Nous avons séjourné quatre semaines aux Seychelles cet été 2023 du 15 /07 au 15/08 et nous tenons à donner notre avis :
Les sites internet et les brochures vendent du rêve. La réalité n’est pas ce qu’on peut imaginer quand on prépare ce genre de voyage.
Nous avons eut l’impression de nous faire étriller tout du long. Des taxes pour rentrer dans le pays, des taxes pour séjourner sur place (25, 75 ou 100 roupies par personne et par nuit selon le type d’hébergement depuis le 1 er Août 2023), des taxes pour accéder sur certaines îles. Nous sommes souvent abordés sur les plages (ils sont très attentifs aux nouveaux touristes) pour les excursions « obligées » en bateau à destination d’îles plus ou moins proches : Compter entre 80 et 150 € pour une demi journée ou une journée avec « barbecue », départ 9h30 – 10 heures et retour pas plus tard que 16h00. ( L’Anse Volbert a une bonne trentaine de bateaux amarrés juste en face). Une sortie suffit afin d’observer quelques tortues terrestres et de nager deux trois fois dans des eaux dites cristallines mais qui ne le sont pas (du moins à cette époque). Attention aux arnaques avec ceux qui discutent leurs prix et qui n’ont que des barques….
En arrivant en avion, l’emplacement de la piste permet de jeter un œil par le hublot sur l’eau turquoise et les toits rouges d’ « Eden Island », on est subjugué, du moins par la couleur des eaux moins par ces nombreuses villas de luxe. On aperçoit aussi huit éoliennes (dont une ne fonctionne pas) qui montre une certaine volonté vers des énergies renouvelables, mais ça fait tâche quand même !
Plus tard, en passant en bateau, on remarque une belle centrale à charbon à proximité de Victoria (ils ont besoin d’énergie électrique bien sûr) dont toutes les cheminées crachent de façon continue de la fumée noire en direction de la ville…. On ne voyait pas ça sur les cartes postales.
An niveau snorkeling la visibilité, au vue de la saison, était mauvaise : Le vent (régulier) agite l’eau et soulève le sable fin …. Dans certaines baies, on ne voyait pas plus loin qu’un mètre même à 200 mètres du bord. Il faut privilégier les saisons sans vent. Lors d’une sortie en bateau nous nous sommes retrouvés à snorkeler dans une mer (océan…) agitée sans pouvoir approcher les côtes à cause des vagues qui cernent les îles.
Même chose pour les trois îles principales dont nous avons parcouru les plages, il fallait trouver les baies protégées du vent.
Nous avons plus apprécié la végétation exotique que les plages elles-mêmes, découverte d’épices, plantes médicinales, fleurs. Nous conseillons « Le Jardin du Roi » avec son très bon restaurant aux saveurs délicieuses et le jardin botanique à Mahé.
Quand aux coraux, très peu en bon état, il faut s’éloigner pour en trouver quelques uns, rares, mais la plupart sont morts. Avec ce que nous avons aperçu en poissons, nous n’avons même pas eut envie de plonger dans les quelques centres sur place (de 55 à 70€ la plongée). Quelques raies tout de même, perroquets, chirurgiens et petits poissons habituels des récifs. Avant le tourisme de masse ce devait être merveilleux, aujourd’hui on y pêche beaucoup, on mange beaucoup de poissons mais jusqu’à quand ? Ils ont créé des parcs pour préserver leurs ressources, il était temps ! Avis aux plongeurs : Préférez d’autres spots !
