un joli jardin et je monterai sur la tour clocher d’une église offrant une belle vue panoramique sur les toits de la ville et sur la lagune.

Avant de repartir nous décidons, sous une pluie battante, d’aller faire un tour en voiture dans la lagune. Arrivés au bout de la route, la pluie ne cesse pas et faisons donc demi-tour sans même en descendre. Et puis, tout d’un coup, une éclaircie ! Juste au moment où nous passons devant une saline où se sont posés quelques flamands roses. Cela nous change tellement des cigognes que je décide de me garer en bord de route. Nous nous engageons alors sur une digue boueuse pour aller les voir de plus près. Le temps de faire quelques photos, de se mettre plein de boue sur nos chaussures, d’avoir réussi à les nettoyer du mieux possible dans l’herbe humide, et de revenir près de la voiture, la pluie est de retour.

Ce n’est pas la peine d’insister ou de s’entêter. Nous décidons de rentrer à Albufeira.

09 mars : Loulé

Ce matin la météo est encore pire que celle d’hier ! Vivement demain car le soleil devrait revenir.

Départ sous la pluie. Arrivée à Loulé sous la pluie. Nous venons ici pour y découvrir notamment son marché couvert, d’architecture mauresque avec des coupoles rouge carmin. Et le samedi c’est jour de marché, l’un des plus important de la région.

Nous y arrivons trempés. C’est l’endroit idéal pour flaner (et se sécher un peu) devant les différents étals et pour y faire quelques achats.

Impossible, autour du marché, d’apprécier tout ce qui est proposé par les marchands et artisans, il pleut trop. Nous traversons malgré tout un espace consacré à la fête locale du chocolat et allons visiter le petit musée municipal situé dans les anciens bains arabes de la ville, les seuls à ce jour découverts au Portugal. Leur origine remonte à la période d’occupation arabe de l’Algarve. Le bâtiment aurait été exploité pour la première fois entre les XIIème et XIIème siècles. Il fut ensuite transformé en maison d’habitation au XVème. La restauration du site terminée en 2022 a porté sur le complexe des bains, ses murs, et les vestiges de la Casa Senhorial dos Barreto, maison bourgeoise de la fin du XVème.

Ce musée gratuit propose une très intéressante et moderne reconstitution de ces bains. Les œuvres exposés le sont avec une grande modernité. Au fond de la salle, des flacons de parfum sont à disposition des visiteurs afin de reconnaître ceux utilisés à l’époque. Plusieurs tablettes proposent une reconstitution 3D qui redonne à la structure l’apparence qu’elle avait par le passé. Très sincèrement c’est une superbe réussite ! Cela permet de voir, par exemple, les personnages circuler avec des sandales avec crampons car comme le chauffage des bains était au sol, il était impossible de marcher pied-nu.

C’est selon moi un incontournable pour toute personne qui passe par Loulé !

Pause déjeuner dans un très joli restaurant (pas typique du tout!) où nous savourerons un morceau de cochon de lait grillé (presque trop petit le morceau tellement il était bon!).

En sortant du restaurant, nous visitons, juste à côté, un deuxième petit musée situé dans le château et dont l’entrée coûte 1,62€ / personne ! Ici aussi nous apprécions la modernité de la muséographie et de la scénographie.

Enfin, nous visitons, le 3eme site de la ville, la toute petite chapelle Nossa Senhora da Concceiçao, insérée entre les habitations, et dont l’entrée est gratuite. A voir pour son bel autel aux boiseries baroques entourées d’azulejos d’une grande finesse.

Avant de quitter Loulé, nous montons (en voiture, car situé à l’extérieur de la ville et sur une colline) voir le sanctuaire de Nuestra Senhora da Piedade. C’est un lieu de pélerinage composé d’une église mederne en bois et d’une chapelle plus ancienne. Sans être incontournable cela vaut le détour tant pour la visite des deux bâtiments que pour la belle vue sur Loulé (et pour ceux qui le souhaitent pour le recueillement dans ce site paisible).

Enfin, avant de rentrer à Albufeira nous passons par le village d’Alcantarilha. J’ai lu que s’y trouve une église avec un beau maître-autel baroque. Et en fait, en faisant le tour de l’église, nous découvrons une impressionnante chapelle aux os du XVIème siècle.

10 mars : Alfubeira et Silves

La journée s’annonce bien meilleure côté météo, car comme prévu le soleil est revenu. C’est quand même beaucoup mieux !

