Culture et arts Mozambique
Artisanat
L’artisanat mozambicain se confond parfois avec l’art, notamment lorsqu’il s’agit des sculptures en bois makondes, que l’on trouve surtout à Maputo, Nampula et Pemba.
Mais d’autres objets d’artisanat existent : dans le Sud, en particulier dans les provinces de Gaza et Maputo, on trouve ainsi les pshikelekedanas, des figurines, animaux stylisés (hippopotames, crocodiles, oiseaux, éléphants) ou petits ustensiles, taillés dans un bois léger au canif.
Les batiks sont aussi répandus, comme les capulanas, ces tissus colorés que les femmes nouent autour de leur taille.
À Pemba, les travaux d’orfèvrerie des artisans locaux, faits à partir de métal recueilli de pièces de monnaie sont exceptionnels. Les techniques utilisées sont transmises de génération en génération.
Danse
Comme la musique, la danse est omniprésente au Mozambique et fait partie intégrante de la vie quotidienne. Et comme la plupart des arts, elle a longtemps servi à dénoncer le colonialisme, les chorégraphies se moquant à l’époque des comportements coloniaux. Aujourd’hui, de nombreuses compagnies se sont développées dans les grandes villes.
Parmi les danses réputées dans le pays, le mapico, la danse traditionnelle des Makondes, s’effectue pendant les rites d’initiation. Le danseur qui porte le masque du mapico (le lipico), caché aux femmes jusqu’au jour de la cérémonie, se retrouve en état de transe au son des tam-tams.
Littérature
La littérature mozambicaine a, au début du XXe siècle, consacré des thèmes nationalistes, sous la plume, notamment, des poètes Rui de Noronha et Noemia de Sousa.
Puis, à partir des années 1950, José Craveirinha, né à Maputo et considéré comme le père de la littérature mozambicaine, publie ses premiers poèmes en portugais, appelant à la résistance et s’engageant aux côtés du Frelimo, ce qui lui vaut d’être emprisonné de 1965 à 1969. Artiste engagé, il a été, de 1982 à 1987, le premier président de l’Association des écrivains mozambicains.
Sans doute plus connu à l’étranger, Mia Couto, blanc d’origine portugaise, né à Beira en 1955, a publié ses premiers recueils de poésie en 1983. Puis ses romans (Terre somnambule, Les Baleines de Quissico, La Véranda du frangipanier), traduits en plusieurs langues, rencontrent un succès mondial.
D’autres auteurs marquent la littérature mozambicaine contemporaine, notamment Luis Bernardo Howana, Ungulami Ba Ka Khosa ou Eduardo White.
Musique
Le Mozambique rime particulièrement bien avec musique. Elle est présente partout, et à tous les âges de la vie, accompagnant l’enfant sur le dos de sa mère, ou les morts lors des funérailles. Elle est traditionnellement une manière d’exprimer les sentiments ou d’accompagner les grands événements et se mêle aux danses ou aux chants.
Les instruments de musique traditionnels sont les instruments à vent (comme le chigovia, fabriqué à partir d’un fruit arrondi, ou le mpundu, une trompette faite à partir de corne d’antilope), les instruments à cordes (le bendi, composé d’un tambour de bois creusé recouvert de peau d’animal, ou le chipendane, composé d’un arc, d’un fil de fer et d’un archet), les hochets (par exemple le chiquitsi, un hochet fait de roseaux) et les xylophones (comme le makwilo, composé de deux troncs de bois sur lesquels sont assemblées des tablettes).
Particulièrement populaire au Mozambique, la marrabenta est un style de musique et de danse répétitive très rythmée, destinée au mouvement. Après l’indépendance, de jeunes musiciens ont fait évoluer ce style sous l’influence du rap occidental.
La musique moderne s’est surtout développée dans les villes, essentiellement à Maputo, qui est devenue une scène musicale renommée dans la région. L’un des groupes emblématiques de la nouvelle génération est Kapa Dêch, qui mêle aux rythmes traditionnels des accents de jazz, funk et rock. Fondé en 1996, il est désormais une référence dans le pays, peut-être parce qu’il n’hésite pas dans ses textes à dénoncer la misère et la corruption.