Concernant les plages, nous voici, enfin, sur la fameuse Anse Source d’argent (La Digue), une des plus belles du monde ! Après règlement de la dîme (150 roupies/pers), certes jolie le matin de bonne heure ou après le flot de visiteurs vers 16h00 pour de très belles photos instagramables mais peu propice à la baignade, peu profonde, gare aux pieds avec les débris de coraux ! (comme quoi on en trouve quand même mais pas dans l’état qu’on aperçoit dans les brochures !) mais cette plage sent l’urine, surtout par forte chaleur, les gens allant se soulager discrètement entre deux rochers de granit ou en faisant l’effort de mouiller son maillot jusqu’à la taille quand on n’en peut plus. L’Anse Lazio(Praslin) est belle, parfaite pour la baignade, avec encore un coté sauvage, mais là aussi snorkeling très moyen. De nouveaux ressorts sont apparus à proximité, parkings payants. Ceux qui veulent y parvenir en bus devront s’arrêter au terminus à l’Anse Boudin en sachant que les deux kilomètres restants ne sont pas plats et que les routes en béton ne sont pas vraiment prévues pour les marcheurs ou les vélos. Seules solutions : louer une voiture (réserver à l’avance c’est moins cher) ou prendre un taxi (Là aussi nous avons payé 500 roupies – 35 € pour faire 5 Km entre Cap Sud et l’aéroport sur Mahé). Certaines baies (Baie Lazare notamment), deviennent inaccessibles et appropriées d’office : Pour accéder à l’Anse Georgette il faut aujourd’hui demander « l’autorisation » d’accéder au « Seigneur » Constance Lemurian resort au risque d’être refoulé comme un malpropre…
De bonnes vacances, c’est aussi bien manger : La nourriture est la même partout, les restaurants ont la même carte (sur les 3 îles) et on se lasse vite des mêmes plats. Le poisson y est excellent (un peu moins dans les « take away » qui mettent dix fois plus de riz que de poisson ou du poulet). Compter 350 – 400 roupies par personne et par plat et donc environ une centaine d’euros pour deux avec un dessert. Saison oblige (décidemment, l’été n’est pas le bon moment ?), peu de mangues et d’ananas comme on les aperçoit sur les photos. Nous avons trouvé des ananas au marché de Mahé (très pittoresque !) mais importés d’Afrique et aussi quelques mangues mais pas mûres et fibreuses. Il y a bien sûr les noix de coco et ces petites bananes savoureuses, des papayes avec de jolis fruits de la passion.
Les boulangeries sont très discrètes, sur Praslin nous en avons déniché une qui alimente tous les resorts et les markets de l’île mais avec aucune inscription ni indication. Touriste s’abstenir ! Pas de bon pain, cakes peu gouteux. Petite anecdote : Sur Mahé, notre chauffeur de taxi s’est arrêté pour récupérer une commande pour sa maman, nous l’avons vu frapper à une porte juste à coté d’un market, aucune inscription, rien, et s’est fait remettre une boite avec de petits gâteaux que nous avons pu goûter : ils étaient excellents ! Loin des cochonneries proposées un peu partout à ces chers touristes. Les Seychellois ont donc de bons produits, mais pas pour tout le monde. Les gens mangent mal, une nourriture importée et semblent boire plus de Coca Cola et de sodas que d’eau.
Nous avons testé la pizza « Hawaïenne » du Berjaya (Resort de Praslin) : Pour 14 € : Quelques rares morceaux d’ananas en boite, trois olives noires coupées en rondelles, avec quelques morceaux de poulet dont on pensait qu’il s’agissait des restes d’un précédent repas…, sans parler d’odeurs d’égouts à proximité et d’un accueil bien peu chaleureux.
Reproche, de même, pour l’eau potable (au robinet il faut un bon estomac). Sur cinq Self catering un seul avait une bonbonne de distribution (30 litres). Résultat, tout le monde achète des bouteilles (60 roupies au restaurant et 30 roupies pour cinq litres au market …) que l’on retrouve, vides, discrètement entassées sur une île attenante à Mahé avec tous les autres déchets sur une montagne qui ne cesse de croitre.
Vous l’avez compris, nous avons été déçus des Seychelles (jeunes mariés, renseignez vous avant de partir !).
La pollution envahie peu à peu ces belles plages ; sur l’Anse Volbert, devant le Paradise Sun par exemple, le sable devient teinté d’un vert douteux imbibé depuis plusieurs années par l’épandage des eaux usées, de mauvaises odeurs viennent effleurer nos narines, beaucoup d’algues échouées, peu d’eau pour la baignade surtout à marée basse (comme à l’Anse La Mouche où l’eau sentait le poisson ; le paradis a t-il des défauts ?). Et nous observons les touristes arpenter la plage tout du long, quoi faire d’autre ?
Nous avons été surpris d’apercevoir des barbelés ceinturer les ressorts, signe d’une protection contre une pauvreté cachée, tout le monde ne profitant pas de la manne touristique. Ah, mais si on se trouve dans un super ressort de luxe, là, pas de problème, il y a des gardes. Les autres ont des chiens « alarme » qui dorment quand il fait chaud la journée et aboient la nuit au moindre bruit douteux.
Les Seychellois sont charmants et accueillants (nous en avons rencontré qui ne sont pas dans le circuit d’exploitation touristique), mais ils surfent depuis un bon moment sur une image idyllique qui ne reflète plus la réalité et qui se détériore peu à peu. Pourtant, nous avons aperçu des programmes immobiliers en cours impressionnants (Anse La Mouche) qui montrent une détermination à exploiter encore d’avantage le filon.
C’est le premier voyage qui ne nous donne pas envie d’y retourner.