Départ un peu plus tardif que d’habitude et la matinée est consacrée à la visite d’Albufeira : son port, sa marina, sa plage et les quelques ruelles préservées de la vieille ville.

Retour à l’appartement pour déjeuner puis nous partons, à l’intérieur des terres, à la découverte de Silves : on dit que c’est une des villes les plus intéressantes de l’arrière pays de Portimao connue pour son château (le plus grand d’Algarve) qui en impose avec ses pierres en gré rouge et ses murailles imprenables, sa cathédrale gothique, et ses remparts.

Silves était à l’origine l’ancienne capitale de l’Algarve. A l’époque des Maures (9ème-12ème), Silves était une grande forteresse et un important centre commercial. Son château en briques rouges permettait aux Maures de défendre toute la région, tandis que depuis le port, les bateaux descendaient la rivière Arade pour faire commerce avec l’Afrique du Nord.

Du château maure, il ne reste que des ruines, mais du haut de ses remparts, on peut profiter de nombreux panoramas sur la région. Il demeure toutefois imposant avec ses portes fortifiées et ses remparts. Nous avons également pu bénéficier d’une vue plongeante sur plusieurs nids de cigognes et de voir des œufs à l’intérieur de l’un d’entre eux.

A ne pas rater son musée archéologique, car, comme souvent dans cette région, nous y avons apprécié sa scénographie moderne, soignée et originale (dans une salle par exemple, les pièces exposées ont une présentation à la 1ere personne… et cela rend l’exposition très vivante… je suis un gobelet très utilisé au XIIeme siècle pour boire des tisanes… etc, etc…). Il faut prendre son temps car du coup, si on veut lire chaque fiche, cela peut prendre beaucoup de temps…

La journée étant vraiment belle, et tellement contents de revoir le soleil, nous décidons, avant de rentrer, de prendre la direction du village et de la plage de Carvoeiro.

Belle balade sur les falaises jusqu’à la plage d’Algar Seco. C’est une véritable merveille de la nature avec ses rochers escarpés et ses grottes. Les formations rocheuses et bassins naturels sont à voir . Il faut descendre une dizaine de marches pour accéder à l’entrée de l’un des plus célèbres tunnels d’Algar Seco. Vue spectaculaire à l’intérieur : fenêtres et balcons naturels, à couper le souffle.

10 mars : Alvor et Portimão

Dernier jour de notre longue étape dans l’Algarve. Ce matin, petit tour dans le village d’Alvor avant de rejoindre Portimão. Bon ici pas grand chose à voir. Et en pleine saison, compte-tenu du nombre de boutiques, bars et restaurants, j’imagine que ce doit être un endroit très très animé !

Portimão : l’entrée dans la ville est impressionnante par le nombre et la taille des immeubles qui semblent tous destinés au séjour des touristes. Ici la pleine saison doit vraiment être infernale ! Et ils en construisent d’autres !

Un des deux objectifs de notre journée, c’est la visite de son musée dont l’essentiel est consacré à la conserverie de sardines La Rose. Pas de chance, fermé le lundi et réouverture demain après midi. Tant pis ! Le deuxième est l’excursion vers les grottes marines de Benagil réputées les plus belles de l’Algarve.

Nous réservons nos places (nombreuses propositions qui semblent toutes similaires alors nous choisissons au hasard) et pique-niquons sur les berges du fleuve Arade.

Départ à 14heures 30 et c’est parti pour environ 2 heures de navigation sur la côte à la découverte des grottes marines de Portimao à Benagil. Avant d’atteindre la mer nous naviguons sur le fleuve et passons, en face de Portimão, devant le joli petit village de pêcheurs de Ferragudo qui rappelle à certains le vieux St Tropez. Un petit peu plus loin, nous passons devant son fort et très vite nous atteignons la mer. Cette excursion nous permet d’avoir une autre vue des falaises sur lesquelles nous nous sommes promenés et de pénétrer dans certains grottes.

Avant de rentrer à Alfubeira nous allons nous balader sur les falaises et sur la praia da rocha.

Demain nous plions bagages et prendrons la direction de l’Alentejo. Notre prochaine étape, Mertola, ville musée au bord du fleuve Guadania, devrait nous permettre de nous replonger dans l’histoire, les traditions et rivalités entre Maures et Chrétiens.

