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Histoire et dates-clés Saint-Martin

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Christophe Colomb passe au large le 11 novembre 1493, jour de la Saint-Martin... Voici l’île baptisée. Peuplée d’Indiens arawaks qui la nomment Soualiga (« l’île au sel »), pauvre en eau douce, elle n’intéresse guère les Espagnols, qui la négligent.

Il faut attendre le début du XVIIe siècle pour que Français et Néerlandais, partis à leur tour à la conquête des Antilles, commencent à s’intéresser à ce gros caillou aux vastes lagunes salées. Les Français rêvent de coloniser toutes les îles entre l’Amérique du Sud et les Bermudes, tandis que les Hollandais cherchent un point d’appui entre leur colonie de la Nouvelle-Amsterdam (l’actuelle New York) et le Brésil.

Les 1ers s’installent sans doute dès 1624 pour cultiver le tabac dans l’actuel secteur de Quartier d’Orléans, au nord-est de l’île. Les 2ds, intéressés par l’exploitation du sel (fort utile pour le hareng !), fondent un établissement au sud en 1631, avant d’en être délogés 2 ans plus tard par les Espagnols, soudain soucieux de ne laisser personne empiéter sur ce qu’ils considèrent être leur domaine...

2 nations pour une seule île

Revirement de situation : en 1648, les Espagnols changent à nouveau d’avis. Non, décidément, Saint-Martin ne vaut pas tripette... Ils font leurs bagages, laissant l’île à qui veut la prendre. Français et Hollandais ne sont pas longs à rappliquer. Mais plutôt que de s’engager dans un conflit pour la possession de l’île, ils signent en mars 1648 le traité de Concordia, qui la partage en 2.

En 1658, l’île compte 300 personnes. Certains se consacrent à la culture de l’indigo, dont la teinture bleue est très demandée en Europe par l’industrie du vêtement militaire et de la marine. Le coton, cultivé à partir de 1700, devient le produit dominant jusqu’à ce qu’il soit supplanté par la canne à sucre dans la 2de moitié du XVIIIe siècle – sans disparaître pour autant. Cassave, patate douce, malanga, igname, pois de bois et banane assurent quant à eux le couvert.

En 1713, à la suite du traité d’Utrecht, la France perd l’île de Saint-Christophe (les actuels St. Kitts et Nevis), dont dépend la partie française de Saint-Martin, qui se retrouve en quelque sorte livrée à elle-même.

Un monde façonné par la canne à sucre

La canne à sucre est introduite en 1763, l’année même où Saint-Martin est rattachée à la Guadeloupe. Une décennie plus tard, elle occupe 170 ha de terres. La plus grande plantation emploie alors 31 esclaves. En 1786, un rapport recense 24 sucreries. À cette époque, la canne est la ressource principale de la partie française. Le sucre est principalement exporté en Amérique du Nord, dans les colonies et en métropole, et le rhum en Guadeloupe. Le nombre d’esclaves noirs importés comme main-d’œuvre augmente considérablement, tandis que la proportion de colons blancs diminue.

À partir de 1790, l’instabilité politique due à la Révolution française puis aux guerres napoléoniennes, responsables notamment d’un blocus naval, provoque le déclin des sucreries. La fin de l’esclavage (en 1848 côté français, 1863 côté hollandais) achève cette industrie, modifiant radicalement l’économie de l’île.

Côté français, on se tourne vers les salines jusque-là inexploitées et l’on adopte un nouveau statut : celui de port franc. Beaucoup d’habitants émigrent néanmoins dans les îles proches pour trouver du travail. La dernière sucrerie cesse ses activités en 1895.

Américanisation des mœurs et tourisme

Il faut attendre la Seconde Guerre mondiale pour que Saint-Martin redécolle, entraînée par la partie néerlandaise, où les Américains créent l’actuel aéroport international. Le commerce est en plein essor, notamment de produits américains à destination de la Guadeloupe et de la Martinique. Les mœurs s’américanisent, l’anglais progresse et supplante en partie le français et le hollandais, et l’île prend l’habitude de s’autogérer.

Dans les années 1960, l’électricité est installée et les 1ers établissements bancaires ouvrent. L’ère du tourisme commence côté hollandais... pour exploser dans les années 1980 grâce à la manne du dollar fort. Sint Maarten joue la carte du tourisme américain et, en 1986, la loi Pons de défiscalisation permet à la partie française de prendre le train de la prospérité en marche. Attirés par l’essor, des migrants de toute la zone caraïbe débarquent.

Un pas vers l’autonomie

Forte de son particularisme, Saint-Martin, qui n’a jamais eu l’impression, côté français, d’être véritablement aidée par la Guadeloupe, a choisi de s’en éloigner le 7 décembre 2003 en votant en faveur d’un nouveau statut territorial. Depuis 2007, Saint-Martin (comme sa voisine Saint-Barthélemy) est ainsi une collectivité d’outre-mer (COM) de la République française, bénéficiant à ce titre d’une certaine autonomie, notamment en matière fiscale. Le territoire demeure cependant partie intégrante de l’Union européenne.

Côté sud, Sint Maarten, longtemps intégrée à l’entité des Antilles néerlandaises, a trouvé sa propre voie vers l’autonomie, en votant par référendum, en 2010, pour devenir un « pays » composant du royaume des Pays-Bas (non-membre de l’Union européenne).

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