Nouvelle Zélande au fil de plusieurs voyages.( Plusieurs épisodes)
En ce temps de Coronavirus où les voyages trans-océans semblent être dans un futur assez lointain, soit nous rêvons à ce que nous allons organiser pour plus tard ou nous revenons en arrière à l’aide de nos photos et souvenirs, souvenirs…… Pour moi, en ces jours de pluie, en plus, je revois la Nouvelle Zélande, du Nord au Sud et d’Est en Ouest , pas tout à fait car nous avons négligé Invercargill.
Nous sommes allés en Nouvelle Zélande quatre fois, la première en 2005. Je viens de réaliser que cela fait quinze ans, non pas possible c’était juste avant-hier!!! Ce devait être LE voyage d’une vie (of a lifetime). Nous étions à la retraite et nous y allions en grande partie pour voir des amis, de très vieille date, des parents de mon mari en Angleterre. Nous étions loin de penser que notre fille allait par la suite y travailler et rester plusieurs années. Donc nous sommes retournés et retournés, la dernière fois en 2011.
Kia Ora, welcome, bienvenus sur ces iles accueillantes, où la nature est encore reine (avec des bémols côté glaciers… ) et d’une riche culture.
Pour ceux qui sont pragmatiques la Nouvelle Zelande s’est formée à la suite de la séparation avec Gondwana il y a quelques quatre vingts, cent millions d’années mais et j’aime bien plus ce que la ou les légendes Maori racontent. Maui, héros ou antihéros de la légende aurait, assis sur son waka (canoe) qu’est l’île du sud (Te Waka a Maui) et avec son hameçon (fait à partir d’un os de la mâchoire de sa grand-mère, décédée, oui quand même!) aurait attrapé le poisson qu’est le nord de l’île. La capture ayant été rude, le poisson était pas mal déchiré et voila pourquoi cette île superbe est tant découpée. Moi j’y vois une raie qui s’est bien débattue!
S’impose une visite incontournable à Witianga et Russell où nous avons visité le musée où est gardé le document de signature entre les chefs Maori et les représentants de la couronne britannique le 6 février 1840. Bien-sûr cela ne profita pas tant que cela aux Maoris qui depuis bon nombre d’années finissent par obtenir des compensations de l’Etat. Les pauvres craignaient les Français!. Ceux-ci sont arrivés à Akaroa sur l’île du Sud, un peu plus tard pour apprendre qu’ils s’étaient fait coiffer au poteau. Ce qui est certain c’est qu’il leur a fallu du temps pour retrouver des droits, leur culture et leur langue à partir des années 1970, grâce en partie à des femmes, Eva Rickard, Dame Whina Cooper… A la manière de suffragettes ou Ghandi. Evidemment ce n’est pas du goût de tous les néo-zelandais, aux racines britanniques!! Il ne faut pas oublier non plus que ces peuples organisés autour de tribus, ne vivaient pas en paix.
Donc nous voici partis pour le Cape Reinga. Avec nos amis nous avons pris un autocar, pour eux il était fou d’aller autrement. C’était très bien car notre chauffeur maori nous a parlé pendant les quelques heures du voyage. Bien-sûr nous nous sommes arrêtés plusieurs fois, une à Mangonui (Big shark), charmant petit village qui était autrefois un port baleinier et d’où s’exportait le bois de kauri ces magnifiques arbres de Nouvelle Zelande. Maintenant on y pêche et on y mange des fish and chips excellents.
Et nous voici sur la longue route qui mène au Cap Reinga. Le chauffeur nous raconte plein de choses sur sa culture, chante aussi et c’est très émouvant. Notre chauffeur nous confirme dans le choix d’avoir pris un autocar, car une semaine avant cela avait pris deux jours pour éteindre un incendie causé par une BMW qui s’était renversée et avait pris feu. Je ne me souviens plus comment les gens se sont débrouillés et comment l’alarme a été donnée. Et oui, 2005, pas de smartphone!!!
Quelque part nous avons fait un picnic, rien, pas la moindre buvette. C’est un domaine très important pour les maoris, sacré en grande partie. Et donc nous avons appris que dans leur culture les esprits de leurs morts y passent pour regagner l’au-dela. Ils passent par les racines d’un pohutukawa, superbe arbre emblématique de Nouvelle Zélande et s’en vont sous l’eau jusqu’au Three Kings Islands où ils ressortent et se retournent pour un dernier adieu à leur ile et vie passée. Cette légende, accompagnée d’un chant traditionnel par notre chauffeur, c’est peut-être trop sentimental mais elle m’a fait venir des larmes aux yeux.
Le phare avec ses distances entre certaines villes lointaines, date de 1941, remplaçant un vieux phare sur une île. De là nous avons une vue imprenable sur l’endroit où se rencontrent entre la Mer de Tasmanie et l’Océan Pacifique. Superbes couleurs mais des vagues qui ont l’air bien traitres.
C’est dans cette zone que Kupe, le grand navigateur polynésien serait arrivé dans son waka, pensant voir au loin une baleine et que quelques huit cents ans avant les colonisateurs européens son peuple aurait commencé à occuper ces terres. Ce serait à sa femme que le nom d’Aotearoa serait dû car elle se serait écriée, nuage, nuage. Ah, ce long nuage blanc, combien de fois ne l’avons nous pas vu! Très contents de ce que le ciel ne soit pas trop gris. Qu’il est vrai que l’on peut avoir quatre saisons en une journée en Nouvelle Zélande.
Retour dans la car pour la 90 mile Beach, en passant d’abord par les dunes de sables de Te Paki. La mer de sable d’Ermenonville, presque, dans mes souvenirs. Bon il faut monter et redescendre sur une planche. J’hésite et me décide. Wouah c’est haut, la tête la première. Tant bien que mal j’arrive en bas!
Et c’est parti, cette plage ne fait que 55 miles!!! Ah ces britanniques, de vrais marseillais. Apparemment la faute revient au système de mesure, la distance parcourue par de boeufs en un jour de 30 miles et ils en auraient mis trois. Sacré spectacle que cette plage où la distanciation n’est pas un problème. Nous y voyons quelques voitures et motos, peu car c’est risqué. Il y en a une où les passagers poussent! Nous nous arrêtons un moment, le chauffeur et notre amie y ramassent des “tui tui”, coquillages qui ressemblent à nos pignons mais comme leurs moules, au moins trois fois plus grands. Nous les mangerons le soir, cuits avec les moyens du bord dans un motel. Et là aussi il faut rincer beaucoup, il y a du sable qui reste mais c’est bon. A la sortie il y a une zone avec café et de l’eau et des tuyaux. Notre chauffeur nettoie le car, dessous et dessus. Pas bon ménage avec le sel.
Nous allons reprendre la route vers Auckland où nous quitterons nos amis pour prendre notre voiture de location. Une Nissan Bluebird avec 120 000km au compteur. Mon mari est un peu inquiet mais elle ira très bien.
C’est tout pour aujourd’hui car j’ai un peu peur de trop charger mais. That is NOT all folks!!