12 au 17 mars : l’Alentejo de Mertola à Evora

12 mars : Mertola

Nous avons donc quitté l’Algarve pour l’Alentejo. Les villages de l’Alentejo sont des gardiens de savoir-faire ancestraux dans le marbre, le liège, le tissu et la poterie.

L’Alentejo est une région de grandes diversités. Sur son littoral ouest, se trouvent des plages désertes et des villages de pêcheurs de grand charme. Sa partie frontalière avec l’Espagne est parsemée de villes fortifiées et de forts impénétrables. Dans sa partie centrale, ce sont des champs couverts de chênes-lièges et de paisibles villages que nous traverserons sur des routes quasiment désertes.

Arrivés vers midi à Mértola. Pique-nique au soleil face à la ville, au dessus du fleuve Guadania, dominé par son château. Dernier port intérieur sur le fleuve, cette ville fut un entrepôt commercial actif avant même de devenir un important ’municipium’ sous l’occupation romaine. Mertola devint par la suite la capitale d’un véritable royaume musulman avant d’être le 1er siège des chevaliers de l’ordre de Santiago.

Ville musée, car on y trouve entre autres, un musée romain, un de l’art islamique et un l’art sacré. L’église Matriz fut mosquée avant de devenir église.

A noter qu’ici tous les musées et sites (y compris l’entrée au chateau) sont gratuits.

13 mars : Beja, Serpa et mines de Sao Domingos

Nous avons passé cette journée à nous promener dans cette belle région de l’Alentejo.

1ere étape dans la ville de Beja. Nous avons profité du trajet pour admirer la campagne avec ses oliviers, chênes lièges, mais aussi ses nombreux troupeaux de moutons et de vaches qui paissent dans de vastes prairies fleuries. A un endroit nous avons été un peu intrigué par ces panneaux conseillant de ralentir et de faire attention aux lynx.

Arrivés à Beja, nous y avons visité son château quelques ruelles, mais pas de chance, son musée régional était fermé pour travaux.

Repas de midi dans un tout petit restaurant (4 tables de 2 personnes) où défilaient les habitués, soit pour manger sur place, soit pour récupérer une barquette à emporter. Le patron nous a fait venir devant son four pour choisir notre plat : au choix, morue ou poulet. Ce sera morue ! Les desserts… même mode opératoire : des sortes d’œufs en neige avec un fond de crème et couverts de cannelle, ou une sorte d’œufs au lait qu’ils appellent ici pudding d’œufs.

Délicieux. Le tout accompagné de fado, le propriétaire s’avérant être un chanteur donnant des concerts et dont quelques photos sont exposées sur un des murs de la salle.

2ème étape : Serpa (ou Serpa la blanche).

On dit que les murs de cette ville ont disparu sous les couches de chaux. Balade très agréable dans ses ruelles quasi désertes. Ici, de nouveau pas de chance ! Le musée des arts et traditions que nous voulions visiter est fermé. Nous nous replions sur celui du chant de l’Alentejo (gratuit) et de l’horlogerie.

Enfin, comme le conseillent le Guide du Routard, nous ne sommes pas partis de Serpa sans acheter, pour les déguster, un fromage de brebis (le queijo de Serpa), et un gâteau au fromage frais (requeijado).

3ème étape : la mine de cuivre de Sao Domingos.

Ancienne mine qui couvre plusieurs dizaine d’hectares, elle a été fermée en 1966 après une lutte des habitants de la région contre son extension et la pollution qu’elle générait. Il en reste des corons et un lac artificiel toxique.

Nous sommes arrivés trop tard dans le village (fin d’après-midi) et n’avons pas pu y visiter les musées installés dans les anciennes maisons des mineurs.

14 au 17 mars : Evora

14 mars : Moura (Trajet de Mértola à Evora)

Ce matin route à travers la campagne entre Mértola et Moura.

Moura, située au milieu des oliveraies, est une petite ville dominée par sa citadelle.

Nous y avons visité les vestiges du castelo, bâti sur les ruines d’un fort musulman, son église Sao Joao Baptista (début du 16ème s.). Puis nous nous sommes promenés dans ses vieilles ruelles de l’ancien quartier maure (mouraria) aux maisons surmontées de grosses cheminées.

Nous sommes arrivés à Evora en milieu d’après-midi. Cette ville est présentée comme une des plus belles cités du Portugal, inscrite au Patrimoine de l’UNESCO.

Première promenade dans ses rues avec notamment un arrêt devant le temple romain de Diane du 2ème s. aux chapiteaux de style corinthien.

