Cuisine, gastronomie et boissons Micronésie
Cuisine
Bien qu'ils habitent au beau milieu de l'océan, les Micronésiens mangent finalement assez peu de poisson frais. Ils semblent préférer le corned-beef, introduit par les Américains à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le poulet frit (de piètre qualité), les hot-dogs, les hamburgers et le Coca-Cola... Autant de mauvaises habitudes prises à Guam ou à Hawaii, ou en regardant les pubs californiennes à la télé…
Traditionnellement, dans les villages, on mange ce qu’offrent la terre et la mer. Du poisson bien sûr, mais aussi du crabe (de mangrove en général, de cocotier parfois), des bananes plantains, de l’arbre à pain (très bon grillé), du taro (bof bof…) et de l’igname.
Cette dernière est considérée à Pohnpei comme une plante sacrée. Certains exemplaires (récoltés entre mi-octobre et mars) dépassent allègrement le quintal! Poulet et cochon sont généralement réservés aux festins familiaux.
Au resto, dans les bons cas, cela se limite généralement à un poisson frais accompagné de riz, de quelques légumes, de morceaux de taro ou d’arbre à pain. On note aussi dans certains restos familiaux des influences japonaises : si on vous propose du thon (frais) teriyaki, sautez dessus, c’est excellent !
Plus original, à Pohnpei, on mange… du chien !! La recette est simple : faites chauffer des pierres à blanc dans un uhmw (four traditionnel), prenez un chien, peu importe la race et la taille, faites-le griller à plat, ou en le fourrant de pierres chaudes pour accélérer la cuisson, et recouvrez le tout de feuilles de bananiers pour une cuisson à l’étouffée. Accompagnez, là encore, d'arbre à pain, de taro ou de bananes plantains.
Rassurez-vous, on ne vous en servira pas sans vous prévenir : c'est un mets réservé aux grandes occasions.
Vous aimez ? Faites plaisir à vos hôtes, dites : kidi iou (délicieux, le chien !).
D’un point de vue pratique, si vous voulez faire des économies, dans les supermarchés vous trouverez des ramen (nouilles instantanées asiatiques).
Boissons
Des ignames, des cochons et du sakau, voilà les trois clés du bonheur pohnpéien, dit un dicton. Le sakau ? Ce cousin local du kava polynésien, consommé en Micronésie seulement par les habitants des îles de Pohnpei et de Kosrae, est tiré de la racine pilée d’une espèce de poivrier. Gluant, au goût de terre, il anesthésie les papilles, provoquant comme un léger picotement que les Pohnpéiens affirment euphorisant – à condition d'en boire des litres (si l'on y parvient)…
Partout à travers l'île, des bars à sakau invitent à goûter à cet incontournable breuvage, consommé aussi bien par les femmes que par les hommes (mais en proportions moindres, généralement).
Les Micronésiens fabriquent aussi le tuba, un alcool de sève de cocotier.
Au quotidien, on trouve partout des noix de coco fraîches.