Carte d'identité Baléares
- Superficie : 5 100 km². Majorque (Mallorca) : 3 640 km² (96 km sur 78) ; Minorque (Menorca) : 700 km² ; Ibiza (Eivissa) : 541 km² ; Formentera : 83 km² ; Cabrera : 48 km².
- Population des îles Baléares (en 2022) : environ 1 223 960 habitants.
- Majorque : 950 770 habitants.
- Minorque : 99 840 habitants.
- Ibiza : 160 100 habitants.
- Formentera : 113 250 habitants.
- Capitale : Palma de Majorque.
- Langues officielles : catalan et castillan.
- Structure administrative : communauté autonome de l'État espagnol.
- Gouvernement : depuis juillet 2015, Partido Socialista Obrero Español (PSOE).
- Président du Gouvernement autonome : Francina Armengol.
- Inflation : 3,8 % (nov 2023, même taux qu’en Espagne).
- Taux de chômage : 5,72 % (contre 11,84 % en Espagne, 3e trimestre 2023).
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco :
En 1993, Minorque a été déclarée « Réserve de la biosphère ».
En 1999, l'Unesco a inscrit plusieurs sites d'Ibiza au « Patrimoine de l'humanité » :
- Dalt Vila, la ville haute d'Ibiza (Eivissa) ;
- la nécropole phénicienne-punique de Puig des Molins ;
- les ruines phéniciennes de Sa Caleta ;
- les prairies de posidonie (herbe des fonds marins) entre Ibiza et Formentera ainsi que les salines des deux îles (une réserve naturelle d'environ 15 400 ha).
En 2011, le paysage culturel de la Serra de Tramuntana, à l’ouest de Majorque, a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco.
En 2023, la Minorque talayotique a été inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Économie
Le tourisme est le 1er moteur de l’économie des Baléares : avec 17,3 millions de touristes annuels (en 2022), il constitue à lui seul plus de 45 % du PIB (80 % pour l’ensemble des services tertiaires, contre 8 % pour l’industrie, 10 % pour la construction et 1,1 % pour l’agriculture). Les insulaires bénéficient d’un revenu per capita légèrement inférieur à la moyenne nationale (24 866 € par habitant en 2021).
On tire volontiers à boulets rouges sur le tourisme de masse ou, plus précisément, sur ses conséquences. Mais, d’un point de vue purement économique, il permet à l’archipel de vivre. Il a longtemps entretenu, et entretient encore, une forte demande dans le secteur du bâtiment. Plus largement, le tourisme participe de manière déterminante à la formation de la richesse nationale espagnole : les 82 millions de visiteurs étrangers recensés en 2019 dans le pays le placent au 3e rang mondial (derrière la France et les États-Unis), tant en termes de nombre de personnes que de recettes touristiques (92 milliards d’euros quand même !).
Revers de la médaille : à tout miser sur le tourisme, les îles ont fini par enfermer leur population dans une grande dépendance à cette activité saisonnière. Tout cela n’incite pas les jeunes à rester dans les campagnes – le gouvernement encourage plus les agriculteurs à transformer leurs exploitations en agroturismos qu’à mettre le sol en valeur – et limite considérablement l’évolution possible des carrières.
Seule Minorque n’a pas tout misé sur le tourisme et conserve une certaine activité industrielle et agricole.
Boom (contrasté) et chute libre aux Baléares
Qu’en est-il aux Baléares ? Boostée par le bond spectaculaire du tourisme ces dernières années – dont la saison ne cesse de s’allonger –, l’économie de l’archipel a précédé le retour dans le vert de tout le pays. Dès 2010, le PIB local repassait ainsi en territoire positif, pour retrouver son niveau d’avant-crise en 2015. Il a progressé en 2019 de 2 %. Le taux de chômage, qui s’était envolé à 28 % au plus fort de la crise, est redescendu à 2,13 % à l’automne 2019. Restent des chiffres inquiétants : environ 19 % de la population vivent encore à la limite du seuil de pauvreté, et 50 000 personnes (4,6 % de la population) sont contraintes de survivre avec moins de 340 € mensuels. Plus largement, une moitié des insulaires peine à boucler ses fins de mois, en raison de l’augmentation importante du coût de la vie et de la pression immobilière (qui a vu s’envoler les loyers) liés au tourisme.
Les défauts de la monoculture touristique ont été cruellement révélés par l’épisode du Covid, qui a vu le nombre de visiteurs chuter de 52,4 %, entraînant la multiplication temporaire du chômage par 9 (!) et une érosion du PIB de 11,7 % entre 2020 et 2021 ! Une leçon à méditer ? Depuis l’automne 2022, les Baléares redressent la tête, avec un taux de chômage retombé à environ 5,7 % fin 2023 (contre près de 11,8 % à l’échelle nationale)...
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