Carte d'identité Chili
- Population : environ 19,5 millions d’habitants. Les Européens et les métis représentent 89 % de la population chilienne totale, les Indiens n’étant plus que 11 %.
- Superficie : 756 102 km² (et plus de 6 400 km de côtes pour 6 300 km de frontières !).
- Capitale : Santiago (environ 6,5 millions d'habitants).
- Langues : l'espagnol est la langue officielle.
- Religion : catholiques (68 %), évangélistes (16 %), autres 5 %, sans religion 11 %.
- Espérance de vie : 75 ans pour les hommes, 81 ans pour les femmes.
- Monnaie : le peso chilien.
- Régime politique : démocratie présidentielle.
- Chef d'État : Gabriel Boric depuis mars 2022, succédant à Sebastián Piñera.
- Ressources : le cuivre (1er producteur mondial) et les produits miniers (or, argent, fer et lithium), l'agriculture et l'industrie agroalimentaire, la pêche et, enfin, le bois et la cellulose.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco : le parc de Rapa Nui (1995) sur l'île de Pâques, les églises en bois de l'île de Chiloé (2000), le quartier historique de la ville portuaire de Valparaíso (2003), les usines de salpêtre de Humberstone et Santa Laura (2005) près d'Iquique et Qhapaq Ñan (2014), près de 30 000 km de routes andines qui parcourent l’Argentine, la Bolivie, le Chili, la Colombie, l’Équateur et le Pérou ; et, enfin, le peuplement et la momification artificielle de la culture chinchorro dans la région d’Arica et de Parinacota (2021).
Économie
Une économie dynamique
L’économie chilienne reste l’une des plus dynamiques d’Amérique latine, classée au 5e rang sur ce continent. Les causes de ce dynamisme, que certains nomment « l’exception chilienne », remontent en partie aux années 1970, quand le pays s’est lancé dans une politique ultralibérale, privatisant à tour de bras et ouvrant le pays à la concurrence internationale. La fin de la période militaire n’a pas modifié cette politique, le gouvernement octroyant des concessions aux secteurs privés de l’énergie, du téléphone, des banques, des routes et transports...
Mais après des décennies d’une croissance soutenue (autour de 8 % par an, soit le double des autres pays du continent), 2022 marque un net ralentissement à 1,6 % ; alors que 2021 avait été une année record à 11,7 %, dopée par les aides publiques (90 milliards US$) pour contrer les conséquences de la pandémie de Covid-19. En cause, le ralentissement mondial et la persistance d’une forte inflation (autour de 13 %, au plus haut depuis 30 ans), aggravée par les effets de la guerre en Ukraine sur les prix des carburants et des denrées alimentaires. Sans compter la prudence des investisseurs suscitée par l’incertitude politique autour de la nouvelle constitution qui tarde à voir le jour. Après une chute historique de 23 % du peso, celui-ci, soutenu par la banque centrale, retrouve son cours habituel début 2023.
Libre-échange, la clef du succès commercial
Le Chili, 1er producteur mondial de cuivre, a aussi bénéficié d’une conjoncture très favorable, avec la forte augmentation de la demande mondiale en minerai et la flambée des cours, multipliés par 4 durant la dernière décennie !
Parallèlement, le pays a développé une politique d'« entente commerciale tous azimuts ». Entre 2000 et 2010, des accords de libre-échange ont été signés avec plus de 65 pays, dont la Chine, l’Inde et les États-Unis, avec lesquel le Chili réalise plus de 90 % des échanges.
Plus de 20 milliards de dollars ont ainsi été placés dans deux fonds souverain, l’un « économique et social » (le plus important), l’autre garantissant les retraites, dans lesquels il a été possible de puiser pour affronter la crise économique mondiale.