15 mars : Evora

Journée sans voiture ! Ici tout se visite à pied… Visite d’Evora de long, en large,… et en travers…

Dans une totale harmonie architecturale, Evora offre un panorama des civilisations passées par là.

Au programme, son université jésuite (une des deux plus belles du pays), son musée (renferme d’intéressantes sections archéologiques, de belles sculptures et collection de peintures.), quelques églises, sa cathédrale, ses places (et notamment la Praça do Giraldo, place à arcades où, si l’on regarde bien, on peut s’apercevoir qu’aucune n’a ni la même forme, ni la même hauteur), ses ruelles, ses jardins…

Aujourd’hui, exceptionnellement, pas de pique-nique mais une pause dans un petit restaurant en dehors des ruelles touristiques pour un repas régional (migas à l’aleotejana : plat à base de mie de pain de blé poêlée dans de l’huile d’olive et servie avec de gros morceaux de porc). Pour les plus curieux, je vous laisse découvrir ce plat traditionnel sur internet ! Nous, nous l’avons choisi sans savoir, la serveuse ne parlant que portugais et la carte n’étant pas traduite (et voulant garder la surprise, nous n’avons même pas cherché de traduction sur internet). Si on avait su peut-être que nous ne l’aurions pas choisi… à tort. Spécial mais bon.

16 mars : Vila Viçosa et Monsaraz

1ère étape : Vila Viçosa et son palais des ducs de Bragance.

Vila Viçosa est une ville très agréable, abondamment fleurie et arborée (orangers sur sa place centrale) aux maisons blanches cernées de jaune.

La statue équestre qui domine l’immese place devant le palais est celle de D. João IV, premier roi de la dynastie de Bragance. La façade palladienne du XVIeme est en marbre blanc. Ce palais devint la résidence d’été des ducs de Bragance, lorsque le 8eme duc fut couronné roi du Portugal en 1640.

A l’intérieur, photos interdites avec un appareil photo mais tolérées avec le smartphone.

Palais frigo… Brrrr… 22 degrés dehors, probablement une quinzaine dans le palais (le guide (obligatoire) couvert comme en hiver, ne parlait que portugais. Heureusement un visiteur portugais nous a spontanément pris en charge et traduit le principal. Par exemple, dans de nombreuses salles il n’y a plus de parquet. Cela remonte à l’époque de l’invasion française du Portugal (Napoléon). Les soldats ont brûlé les parquets pour se réchauffer. Ils ont été remplacés par de magnifiques carrelages imitation… parquet.

Le duc/roi était également peintre. Et on peut admirer ici les plus grands tableaux (par les dimensions) du Portugal. Dans les cuisines se trouvent la plus grande collection de cuivres du Portugal et l’une des plus grandes d’Europe (selon le guide).

En sortant du palais nous décidons de prendre un billet supplémentaire pour visiter le musée des carrosses (certains devaient être tractés par une douzaine de chevaux!). Une collection de plus de 70 pièces installée dans les anciennes écuries (plusieurs bâtiments) où l’on peut voir la calèche dans laquelle le dernier roi du Portugal a été assassiné. Cette voiture est exposée en alternance (tous les deux ans) entre ici et le musée des carrosses de Lisbonne. Un grand merci à ce jeune homme (également présent lors de cette deuxième visite) qui a pu tout nous expliquer dans un français parfait sous l’oeil amusé et consentant de son épouse).

La visite terminée, le hasard a fait que nous avons pu assister à côté du palais, à un concert de chants de l’Alentejo.

2ème étape : Monsaraz.

Situé sur le seul piton rocheux de cette région agricole, aux confins du Portugal et de l’Espagne, Monsaraz surplombe le vaste lac d’Alqueva (barrage) parsemé d’îlots.

Aller à Monsaraz, c’est découvrir et succomber (en ce qui me concerne !) aux charmes médiévaux de l’un des plus beaux villages du Portugal : maisons blanches bordant ses ruelles à gros pavés ; dans la rue Direita, alignement de maisons seigneuriales avec armoiries du XVIeme et leurs balcons en fer forgé ; portes en ogive dans l’antiga rua do castelo. A voir également la place principale et son église.

Et tout au bout du village, le château fort et son chemin de ronde qui domine la région et les vignes alentour.

Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés dans le village de Sao Pedro do Corval, capitale des cruches avec au moins 20 ateliers de poterie. Etonnant tous ces potiers dans ce village sans grand intérêt !

