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Le groupe Accor |
René Angoujard, directeur d'hôtel
Né en 1958, ce passionné a d'abord fait ses armes en France à l'École Hôtelière de Saint-Nazaire. En 1977, il prend la route de la Grande-Bretagne, puis ce sera l'Irak, les USA, le Canada, la Chine, la Thaïlande, l'Australie. Ce globe-trotter de l'hôtellerie a notamment posé ses valises en Grande-Bretagne où il a été directeur général du Novotel London West, possédant 629 chambres, 31 salles de conférence, 2 restaurants, 2 bars, capable de recevoir jusqu'à 2 000 personnes.
Comment êtes-vous devenu directeur d'hôtel ?
J'ai commencé au poste de night auditor, puis je suis devenu
serveur, maître d'hôtel, ensuite directeur de restaurant, et j'ai
fini par arriver au poste de directeur général.
En quoi consiste votre métier au jour le jour ?
Le métier de directeur d'hôtel, c'est d'abord beaucoup de travail et une prise de risque constante. Nous sommes, même sur ce type de poste, en formation continue chez Accor.
Au quotidien, mon métier, c'est aussi la gestion journalière d'une entreprise au chiffre d'affaires de 40 millions d'euros par an et le management d'une équipe de 225 personnes à plein temps, sans compter le personnel qui travaille chez nous à temps partiel.
Une journée type ?
La journée commence le matin par le traditionnel expresso vers 8 h, suivi d'une réunion avec le comité de direction. Le reste de la matinée est pris pour expédier les affaires courantes, faire le tour de l'hôtel s'assurer que tout est en place, revoir les chiffres de la journée précédente et des jours à venir, revoir les prévisions, analyser les tendances pour revoir les offres commerciales.
Le déjeuner se passe soit avec des collaborateurs, soit avec des clients. Parfois, en vue de préparer les futures cartes, des séances de dégustation avec le chef et le directeur de la restauration sont organisées.
L'après-midi, on organise des réunions diverses pour discuter de problèmes de fond. On organise aussi des rencontres avec des clients ou avec des partenaires.
Le début de soirée se passe sur le terrain. Quand le business est calme, je rentre chez mois vers 21 h. Quand nous avons des banquets et des grandes manifestations, je reste souvent occupé jusqu'à 23 h, voire plus. Une chose est sûre : on n'a pas le temps de s'ennuyer dans le métier et une journée ne ressemble jamais à une autre.
Quelle est votre vision de l'hôtellerie vue de l'étranger ?
C'est une industrie en pleine expansion. Une industrie énergique qui a besoin de beaucoup de jeunes pour reprendre le flambeau.
Selon vous, est-ce que le talent français s'exporte bien et pourquoi ?
La France, sa culture et sa gastronomie ont une très bonne réputation à l'étranger. Dans beaucoup d'industries, le talent français est reconnu.
Le groupe Accor est un des plus beaux succès de l'exportation du savoir-faire français de ces trente dernières années.
Sur le terrain, je constate que les Français ont parfois tendance à être de temps en temps trop latins pour certaines cultures. Mais autour d'un verre de champagne, les différences disparaissent.
Quel est le turn-over de votre métier ?
Le turnover est très important, surtout chez les employés. Beaucoup de personnes travaillent dans l'hôtellerie pour démarrer dans un pays, puis partent après quelques mois.
Quels sont les avantages ?
Tout d'abord le cadre de vie, la possibilité de changer de pays, d'évoluer au sein d'un groupe solide comme Accor avec une culture de l'entreprise unique au monde. Toutes ces expériences me donnent l'impression chaque matin de faire le plus beau métier du monde.
Quel a été votre meilleur et votre pire souvenir sur le terrain ?
Au rayon meilleur souvenir, je pourrais en écrire un bouquin, et il m'est difficile de citer un événement en particulier. En revanche, question mauvais plan, je pourrais citer les bombardements de l'aviation iranienne à Bagdad, pendant la guerre Iran-Irak.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui arrive dans le métier ?
Je lui dirais de prendre le temps de s'adapter, d'être ouvert aux idées, à la culture des autres et de savoir rester très tolérant. Je lui dirais aussi de ne jamais oublier d'être de bonne humeur et tout ira bien.
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