Cuisine, gastronomie et boissons Île-de-France
Plus que par des petits plats traditionnels, la gastronomie francilienne se caractérise par des produits issus d’un terroir riche et varié.
Cuisine
Fruits et légumes
Jusqu’au XIXe siècle, les cultures maraîchères et fruitières étaient légion dans la périphérie de Paris : certaines ont acquis une renommée bien au-delà des frontières de l’Île-de-France. Puis l’urbanisation est passée par là au XXe siècle, remplaçant les jardins et les champs par du béton. Beaucoup de ces produits ne sont plus que des souvenirs cultivés par quelques irréductibles nostalgiques.
- Cresson de Méréville : l’Essonne est le premier producteur français de cresson (production estimée à 7 millions de bottes par an) et Méréville, où il est cultivé depuis la fin du XIXe siècle, s’est autoproclamée « capitale du cresson ». On y célèbre la plante lors d’une foire au cresson, chaque week-end de Pâques. À Méréville, classée « site remarquable du goût », on peut également acheter le Cressonnier, un apéritif à base de vin et de cresson.
- Petits pois de Clamart : les cultures maraîchères se sont installées au XIXe siècle dans cette commune des Hauts-de-Seine, et le petit pois de Clamart a vite acquis une renommée internationale. On fait désormais revivre chaque année cette tradition le temps d'un week-end, en juin, lors de la fête des petits pois.
- Asperges d’Argenteuil : cultivée à partir du XIXe siècle dans cette ville du Val-d’Oise, elle a rapidement trusté les médailles au concours agricole. On peut observer quelques spécimens énormes conservés dans du formol au musée d’Argenteuil !
- Les champignons de Paris, qui poussent dans des caves calcaires, sont notamment cultivés dans les anciennes carrières de Châtillon et dans les champignonnières des Yvelines.
- Belles de Fontenay : c’est à Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne, que l’on a découvert cette variété de pomme de terre.
- Poires de Groslay : cultivée dès le XVIIe siècle dans les vergers du Parisis, dans le Val-d’Oise, elle l’est encore de nos jours. Il ne s’agit pas d’une variété, mais d’une appellation.
- Cerises de Montmorency : petite et acidulée, elle fut largement cultivée dans le Val-d’Oise à partir du XVIIe siècle. On la retrouve jusque dans les écrits de Madame de Sévigné, de Rousseau et de Voltaire, qui s’en faisait livrer. Mais à la fin du XIXe siècle, la production a disparu petit à petit, concurrencée par les cerises du Sud. Il ne reste d’ailleurs plus de cerisiers de cette époque.
- Pêches de Montreuil : sa culture remonte au XVIIe siècle et, jusqu’au milieu du XXe siècle, fut florissante. Les pêchers étaient plaqués contre des murs très épais, de 2,70 m de haut et recouverts de plâtre, ce qui permettait d’emmagasiner la chaleur dans la journée et de la restituer pendant la nuit. Il y eut jusqu’à 600 km de ces « murs à pêches », mais ils disparurent peu à peu au XXe siècle, vaincus par l’urbanisation. Aujourd’hui, il subsiste quelques kilomètres de murs dans le haut Montreuil, dont les propriétaires écoulent les fruits sur les marchés locaux.
- Chasselas de Thomery : on cultivait ce raisin de table, de 1730 au XIXe siècle, sur des murs qui se sont étendus sur plus de 350 km. La commercialisation a cessé complètement en 1980. Seuls quelques passionnés maintiennent la tradition.
Viandes
Les élevages bovins, ovins et avicoles des Yvelines, de l’Essonne et de la Seine-et-Marne sont certifiés par des labels, gages de qualité. Les marques « Bovin d’Île-de-France » et « Agneau grand cru d’Île-de-France » attestent un élevage traditionnel, des animaux nourris avec les produits de la ferme (qui peuvent être assortis de compléments alimentaires), et en aucun cas gavés aux hormones ou autres substances pas très catholiques. De quoi présenter une viande tendre et savoureuse.
Parmi les spécialités locales, on peut citer la volaille de Houdan (IGP ou Indication géographique protégée), dont on fait de délicieux pâtés, celle du Gâtinais ainsi que le lapin du même terroir.
Aromates et condiments
- Menthe de Milly : on cultive depuis le Moyen Âge des plantes aromatiques, tinctoriales, médicinales et à parfum aux alentours de Milly-la-Forêt (Essonne). La plus célèbre est la menthe poivrée, dont on fait des bonbons, des sirops, des tisanes, des chocolats, etc.
- Moutarde de Meaux : condiment à base de grains de moutarde entiers, de grains broyés à la meule, de vinaigre, d’eau, de sel et d’aromates. Plus une touche caractéristique dont les moines de Meaux, qui la confectionnaient au Moyen Âge, n’ont révélé le secret qu’à Pommery, qui commercialisa la marque à partir de 1760. D’où son appellation commune de « moutarde de Meaux Pommery », même si elle a depuis changé de producteur.