Ce soir, je pars en balade dans Evora pour y faire des photos de nuit et, attiré par la musique, assister à un concert de rock sur une place pas très loin de notre appartement. Sinon, les rues et autres places de la ville sont très très calmes. C’est quand même très étonnant pour une ville aussi grande, aussi touristique et pour un samedi soir !


Demain matin, départ pour Lisbonne, ultime étape de notre voyage de printemps.

17 au 21 mars : Lisbonne

Nous voilà donc arrivés à Lisbonne, terme de notre boucle portugaise.

Une fois la voiture de location déposée à l’aéroport, direction le métro. Nous avions bien pensé prendre un « Uber » mais impossible à l’aéroport (pas autorisé). Du coup repli sur le métro (la propriétaire de notre location m’ayant fortement déconseillé de prendre un taxi, trop enclin à l’arnaque auprès des touristes). Ligne rouge jusqu’à la station Alameda, puis ligne verte jusqu’à celle de Martim Mortizet, puis après avoir gravi quelques escaliers et ruelles en pente, nous arrivons à destination.

17 mars après-midi : promenade dans le centre de Lisbonne pour une reprise de contact avec la ville où nous avions passé quasi une semaine il y a 5 ans.

Place du commerce, rives du Tage (où nous découvrirons un artiste peignant des galets) et en remontant vers la place Figueira, surprise ! Nous assistons, sur la rua Augusta, au premier défilé lisboate de la St Patrick et remontons cette avenue au son des cornemuses (groupes irlandais, portugais et espagnols). Original !

18 mars : palais royal de Queluz (Sintra)

Nous avons consacré cette journée quasi exclusivement à la visite du palais royal de Queluz et de ses jardins.

C’est l’un des plus beaux palais de Sintra. Il respire le luxe, l’élégance et l’opulence de la royauté. La décoration des salles est éblouissante. Les jardins sont de magnifiques tableaux aux couleurs des faïences portugaises, notamment le grand canal et son pont baroque.

Le canal des Azulejos est magnifique et monumental, composé de plus de 50 000 azulejos sur plus de 100 m. Au 18ème s., la famille royale y circulait en bateau lors de fêtes champêtres au son d’un orchestre.

Le palais a reçu le nom de ‘Petit Versailles portugais’, ce qui n’est pas étonnant car la reine Maria I qui le fit construire a vécu sa jeunesse à la cour du roi de France. Construit au XVIIIeme s., elle y habita pendant une bonne partie de ses 39 années de règne. Conçu au départ comme un palais d’été, après l’incendie du palais de Ajuda en 1794, il devint la résidence principale du régent et de son épouse.

Le départ précipité de la famille royale au Brésil en 1807 (suite à l’invasion napoléonienne) mit fin à cette époque, même si la cour s’y réinstalla en 1821, une fois les français chassés du pays. A noter que le roi était parti avec notamment toute sa vaisselle. Et qu’il est revenu avec, ce qui permet aujourd’hui d’en admirer de nombreuses pièces.

Les jardins à la française ont été dessinés en 1762 par Robillon, dans le style de Le Nôtre. Nous y avons pique-niqué en bordure du jeu de paume. A l’époque, le Portugal était le seul pays où le jeu de paume se jouait en extérieur.

La visite terminée, retour à Lisbonne en train. Puis petite balade en tram dans l’Alfama.

19 mars : Belem et quelques musées

Si nous n’avons pas vu grand monde lors de nos étapes précédentes, ici à Lisbonne, nous nous rattrapons. Retour aux joies des embouteillages, des bus ou trams bondés et des files d’attente sans fin devant les sites majeurs de la ville.

Heureusement que nous avions visité le monastère des Hieronymites et la tour de Belem lors de notre premier séjour car aujourd’hui les files d’attente sont impressionnantes. Après plus d’une heure passée dans les bouchons, nous atteignons enfin l’arrêt du monastère. Nous longeons le Tage du monument das Descobertas jusqu’à la tour de Belém.

Nous décidons ensuite de visiter deux musées plus confidentiels : celui de la présidence de la République (présentation de quelques cadeaux offerts aux présidents portugais par quelques présidents d’autres pays) et celui des transports lisboates (bus et trams).

