Carte d'identité Estonie
- Nom officiel : Eesti.
- Capitale : Tallinn (449 000 habitants).
- Superficie : 43 227 km². C'est le plus petit des pays baltes (légèrement plus grand que la Suisse).
- Population : 1 330 000 habitants.
- Espérance de vie : 82,8 ans pour les femmes et 74,4 ans pour les hommes.
- Monnaie : l'euro (depuis 2011).
- Langue : l’estonien.
- Régime politique : démocratie parlementaire.
- Chef de l’État : Alar Karis (élu le 31 août 2021).
- 1er ministre : Kaja Kallas (depuis janvier 2021).
- Sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco : le centre historique de Tallinn (1997) ; l'arc géodésique de Struve (2005).
- Classés au Patrimoine culturel immatériel : les célébrations de chants et danses baltes ; l’espace culturel de Kihnu ; la tradition chorale polyphonique seto et la tradition du sauna à fumée.
Économie
Fin du XXe siècle, une économie réinventée
Au lendemain de la sortie de l'URSS, l'économie estonienne, déjà mal en point, s'effondre. En juin 1992, l'introduction d'une monnaie nationale, la couronne, permet de réduire l'inflation. L'année suivante, le gouvernement entreprend une thérapie de choc.
Dès la fin 1994, le déclin de l'économie est enrayé. Puis le taux de croissance s'envole, dépassant même 10 % ; l'investissement étranger afflue. L'Estonie se tourne vers les technologies de pointe.
Le libéralisme à l’estonienne et ses limites
Le pays a réussi son passage d'une économie centralisée à une économie de marché avec des gouvernements successifs qui ont observé une orthodoxie budgétaire. La vigueur de la demande était soutenue par la hausse des salaires. Cette élévation rapide du niveau de vie s'était accompagnée d'une forte réduction du chômage.
L'Estonie a été le seul pays issu de l'éclatement du bloc soviétique à rejoindre l'OCDE, en 2010 : cette adhésion est venue couronner une transition économique réussie.
Après plusieurs années de très forte croissance, le pays a subi de plein fouet la récession générale post 2008 en Europe. Le taux de chômage monta jusqu’à 15,2 % en 2010. Le salaire moyen recula de 4 % en 2009, alors que sa progression dépassait encore 13 % en 2008. Catastrophe immobilière après des années de bulle spéculative, recul du PIB de 15 % et de 34 % pour la production industrielle... le pays touchait le fond !
Et pourtant, malgré ces vicissitudes, l’adhésion à la zone euro était encore envisagée pour 2011. La principale difficulté : le respect du critère de déficit, qui exigeait de grands sacrifices pour le peuple estonien. Face à la récession, le gouvernement se vit donc contraint de tempérer sa politique de diminution de la pression fiscale, qui était déjà l’une des plus faibles de l’UE, et à adopter, en 2009, un train de mesures d’économies particulièrement drastiques.
Maîtriser la crise et aller de l’avant
Plus que jamais, les autorités voient dans l’euro leur planche de salut. L’entrée dans la monnaie unique est prévue pour 2011. Face à la récession, le gouvernement se voit contraint, pour respecter le critère de déficit, de tempérer sa politique de diminution de la pression fiscale – qui est déjà l’une des plus faibles de l’UE – et d’adopter de sévères restrictions budgétaires. Faillites et fermetures de magasins s’accumulent. Les Estoniens souffrent mais tiennent le cap et le pays entre finalement comme prévu dans la zone euro en 2011. Ouf !
Les efforts payent : le chômage retombe à 8 % en 2014, 6,2 % en 2016, 5 % en 2018, 4,4 % en 2019... Quant au taux de croissance, il oscille entre 4 et 5 %. Dans le secteur du tourisme, qui représente désormais 10 % du PIB, on commence même à manquer de main-d’œuvre dans les hôtels et les restaurants. C’est néanmoins surtout le succès de la réorientation de l’économie vers l’industrie du numérique qui explique le spectaculaire redressement du pays...
Si la crise du Covid est depuis passée par là, le tableau n’est pas si sombre, ici : l’économie ne s’est contractée que de 2,7 % en 2020 (3 à 4 fois moins que les principaux pays européens) et les perspectives pour 2021 sont déjà positives (+ 2,9 %). Quant au chômage, s’il a connu un pic à plus de 8 %, il commence lui aussi à se résorber. La suite dépendra de l’évolution de la crise.
Numérisation des services publics
Ainsi, en 2016, l’Estonie est devenue l’un des leaders mondiaux dans la numérisation des services publics. Déjà, en 2005, les Estoniens pouvaient voter par Internet avec leur carte d’identité électronique, dans des conditions de sécurité et d’anonymat totales. En 2015, à l’occasion des élections législatives, près de 30 % d’électeurs choisirent cette formule.
Citons encore le ticket électronique pour les transports, le système des ordonnances médicales, la gestion des dossiers médicaux, l’université sur Internet...
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