Géographie et paysages Îles Anglo-Normandes
Formant un archipel de la Manche ancré au large du Cotentin, dans le golfe de Saint-Malo, les îles Anglo-Normandes étaient rattachées au continent il y a 8 000 ans de cela, avant que la montée des eaux ne les en sépare. Jersey, Guernesey, Aurigny, Sercq et Herm, les îles principales, ne sont qu’un modeste échantillon des plus de mille rochers et îlots inhabités qui composent l’archipel, certains uniquement visibles à marée basse.
Bousculées par des courants violents, découpées de côtes abruptes et entourées de récifs, les îles ont été le théâtre d’innombrables naufrages. Elles n’en ont pas moins une longue tradition nautique (les chantiers navals étaient réputés au XIXe siècle), et possèdent quelques baies tranquilles qui abritent notamment les ports de Saint-Hélier et Saint Peter Port. Les marées sont parmi les plus importantes au monde.
Malgré sa petite taille, chaque île recèle des paysages variés.
Jersey
La plus grande des îles Anglo-Normandes (116 km²) est aussi la plus méridionale. De forme grossièrement rectangulaire, elle est située à 160 km au sud de l’Angleterre, et à seulement une vingtaine des côtes françaises.
Le plateau granitique de Jersey s’incline légèrement vers le sud, où il s’enfonce dans la mer en de larges plages de sable le long des baies de Saint Brelade, de Saint Aubin et de Saint Clement. La côte nord se jette dans la mer en falaises escarpées, percées de grottes dont certaines sont uniquement accessibles par la mer ; elle est également découpée de baies tranquilles comme la grève de Lecq ou la baie de Bouley. À l’ouest, la large baie de Saint Ouen est bordée d’une longue plage de sable prisée des surfers ; au-delà des dunes qui la délimitent, les étangs marécageux comme celui des Mielles sont le royaume des oiseaux.
L’intérieur rural de l’île, découpé de petits champs bornés par des murs de granit ou bien des haies, rappelle quant à lui les bocages normands.
Guernesey
Elle est située le plus à l’ouest de l’archipel, à 145 km de l’Angleterre et 32 km de la France. De forme triangulaire, l’île s’incline progressivement vers la côte Nord. Des falaises abruptes de la côte sud aux baies sablonneuses du Nord, le schéma semble inversé par rapport à la topographie de Jersey. L’intérieur, vallonné, fait place à des prairies et bois au milieu desquels se dressent des fermes anciennes. Saint Peter Port, au centre de la côte orientale, est le point de départ pour les îles rattachées à Guernesey.
Aurigny
C’est la plus septentrionale des îles Anglo-Normandes, la plus proche des côtes françaises aussi : elle n’est située qu’à 12 km du cap de La Hague. Cernée de courants violents et plus exposée aux tourments océaniques que les autres îles, elle possède une moindre diversité naturelle. Les nombreux écueils qui l’entourent sont cependant le refuge privilégié des oiseaux migrateurs et attirent en cela les amateurs d’ornithologie. La côte sud, frangée de falaises de granit rouge, contraste avec les plages de sable fin de l’ouest.
Sercq
Située à une dizaine de kilomètres à l’est de Guernesey, l’île est en fait double : elle est partagée entre Grand Sercq et Petit Sercq, reliés l’un à l’autre par un isthme escarpé. S’élevant à une moyenne de 90 m au-dessus de la mer, le plateau granitique aménagé de champs et de pâturages qui occupe le centre de l’île est encerclé de falaises vertigineuses, percées de grottes où nichent les oiseaux marins. Ce petit bout de terre de 4,8 km sur 2 km n’est entaché d’aucune route goudronnée.
Herm
Entre Guernesey et Sercq, à 5 km de la première, Herm est une petite terre longiligne qui n’en possède pas moins, elle aussi, des paysages variés.
Au sud, les vagues se fracassent contre de hautes falaises recouvertes de pâturages. Le terrain s’abaisse progressivement vers lenord, bordé de dunes et de plages de sable qui donnent sur une mer aux eaux cristallines. Au centre du territoire se dresse le hameau où vit la cinquantaine d’habitants permanents de l’île.
Herm, qui s’étend sur 2,5 km de long et 800 m de large, attire le long de ses falaises de nombreux oiseaux migrateurs. Plus surprenant, les courants marins drainent vers ses plages d’innombrables coquillages, dont certains ont été emportés depuis le golfe du Mexique : la plage des Coquillages est notamment réputée pour l’abondance de ces mollusques.
Un vaste jardin botanique
Si l’on associe au climat favorable le goût immodéré des îliens pour les jardins et la botanique, on comprend rapidement que les îles Anglo-Normandes soient tapissées de fleurs pratiquement toute l’année.
Commençons par les plantes et fleurs sauvages : fougères, ajoncs, genêts qui s’agrippent aux flancs des falaises ; bruyères sur les landes. Les haies abondent de jonquilles au printemps et d’aubépines en été, tandis que celles qui bordent les routes et les maisons mêlent les hortensias bleus, blancs et roses. De nombreuses plantes à couper sont cultivées et exportées, notamment en Angleterre : jacinthes, jonquilles, orchidées, lis... L’île s’enorgueillit également d’être le premier producteur mondial de clématites.
Les jardins privés sont ouverts au public à plusieurs reprises dans l’année, et l’on consacre même des festivals et des compétitions à l’horticulture. Chaque année en juillet, la Floral Guernsey Competition est un concours amical où les établissements publics et commerciaux rivalisent de talent pour présenter la plus belle façade fleurie.
Le paradis des oiseaux migrateurs
En plus des espèces qui y ont élu domicile à l’année (hiboux, fauvettes, pics, etc.), les îles Anglo-Normandes accueillent selon les saisons une grande diversité de colonies d’oiseaux qui trouvent là un lieu idéal d’hivernage ou de reproduction.
Parmi ceux, venus du nord, qui débarquent dès l’automne pour trouver un climat plus propice, on citera les oies sauvages, échassiers, pluviers, courlis, etc. Au printemps, d’autres comme les cormorans, huîtriers, vanneaux huppés, fous de Bassan ou macareux viennent squatter les falaises pour y vivre leurs amours. Les nombreux sentiers de promenade qui longent celles-ci sont un poste d’observation privilégié pour les ornithologues (a)mateurs.
Soucieuses de préserver ce patrimoine naturel, les îles ont créé de multiples zones protégées qui forment un véritable sanctuaire pour les oiseaux : les Quennevais, les Mielles ou la mare de Saint Ouen à Jersey, l’étang de Vale ou la mare de l’Érée à Guernesey, l’île de Burhou à Aurigny...
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