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Thaipusam en Malaisie et à Singapour
Lors de cette impressionnante cérémonie hindoue, des milliers de femmes, hommes et enfants expient leurs fautes par la flagellation et implorent le pardon de Murugan, le fils de Shiva (créateur de l’Univers), venu sur Terre pour combattre le Mal. Ses emblèmes sont la lance et la plume de paon.
L’aspect spectaculaire et les transes parfois très démonstratives semblent privilégier le côté événementiel à la contemplation méditative. Reste que la cérémonie est grandiose, impressionnante pour un Européen qui ne connaît que Lourdes, malgré les vendeurs de DVD et d’objets de pacotille. D’ailleurs, depuis plusieurs années, les religieux (les vrais) s’élèvent contre ce côté kermesse.
Si vous souhaitez vraiment approcher la foi des pénitents, venez tôt, vers 5h. Après 10h, on vient un peu là comme on va à la foire.
Les ablutions près de la rivière
Des centaines d’hommes et de femmes se purifient dans la rivière au petit matin, après avoir jeûné pendant un ou plusieurs jours. Les offrandes sont préparées, et des prières sont dites.
Au départ, il y a bien longtemps, la cérémonie consistait uniquement dans la présentation d’offrandes au pied d’un autel situé en haut d’une montagne. Au cours des années, les fidèles se sont mis à utiliser le kavadi, une sorte de panier très ornementé dans lequel les fruits de l’offrande sont placés.
La transe
Après la purification, les fidèles entrent en transe, seconde étape après l’état de contemplation. La fatigue, le jeûne, les danses, les prières placent le pénitent dans un état d’insensibilité physique, d’ivresse totale, ce qui lui permet de s’imposer des tortures volontaires sans douleur. Ce mépris du physique tend à donner la seule importance à l’âme dont le corps n’est que le réceptacle.
Les fidèles, pénitents purs et durs, s’enfoncent de longues lances à travers les joues, des aiguilles dans la langue ou encore se plantent d’innombrables crochets dans le torse et le dos, au bout desquels des citrons verts (symbole de pureté) sont fixés.
D’autres portent le kavadi, soutenu par de longues tiges métalliques, décorées de guirlandes multicolores et de photos de Murugan, qui s’enfoncent dans le corps.
La marche et l’offrande
Puis vient la longue marche, agrémentée de danses et de chants, qui conduit les fidèles au pied des 272 marches qu’ils gravissent une à une, péniblement, soutenus par parents et amis, pour parvenir enfin à l’intérieur de la grotte (chaleur suffocante), où les offrandes sont déposées au pied de l’autel de Murugan, après une ultime danse. On délivre le fidèle de sa lance et de ses crochets.
Dans la grotte, la lumière qui jaillit du sommet par une étroite faille donne une ambiance encore plus saisissante, plus mystique.
Thaipussam se déroule chaque année entre mi-janvier et début février, au 10e mois du calendrier hindou. Seuls les Indiens de Malaisie – et en particulier les Tamouls – célèbrent cette fête. À voir notamment à Penang ou à Kuala Lumpur, mais surtout à Batu Caves où, chaque année, des centaines de milliers de personnes se rassemblent pour regarder le grand char et le statue de Muruga.
Quand : Février (chaque année)