Lu dans un post : “Ce qui fait mal au Sénégal, au Sénégalais c’est que l’on ne parle que de ce qui ne va pas et rarement de ce qui va” .
Revenant du Sénégal, je ne peux pas dire que j’ai adoré ce séjour ni que je l’ai détesté. L’important est d’être nuancé dans son avis.
Tout d’abord, il faut que je dise que nous avons été totalement déconnectés en nous confrontant à la réalité sociale et culturelle sénégalaise. C’est un véritable “shoot” par rapport à pas mal de nos repères au même titre qu’une antérieure expérience de voyage en Inde.
En règle générale, les sénégalais ont été extrêmement sympathiques, ouverts, tolérants même si nous avons souffert de multiples sollicitations harceleuses et à des ruses langagières liées à notre condition essentiellement d’homme blanc. Pour les sénégalais, le toubab est, en général, la promesse d’une prospérité momentanée, un filon naïvement exploitable, une source de revenus parfois multipliée par dix… Ce qui est tout à fait compréhensible quand on est soi-même, quotidiennement, exploité par un État gouvernemental de… classe.
Toutefois, je dirais, pour être honnête, que le Sénégal doit impérativement s’interroger sur les points suivants qui sont :
- le système des “talibés”. Ces derniers sont des enfants étiques, en
guenilles, de véritables vagabonds juvéniles qui ne mangent pas à leur faim et qui doivent mendier
quotidiennement pour satisfaire le marabout qui, le plus souvent, les instrumentalise…
Intensifier l’instruction et l’éducation. Plus de la moitié de la
population ne sait ni lire ni écrire, - ce qui est un gros problème pour
avoir accès, entre autres, aux signes symboliques de la culture.-
Circonscrire la pollution le plus rapidement possible. Les grandes
villes sont saturées de déchets à ciel ouvert si bien qu’elles sont
souvent extrêmement sales et porteuses de maladies, entre autres, dermatologiques.
Lutter contre les inégalités de salaire et le chômage. Un sénégalais
sans qualification gagne autour de 2 à 3000 cfa soit 4 euros par jour
(parfois bcp moins) quand il a un travail, soit l’équivalent de 100
euros par mois, - ce qui est largement insuffisant pour satisfaire les
besoins les plus élémentaires.-
Interroger davantage la religion (je pense bien sûr à l’Islam) qui
conditionne la vie quotidienne et qui, pour moi, est beaucoup trop ostensible dans l’espace public, - ce depuis dix, quinze ans. Ce qui découle de cette remarque, c’est un
manque de liberté personnelle ou d’autonomie. Les sénégalais n’ont pas le choix : ils
“doivent” croire en Dieu ou dans les esprits s’ils sont
animistes. Trop de musulmans de droites. Pas assez de gauches.