Nous terminons la journée en nous baladant dans les rues jusqu’au petit jardin de Principe Real, sur l’une des hauteurs de la ville, où l’on peut voir le Reservatorio Patriarcal, ancienne citerne dont la réserve d’eau était reliée à l’aqueduc de Lisbonne.

20 mars : palacio dos marqueses da Fronteira et ruelles de l’Alfama

Pour ce dernier jour de notre beau voyage de printemps, nous avons passé la matinée dans le palacio dos marqueses da Fronteira.

Situé dans le quartier de Benfica, construit à la fin du 17ème s. par Joao de Mascarenhes, de style baroque d’inspiration italienne, ce palais est une petite merveille. Dans sa version initiale, il ne devait servir que de pavillon de chasse. Mais, suite au terrible tremblement de terre du 18eme siècle qui détruisit une grande partie de Lisbonne (dont la résidence de la famille), il devint leur habitation principale. Le marquis avait acquis son titre de noblesse au mérite après avoir été victorieux de 17 batailles contre les espagnols et contribué à rétablir une indépendance perdue une soixantaine d’années plus tôt au profit d’un des Philippe d’Espagne.

Oublié des touristes, avec son jardin de fresques en azulejos, il mérite pourtant le détour. Toujours habité par les descendants du marquis (13ème génération), il ne s’en visite que quelques pièces et uniquement avec un guide. Les photos y sont interdites, y compris avec un smartphone.

Le palais est entouré d’un des plus beaux jardins de la ville, typique de la renaissance italienne.
Anecdote : le marquis fit construire une galerie royale à la base de laquelle 12 familles de chevaliers portugais sont représentées. Cela voulait symboliser le fait que sans le soutien des nobles et chevaliers portugais, le roi ne pourrait pas se maintenir sur son trône. Invité à manger au palais, lorsque le roi vit cette représentation, on peut dire que cela ne lui plut pas du tout. Car le roi est au-dessus de tout, et c’est lui qui soutient la noblesse !

Pour se faire pardonner cet affront, le marquis s’engagea auprès du roi à ce que jamais plus personne ne mangerait dans la porcelaine chinoise utilisée pour ce repas. Le service complet fut effectivement détruit… mais réutilisé (recyclage déjà !), dans l’enceinte du palais, dans le décors des galeries et chapelles extérieures On peut ainsi y voir des coupelles chinoises de la période Ming.

Retour ensuite à Lisbonne (1,5 km de marche du palais au métro (et inversement d’ailleurs aussi !) pour déjeuner dans un restaurant conseillé par la propriétaire de notre appartement. Tellement copieux que nous sommes repartis avec nos doggy bags…

Puis Justine, en ayant plein les pattes, a décidé de rentrer se reposer tandis que moi, je ne pouvais pas partir sans refaire un tour dans l’Alfama, monter sur l’Arco de la rua Augusta, et regarder le coucher du soleil sur le Tage. Mais aussi m’arrêter dans notre pasteleria préférée place Figueira pour y acheter nos derniers pasteis de nata…

C’est sur cette touche gourmande que se termine notre tour du Sud du Portugal.

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Merci pour ce récit et ces photos

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Bonjour,
Merci pour ce riche récit. Vous avez eu de la chance à Almancil, nous y sommes passés en novembre 2023 et la gardienne ne téléphonait pas :innocent: . Et son air peu amène n’invitait pas à tricher.
JK

Oui en effet, elle n’est pas la personne la plus accueillante du Portugal ! Mais quelle belle église !

Merci @phil31600 pour ce très beau carnet ! :blush:

J’étais allée dans l’Alentejo en février pour un court séjour. Je savais qu’il restait beaucoup de belles choses à voir et j’en ai eu la confirmation.
Je mets le carnet de côté pour préparer le prochain voyage au Portugal :wink:.

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Ce serait dommage de ramener ce somptueux CR à l’amabilité de la gardienne de São Lourenço de Almancil, mais quand je l’ai visitée (mais non, pas la gardienne), elle (ben là, sî, c’est bien elle) était accompagnée d’un complice pire qu’elle. Pas de photos du coup :innocent:

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Ce qui est drôle c’est que maintenant on a presque envie d’aller voir la gardienne :joy:

On pourrait faire un challenge tiktok. Il faut prendre une photo de l’église pendant que la gardienne (ou son sbire), a le dos tourné…

À propos de gardienne, celle de Nossa Senhora da Conceiçao de Loulé est d’une gentillesse extrême.
Elle parle français, et est aussi volubile que gentille.

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