Culture Mauritanie
Les griots ou Iggawenb
Les griots, appelés Iggawen en Mauritanie, sont une caste de musiciens ambulants, professionnels presque de naissance. Traditionnellement, ils allaient de village en cour royale chanter les louanges d'un lignage et de ses descendants, sont une caractéristique de bon nombre de sociétés traditionnelles d'Afrique de l'Ouest.
Les Iggawen chantaient plus souvent les louanges de leur employeur, rappelant les hauts faits de leurs ancêtres à travers des récits épiques, transmis oralement de génération en génération, et jouaient le rôle de conseiller. Les Iggawen jouaient un rôle social particulier, puisque aucun interdit ne pesait sur eux. Ils étaient en effet les seuls à pouvoir dire aux puissants ce que pense d'eux le peuple.
Ils s'accompagnent traditionnellement de leur instrument de musique. En plus des percussions, l’homme joue d’un instrument à cordes nommé tidinit. L’équivalent pour les femmes se nomme l’ardin.
Aujourd'hui, ce rôle a évolué, mais les Iggawen continuent à trouver leur place dans la vie moderne. Certains atteignent la célébrité, d'autres font le tour du quartier, surtout à l'occasion d'une fête. Beaucoup de chanteurs et musiciens faisant une carrière commerciale rappellent qu'ils sont issus d'une lignée d’Iggawen, même si leur activité s'est éloignée de la tradition. De nos jours, les Iggawen officient notamment lors des mariages, très nombreux en Mauritanie. Parmi les illustres griots mauritanien, on retiendra la chanteuse Dimi mint Abba et sa sœur Garmi, ainsi que les chanteurs Sedoum ould Eida, Khalifa ould Aida, Moudou Matalla...
La musique
La musique est, avec la poésie, l'art le plus développé et le plus apprécié en Mauritanie. Vous n'entrerez pas dans une maison, même très modeste, sans y trouver un lecteur de cassettes, CD ou, au moins, un poste de radio.
En journée, les villes sont plutôt silencieuses et sans musiques, avec de rares exceptions (sauf le vendredi). Mais le soir venu, les villes s’animent quelque peu et les échoppes sortent leurs haut-parleurs.
Vous entendrez principalement de la musique maure traditionnelle, ainsi que de la musique sénégalaise et malienne (Sidiki Diabaté, Youssou N’Dour). Les playlists de rap francophone, marocain et tunisien, ainsi que le R'n'B arrivent en force dans les restaurants de Nouakchott et sur les smartphones de la nouvelle génération.
Les vêtements traditionnels
Voici quelques tenues qui feront un excellent souvenir, d'autant plus qu'elles sont très utiles en cas de grosse chaleur :
- Le boubou maure ou draa : c'est la tenue traditionnelle des hommes maures. Il s'agit d'un grand drap avec un trou pour la tête, dont les angles sont cousus et retombent aux mollets. Pour un boubou en coton simple (sans broderie), entre 300 et 400 MRU. Les Maures portent encore très largement le boubou dans la vie quotidienne.
- Le bazin : tissu damassé qui sert à faire les plus beaux boubous africains. Les boubous en bazins riches (qualité Ezbi) peuvent valoir près de 3500 MRU. Attention aux imitations, provenant des usines chinoises. C'est au marché Sixième de Nouakchott que vous obtiendrez les meilleurs prix pour le plus grand choix. Faites-vous accompagner par un ami mauritanien.
- Le sarouel : pantalon bouffant assorti au boubou maure. On trouve aussi des sarouels en coton noir. Très agréable l'été.
- L'haouli ou le chèche : longue pièce de tissu qui sert de turban. Indispensable dans le désert. Il existe un tissu à mailles lâches d'une autre qualité : presque transparent. Traditionnellement en indigo, le haouli laissait des marques bleues sur les peaux des Maures. Aujourd’hui, le coton est roi. Déclinaison bleues et blanches.
- Le melhafa : voile féminin légèrement transparent, enroulé plusieurs fois autour du corps pour l'envelopper intégralement, et couvrant les habits. Le prix d'un melhafa (300 MRU en moyenne) varie en fonction de la trame et de la qualité du tissu ainsi que de la variété des motifs, ayant donné lieu à moult plissages et bains de teinture. À Nouakchott, c'est au marché Capitale que vous trouverez les plus originaux.
- Les naïls : simples sandales, authentiques chausses des Touaregs. Les traditionnelles, en peau de gazelle, sont malheureusement introuvables en Mauritanie. Se reporter sur les naïls en peau de mouton.
Médias et liberté de la presse
Observateurs internationaux et ONG sont formels. La presse mauritanienne traverse une importante période de répression et d’intimidation. Orchestrée par le régime militaire du président Mohammed Ould Abdel Aziz, elle vise à museler les voix dissidentes.
Selon Reporters sans frontières, en mars 2019, « 2 blogueurs, Abderrahmane Weddady et Cheikh Ould Jiddou, habitués à relayer les malversations présumées du régime mauritanien sur leur page Facebook, ont été convoqués puis placés en garde à vue par le parquet de Nouakchott ». Weddady et Jiddou viennent garnir la liste déjà d’observateurs mauritaniens réduits au silence par le clan au pouvoir.
On notera également le cas de Mohamed Mohamed Cheikh Ould Mohamed Mkhaïtir. Initialement condamné à mort pour apostasie en 2014, sa peine avait été commué à 2 ans de prison en 2017.
Par ailleurs, plusieurs journalistes étrangers ont été renvoyés à la frontière pour avoir traité des sujets tabous : esclavage, malversations, conflit ethniques etc. Selon le classement de Reporters sans frontières de 2018, la Mauritanie se place en 72e position sur 180.
Aujourd’hui subsiste sur la scène nationale une flopée de sites d’informations – ou plutôt de commentaires sur l’actualité politique –, à faible valeur ajoutée. Les sites arabophones et francophones reprennent les informations de leurs sites voisins, en citant parfois les sources, qui tournent en boucle sur les réseaux.
Parmi les publications francophones, on citera Le Calame, Cridem, Adrar.info et Mauriweb.
Très peu de reportages. Les radios et télévisions privées sont presque fermés dans leur intégralité, faute de paiement de redevances.
L’Agence mauritanienne d’Information (AMI), est le canal d’information du gouvernement. La véracité des informations transmises reste à prouver.