Bonjour à tous,
Je poste quelques infos sur le Carnaval d’Oruro chaque année
en Bolivie au mois de février. Les photos sont sur mon site
: Carnaval, Oruro, Bolivie, altiplano, carnaval de Rio de Janeiro, virgen del Socavon
Oruro, le plus célèbre carnaval de Bolivie
Moins connu que son cousin brésilien de Rio, le carnaval
d’Oruro est le plus célèbre de Bolivie. Il se déroule pendant la semaine qui
précède le mercredi des cendres. Pendant trois jours, des centaines de danseurs
superbement déguisés, défilent dans toute la ville.
Onze heures. Le défilé a déjà commencé. L’artère principale,
habité la veille par les étals des marchands, est maintenant fermée à la
circulation piétonne. Les places sur les gradins sont payantes. Les trottoirs
bondés. Les plus chanceux parviennent à se faufiler entre les échafaudages mais
la vue n’est pas dégagée.
Des dizaines de groupes, fanfare en tête, défilent au son de
la Diablata, une célèbre danse avec « China Supay », la
diablesse, à sa tête. Elles alternent avec la Morenada, dont les masques
des danseurs représentent les Noirs des Yungas et les Caporales, une danse
d’influence africaine. Entre deux passages, une bataille de bombes à eau et de
mousse entre les spectateurs fait rage. Les touristes, en majorité des
Chiliens, des Argentins et des Brésiliens en vacances, sont aux premières loges
pour se faire éclabousser.
Incroyable mais vrai, il est déjà 17 heures et le défilé
n’en finit toujours pas. Toute la journée, des vendeurs ambulants viennent
proposer des plats chauds cuisinés dans la rue ou des glaces. Le soir, le
public colonise la fosse. Les badauds se frayent un chemin au plus près des
danseurs pour ressentir toute la chaleur de l’évènement. Car la nuit tombe et
il commence à faire froid. Le défilé se poursuivra toute la nuit. Les
spectateurs se réchauffent à grand renfort de Pisco Sour chauffé avec
du blanc d’œuf, l’alcool local. Des dizaines de polladas sont
organisées dans un hangar.
L’ambiance est chaleureuse. Boliviens et visiteurs,
passablement éméchés, dansent en suivant les fanfares sur une bonne partie du
parcours de 6 kilomètres au total. Trois heures du matin, le cortège arrive
enfin sur la petite colline del Alba. Une fois sur place, les comparsas,
les différentes troupes, se réunissent pour se restaurer et poursuivre la fête.
Les danseurs arrivent au compte-goutte pour…entrer dans l’église.
A la fin de la procession, des centaines de danseurs, venus
de toute la Bolivie pour participer au carnaval. Au lever du jour, ils
pénètrent dans le sanctuaire de la Vierge de Socavon pour se faire bénir. Le
rituel bolivien a de quoi choquer. Ivres, certains s’endorment sur les bancs de
l’église. D’autres discutent bruyamment ou…continuent de boire ! Sur
les murs du bâtiment religieux, une étrange fresque avec des diables,
étrangement ressemblant aux masques terrifiants des danseurs de
la Diablata.
Le dimanche se déroule plus ou moins comme la journée du
samedi, si ce n’est que les danseurs ne portent pas leurs masques. Troisième et
dernier jour de festivités, lundi est consacré à des démonstrations
des bandas sur la place principale d’Oruro, une ville minière qui ne
connaît guère d’agitation le reste de l’année. Certains danseurs se prêtent au
jeu d’une séance photo avec l’assistance ou laissent essayer leurs masques.
Pour marquer la fin du carnaval, place Sacovon, l’archange
Saint-Michel l’emporte symboliquement sur le diable, au cours d’une courte
pièce de théâtre autour des sept péchés capitaux. Il est l’heure pour tous de
regagner le terminal de bus et…d’attendre le lendemain pour pouvoir quitter la
ville.
Point logement
Il faut réserver son hôtel plus de deux semaines à l’avance.
Le prix des chambres quadruple et on vous oblige à rester trois nuits la
plupart du temps. Comptez 120 bolivianos minimum la nuit pour une chambre
correcte de deux personnes (12 euros) contre 40 (4 euros) habituellement.
Beaucoup choisissent de venir juste pour le week-end et ne dorment pas la nuit
de samedi à dimanche. Il est aussi possible de trouver un hébergement de
dernière minute, souvent depuis la Paz, avec le transport compris. Les habitants
d’Oruro laissent des pancartes de location sur le rebord des fenêtres juste
avant la fête. Attention à vos affaires si vous avez répondu à l’une de ces
annonces.