Économie dépendante et source d'inégalités
L’économie chilienne affiche une forte dépendance structurelle aux exportations minières, qui représentent à elles seules près de 70 % des échanges commerciaux en 2021, tirées par l’envolée des cours du cuivre (60 % des exportations minières) et la forte demande de la Chine (1er partenaire commercial du Chili avec 34 % des échanges commerciaux). Une position instable permanente, car ce sont la demande extérieure et les prix du marché qui dictent la loi. Depuis quelques années, il faut compter sur la percée fracassante dans le jeu économique du nouvel « or blanc », le lithium, dont le Chili dispose de 50 % des réserves mondiales !
De gros investisseurs nationaux et surtout internationaux sont depuis longtemps sur ce coup, achetant des concessions et passant des contrats juteux en vue d’extraire et de traiter le minéral. Au delà de la manne économique qu’il est encore difficile de mesurer, l’extraction du lithium pose d’importantes questions écologiques.
Une croissance soutenue, mais un pays à plusieurs vitesses
Avec un taux de croissance honorable en 2017 (1,6 %) et franchement dynamique en 2018 (autour de 3 %), le pays tient bon la rampe avec son secteur minier toujours vaillant. Mais les années de croissance économique ne s’est accompagnée d’aucune réduction des inégalités sociales.
Ultralibéralisme oblige, la redistribution est minime. Au Chili, tout est privé, ou presque : l’éducation, le système de santé, les retraites, obligeant ménages et étudiants à s’endetter lourdement.
Les zones d’habitat misérables (frôlant le bidonville) sont légion autour d’agglomérations par ailleurs prospères, augmentées par l’exode rural. Plus de 15 % de la population vit toujours au-dessous du seuil de pauvreté, et plusieurs millions d’habitants sont juste au-dessus.
Quant à la durée légale du travail, elle grimpe jusqu’à 45h par semaine.
Une situation potentiellement explosive qui a généré, au début des années 2010, une série de conflits sociaux. Un mouvement social contraint par des lois répressives, héritées elles aussi de la dictature, à commencer par un droit de grève très restreint.
Des disparités qui sont aussi régionales : ces dernières années, certaines provinces ont vu leur économie croître substantiellement, d’autres restant à la traîne. Bref, le Chili en 2018 est encore le pays de l’OCDE le plus inégalitaire.
Droits de l'homme
Le passage de Madame Bachelet à la présidence n’aura pas été sans conséquences sur la question des droits de l’homme au Chili. Sa victoire dans l’assouplissement de la loi anti-avortement (même si les conditions demeurent très strictes), les mesures contre la torture qu’elle a initiées, et le jugement des anciens dirigeants de la dictature Pinochet ont été un marqueur de sa politique durant ses 2 mandats non successifs (2006-2010 et 2014-2018). Elle a par ailleurs mis en place certaines mesures sociales, comme les allocations-retraite pour les mères de famille.
Même si elle n’a pas réussi à faire modifier la Constitution – héritière de la période Pinochet –, et s’est heurtée à de nombreux conflits sociaux, la question des droits des minorités sexuelles, des migrants ou des autochtones, sont revenues à de multiples reprises sur la table.
Son successeur, le milliardaire et très libéral Sebastián Piñera, au pouvoir depuis mars 2018, a entrepris des démarches positives dans ces domaines.
Piñera a annoncé un plan ambitieux pour améliorer les conditions d’existence et de concertation avec les communautés autochtones de la Araucaniá, une des régions les plus pauvres du pays.
En dépit de ces avancées, la justice chilienne continue de criminaliser les militants de la cause indigène, en utilisant une loi antiterroriste dénoncée par les ONG.
Par ailleurs, la justice chilienne a condamné l’Église chilienne à indemniser des victimes d’abus sexuels commis durant leur enfance.
Enfin, le Chili semble avoir tourné la page douloureuse de l’ère Pinochet – une question très clivante dans le pays – et de nombreux procès ont conduit à la condamnation de plusieurs centaines de tortionnaires de l’époque.
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