- Vinaigre de Lagny : confectionné en Seine-et-Marne depuis 1865. Il sert de base à la moutarde de Meaux.
Fromages
- Brie : confectionné en Brie française depuis plus de mille ans, c’est un fromage onctueux, à pâte molle et au lait cru de vache, dont le taux de matière grasse varie entre 35 et 45 %. Il n’existe pas, en réalité, un brie, mais une quarantaine de variétés, dont les caractéristiques diffèrent légèrement en fonction de leur lieu de production. Ils sont plus ou moins grands ou épais, moulés à la louche ou à la pelle... et toujours délicieux.
Les bries de Meaux et de Melun, tous les deux AOC (Appellation d’origine contrôlée), sont les plus célèbres, mais il existe également des bries de Nangis, de Monterau, etc. Le coulommiers, à pâte jaune paille et de taille plus petite que ses camarades, s’est fait un nom à lui tout seul. La ville de Coulommiers accueille d’ailleurs chaque année, pendant le week-end des rameaux, une Foire aux fromages et aux vins très courue des amateurs.
- Fontainebleau : encore une ville qui a donné son nom à un fromage, frais cette fois-ci, et légèrement plus gras : 75 % de matière grasse, un taux qui doit beaucoup aux louches de crème ajoutées au lait caillé !
Sucreries
- Miel du Gâtinais : les abeilles du Gâtinais ont butiné à partir du XVIIe siècle une plante fourragère cultivée en masse, le sainfoin. Le miel du Gâtinais est encore produit de nos jours.
- Confiture de rose : introduite à Provins en 1238 par Thibaut IV, comte de Champagne de retour de croisade, la rose est devenue l’un des symboles de la ville. On la trouve sous forme de confiture, appréciée pour sa finesse et son parfum, mais aussi de bonbons, liqueur, pâte de fruits...
- Niflettes : tartelettes de pâte feuilletée garnies de crème pâtissière. On les trouve depuis le Moyen Âge à Provins, où on les mange à la Toussaint et pendant la fête médiévale, en juin.
- Sucres d’orge des religieuses de Moret-sur-Loing : cette spécialité artisanale a été concoctée pour la première fois en 1638 par les religieuses bénédictines de Moret. Prévu à l’origine pour soigner la laryngite, le petit bonbon devint rapidement la coqueluche des dames de la cour de Louis XIV. Le secret de sa fabrication, jalousement gardé pendant des siècles, n’a été transmis à la famille Rousseau qu’en 1972. Celle-ci perpétue désormais la tradition et fait visiter à Moret un musée du Sucre d’orge.
- Coquelicot de Nemours : cueilli à la main sur les terres en jachère du canton de Nemours, le coquelicot est transformé depuis 1850 en bonbons, mais aussi, de nos jours, en liqueur, en sirop, en confit, etc.
- Paris-Brest : c’est un pâtissier de la banlieue parisienne qui aurait créé, à la fin du XIXe siècle, cette couronne de pâte à chou fourrée de crème pralinée. Sa forme évoque une roue de vélo, son nom celui d’une célèbre course cycliste de l’époque, qui aurait inspiré le pâtissier.
Boissons
- Grand Marnier : cette liqueur dont la renommée a franchi les frontières de l’Hexagone est distillée depuis le XIXe siècle à Neauphle-le-Château, dans les Yvelines. C’est un certain Louis-Alexandre Marnier qui en mit au point la « recette » : des zestes d’orange amère macérés dans du cognac.
- Noyau de Poissy : cette autre liqueur, confectionnée dans la ville des Yvelines depuis la fin du XVIIe siècle, est obtenue par macération d’amandes d’abricots dans du cognac.
- Clacquesin : cette « liqueur de goudron », à base de goudron de pin de Norvège à l’origine, puis allégée en sucre et en alcool et rehaussée de plantes aromatiques et d’épices, fut inventée par un pharmacien parisien du nom de Paul Clacquesin. Elle fut tout d’abord réputée pour soigner les affections pulmonaires, puis devint l’apéritif à la mode entre les deux guerres mondiales. En 1900, une distillerie fut ouverte à Malakoff. Elle est aujourd’hui inscrite à l’inventaire des monuments historiques : on peut la visiter, ainsi que l’usine d’embouteillage, tout en dégustant un verre.
- Bières : quelques exploitants agricoles de Seine-et-Marne et du Val-d’Oise ont choisi de cultiver de l’orge pour en tirer leur propre bière, brassée sur place. Blondes ou ambrées, ces mousses du cru portent le nom de bière de Brie, Gâtine (bière du Gâtinais) ou encore bière du Vexin.
- Cidre : les nombreux vergers de pommiers de la Seine-et-Marne sont mis à profit depuis le début du siècle dernier par les producteurs locaux pour confectionner du cidre de la Brie.
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