Quel risque pour la découverte de l'île si le volcan entre en éruption à Bali ?

Forum Bali

Bonjour

J’aimerais réserver des billets d’avion pour août mais j’hésite à cause de ce fichu volcan.

S’il devait entrer en éruption, quel impact cela aura sur l’ensemble de l’île de Bali? Je ne connais pas cette île et ne me rends pas compte des distances. Est-ce que cela impacterait un circuit classique (Jimbaran, Sanur, Ubud, Sukawati, Titagangga, Amed, pemuteran …) ou uniquement la zone proche de ce volcan + zone de départ vers Lombok ou îles Gili.

Merci d’avance pour vos réponses.

Vanoo

Tout a été déjà publié sur le forum suivant: Attention Risque d'éruption au Volcan Agung en Indonésie : Forum Bali - Routard.com

En résumé,

L’Indonésie est le pays au plus grand nombre de volcans actifs mais on a tendance à l’ignorer : des éruptions ont lieu chaque année (recherche Google), mais souvent dans des zones peu fréquentées par les touristes et sans médiatisation dans nos contrées ce qui les laissent « inconnues » de nous. Mais cette fois Bali, la région la plus touristique du pays, est concerné par une éruption qui dure depuis plusieurs mois, peut-être pas prête de s’arrêter, et cela interpelle pas mal de voyageurs.
Partir en Indonésie n’est donc jamais sans risque volcanique, il faut juste y partir en connaissance de cause.

Concernant la zone actuellement interdite, appelée aussi faussement zone de sécurité, c’est la zone où la mort est quasi certaine en cas d’éruption plus conséquente (suite aux coulées de lave et aux nuées ardentes (coulées pyroclastiques à plus de 100km/h), les phénomènes les plus dangereux en effet). Cela ne signifie nullement qu’au-delà de cette zone il n’y aura aucun risque avec des retombées de débris plus petites (pierres inférieures à 6cm de diamètre), moins nombreuses (voire mêmes plus grosses et nombreuses en cas d’explosion majeures), des cendres étouffantes sous couches plus ou moins épaisses (estimées à 40cm à Ubud à 32km du cratère (Denpasar et Kuta sont à 45km)) pouvant entraîner l’effondrement des constructions sous le poids, la perte des cultures par asphyxie ainsi que celle du bétail et rendre les déplacements (et l’assistance aux sinistrés) difficiles voire impossibles, bloquant aussi les moteurs par les cendres bouchant les filtres, etc. : le risque de désagréments majeurs et même de mort est donc bel et bien présent à l’extérieur de la zone interdite … et ce surtout lors de l’explosion du volcan si l’éruption est plus violente que la dernière de 1963. Quelle partie explosera ? Quelle sera sa puissance ? De combien de mètres le cratère du volcan redescendra-t-il ? Personne de ne sait, mais on sait que cela peut être extrêmement important.

Pour se donner une idée du volume qui “pourrait” être éjecté lors d’une explosion, il suffit de regarder sur Google Earth le volcan voisin, le Batur: on imagine très bien la puissance de l’explosion quand on voit les anciens bords (flancs) de l’ancien volcan (le lac au pied de l’actuel volcan est en réalité la caldeira laissée après l’explosion de l’ancien volcan et la rive du lac opposée au volcan actuel est en fait le bord de l’ancien volcan) et là on peut s’imaginer la taille qu’il avait et le volume perdu lors de son explosion.
L’Agung est en effet un volcan de type explosif, le plus dangereux au monde, à l’opposé de l’effusif (type Hawaï) sans grand risque pour l’homme lui. (les volcans islandais dont on se souvient de certaines éruptions eux sont relativement « gentils » de type mitigé (pour faire court) sans grande explosivité, de même que le proche Etna en Sicile qui lui a des laves lentes et une explosivité limitée ou encore le Piton de la Fournaise (La Réunion) aux éruptions le plus souvent fissurales sans grandes conséquences. Par contre l’éruption du Mont St-Helens, du Krakatoa ou encore le Tambora, elles, se rapprochent très fort de ce qu’on « pourrait » avoir avec l’Agung et dans ces 3 éruptions on a déjà mesuré des puissances d’explosion équivalant à 27.000 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima, entendu une explosion à 5.000 km de distance, eu des retombées de cendres sur des périmètres de plusieurs centaines de kilomètres autour du cratère entraînant même parfois une nuit pendant 24 ou 48h, et ces volcans ont perdu de 400 à même 1.400 mètres de hauteur après l’explosion: on voit donc que le danger est réel en cas de volcanisme explosif. (Quelques détails: Risques et Conséquences d'une éruption explosive - TPE Volcanisme Explosif !!!)

En visionnant sur Youtube les numéros de la série “C’est pas Sorcier” sur le volcanisme, Pompéï et le Vésuve, la Montagne Pelée, la tectonique des plaques, et autres, et on comprend que le risque en dehors de la zone interdite, en cas d’éruption, est bien réel ! :wink:

MAIS le volcanisme permet d’estimer certaines choses mais pas de les prédire de manière exacte: un volcan comme celui-ci peut très bien redevenir subitement “calme” quelques temps (ce qui se passe actuellement) avant de refaire un nouvel épisode, et ce plusieurs fois (et donc éventuellement sur plusieurs années), avant son éruption/explosion finale qui elle aussi aura une puissance difficile à prédire correctement. Le dernier exemple aux Vanuatu a montré des épisodes fortement étalés dans le temps jusqu’à la récente explosion où les autorités ont pu évacuer la totalité de la population de l’île (11.000 personnes) … mais ici à Bali on parle de plus de 4 millions de personnes et là cela devient humainement, techniquement et surtout économiquement impensable et il faut rassurer les populations en disant que tout est sous contrôle (peut-être d’ailleurs comme les autorités françaises ont fait à Saint-Barthélemy finalement mais où il n’y a eu que peu de morts malgré des dégâts considérables).

Ce qui est certain c’est quand on voit l’assistance défaillante fournie aux camps d’évacués, on ne peut pas raisonnablement compter sur une assistance des autorités en cas de l’éruption finale et il faudra probablement compter sur soi-même.

Ce dont on est plus ou moins certain aussi c’est qu’avant une explosion du volcan, il y aura à nouveau des tremblements de terre répétés et des colonnes de cendres avant … mais quelle sera la durée de cet avertissement là aussi la question n’a pas de réponse (de quelques heures à quelques jours, à moins d’une nouvelle diminution d’activité comme c’est le cas maintenant depuis les derniers panaches).

Si c’est aussi “calme” que les dernières semaines pendant son voyage, on passera d’excellentes vacances c’est certain.
Par contre si cela regronde à nouveau … tout dépendra de la puissance de l’explosion qui peut elle aussi varier énormément.

Donc à chacun de prendre son risque personnel en sachant que le risque proche de zéro n’existe pas tant que l’explosion n’aura pas eu lieu pour relâcher les tension internes actuelles du volcan.

Attention aussi de ne pas oublier qu’en cas d’éruption volcanique, une catastrophe naturelle, les assurances médicales et d’assistance que la plupart souscrivent pour partir tranquilles n’interviendront probablement pas comme il s’agit d’une catastrophe naturelle (et maintenant « attendue »), non couverte à même titre que les guerres et révoltes (cela a déjà été rappelé en Australie par des assureurs qui ne veulent pas voir leurs assurés « pris au piège ») : chacun devra donc probablement techniquement et financièrement se débrouiller seul.

Bon voyage à ceux qui partent et « cross fingers ».

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