Récit de voyage d’un globestoppeur autour du monde. A bord d’un voilier stop pour traverser l’Atlantique, voici le récit de ma rencontre avec les nomades berbères dans l’Atlas marocain lors de notre escale sur cette terre d’accueil.
Rencontre avec les nomades berbères.
En recherche de rencontres et de découvertes lors de ce voyage, je me suis mis en tête de rencontrer toute sorte de peuple dont le mode de vie diffère du notre. C’est pourquoi, je décide de me rendre dans les Gorges de Dades suivant les instructions de mes amis de Ait Benhaddou pour espérer passer du temps avec les nomades de la région.
Je commence à monter le sentier après avoir pris les informations auprès de Mohammed, chef du village voisin et ancien nomade lui aussi. Après 45 minutes de marche, j’aperçois aux loin deux enfants qui me font signe. Je décide de monter à leurs rencontres. Nous ne parlons pas la même langue et j’essaie de communiquer avec eux via l’album photo. Cependant, lorsque j’essaie de leur parler, les deux bouts de choux se sauvent. C’est à ce moment-là que j’aperçois leur maman sur l’autre versant et m’en vais à sa rencontre.
Accueilli avec un grand sourire et une bonne humeur distincte, Tulda m’invite à me diriger vers la grotte afin d’y partager le thé. Je la suis avec plaisir et les enfants ne tardent pas à nous rejoindre. J’en profite pour donner le pain et le couscous que j’ai dans le sac et je suis tout heureux de pouvoir leur donner en retour.
Fatima et Mohammed prennent confiance et commencent à jouer avec l’album photo. Je leur en donne une chacun, mais bientôt ils se servent et en prennent plusieurs. Ils s’amuseront avec et ne les quitteront pas pendant les heures que je passe avec eux.
Mohammed, chef du village nous a rejoint et je me sens privilégié d’être dans ces lieux aux cotes de cette famille nomade. Il s’agit d’un peuple qui se déplace en fonction des saisons et qui prennent logement dans des cavernes a l’image de celle que j’ai visité.
Je suis impressionné par Fatima, petit bout de choux de quatre ans qui a déjà un sens des responsabilités que je n’avais jamais observé chez un enfant de son âge. Sa mère repartie, elle s’en va chercher et ramener un âne qui s’est éloigné du troupeau. Prépare et sert le thé sans oublier de faire la vaisselle ensuite. Elle reste souriante, curieuse, joueuse et alerte en permanence et ne réalise certainement pas à quel point elle m’impressionne du haut de ses quatre années passées sur cette terre. Je ne peux m’empêcher de penser aux enfants européens qui croulent à son âge sous les cadeaux et la technologie alors que pour elle et son frère, quelques photos représentent la lune. Ces enfants qui sont lobotomisés sous les biens matériaux et qui sont bien incapable de réfléchir ou agir comme Fatima.
Cette famille ne possède pas, mais elle partage. Les enfants sont alertes et extrêmement curieux. Ils n’ont pas de dette, sont en bonne santé et ont un sens du partage et de l’accueil tout bonnement impressionnant. Nous avons certainement beaucoup à apprendre de ce peuple pourtant si différent.
Ces quelques heures passées avec Tulda, Fatima et Mohammed sont un privilège et me remplis de bonheur, bien que la barrière de la langue soit présente. J’ai le sentiment de partager un moment authentique malgré nos différences, et me sens proche d’eux, étant quelque part nomade moi aussi.
Jour 47, 58 chauffeurs, 4028km, 1 voilier, 600 miles nautiques.
“Travel the world on the cheap”