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" L'image de la France "
Avant même d'avoir passé le seuil d'une salle de classe, il échoit d'emblée un lourd rôle à l'enseignant français à l'étranger, celui de représenter la culture française. " La mission de l'enseignant à l'étranger s'inscrit dans un ensemble d'actions qui constituent, sous l'autorité de l'ambassadeur, la politique culturelle et de coopération de la France ", souligne-t-on au ministère de l'Éducation Nationale. Il faut tout de même préciser que la France est le seul pays à expatrier son système scolaire et à proposer un service d'éducation, dans 130 pays du monde, à 320.000 élèves, dont 115 000 Français (chiffres 2012-2013).
© Communautés européennes, 1995-2002 - Médiathèque de la Commission européenne
Prof ici ou prof ailleurs ?
L'enseignant " expat " est bien souvent animé par les mêmes motivations que ses collègues en France. Mais de plus en plus souvent, les candidats au départ rêvent aussi de dépaysement. Malheureusement, la plupart des établissements reconnus par l'Éducation Nationale vivent à la française (programmes, horaires, calendrier des vacances scolaires). Avec une classe constituée en majeure partie d'enfants de diplomates et des collègues français, on a tôt fait de recréer un microcosme bien éloigné de la réalité du pays.
Ceux dont la vocation de prof est forgée par des principes sociaux, un réel désir d'apporter le savoir là où il fait le plus cruellement défaut, ne doivent pas se leurrer : les enfants qui fréquentent les écoles françaises à l'étranger sont plus souvent issus des beaux quartiers que des bidonvilles.
Le statut de recruté local permet cependant de travailler dans des écoles " non françaises ". Mais attention, c'est de loin le statut le plus précaire et l'on y gagne en " expérience de vie " ce que l'on perd en privilèges sociaux.
LES STATUTS
Trois statuts principaux s'offrent à l'enseignant qui veut partir à l'étranger : expatrié, résident et recruté local. Les deux premiers permettant d'enseigner dans le réseau des écoles et lycées français à l'étranger et le dernier, dans les écoles locales.
Les voies classiques
• Expatrié, la voie royale
Les postes d'enseignants expatriés sont les plus convoités, et pour cause, ils offrent tous les avantages de la fonction publique française à l'étranger. L'agent expatrié est obligatoirement titulaire du ministère de l'Éducation Nationale. Il est recruté hors du pays d'affectation et détaché auprès de l'Agence pour l’Enseignement français à l’étranger (AEFE) qui le rémunère pour une période de 3 ans, renouvelable. Les rémunérations des expatriés sont souvent très avantageuses, le salaire de base est multiplié par au moins par deux (pour un coût de la vie souvent bien inférieur à celui de la France). De plus, l'administration française apporte à l'expat' une aide médicale et une prime d'expatriation non imposable, comprenant une indemnité de déplacement et des primes à l'échelle des risques encourus dans le pays. Le contrat initial de 3 ans est renouvelable, mais avec l'obligation de rentrer pendant 3 ans au bout de 6 ans. Les dossiers sont remis en concurrence à chaque fin de contrat (et la concurrence est rude). Chaque année, le nombre de postes d'expatriés proposés par l'AEFE diminue au profit de postes de résidents, moins coûteux.
• Résident, le statut intermédiaire
C'est un statut plus souple, idéal pour suivre son conjoint à l'étranger ou pour débuter une carrière. L'agent résident est obligatoirement titulaire du ministère de l'Éducation Nationale. Il est recruté par le directeur de l'Agence pour l'enseignement français (AEFE) à l'étranger, sur proposition du chef d'établissement. Il doit résider dans le pays depuis 3 mois au moins ou suivre son conjoint (au sens du PACS) qui y exerce ou y réside. Il est détaché auprès de l'AEFE, qui le rémunère. Le contrat initial est de 3 ans, renouvelable sans limitation.
Le salaire est calqué sur les barèmes français, mais les résidents ne sont pas aidés par les instances administratives comme les expatriés : ils n'ont pas d'indemnités, de prime au déplacement ni d'aide à la scolarité, même si leurs avancements de carrière sont maintenus.
Toutefois, le résident perçoit, comme à l'éducation nationale, une indemnité spécifique de vie locale (ISVL) dont le montant varie selon les pays. La liste des postes de résidents vacants ou susceptibles de l'être est publiée sur le site de l'AEFE vers la mi-janvier.
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• Le statut de " faux résident "
Quand un poste à l'étranger ne peut être honoré par un professeur local, celui-ci peut être proposé à un titulaire de l'Éducation Nationale qui doit pour l'occasion se mettre en disponibilité du poste qu'il occupe durant 3 mois. Cette manœuvre lui permet d'acquérir le statut de résident, mais il ne peut plus par la suite postuler en tant qu'expatrié.
Le " faux résident " est donc payé (souvent sous-payé) par l'établissement d'accueil durant les 3 mois précédant sa régularisation. Il ne bénéficie d'aucun des avantages des expatriés : il ne dispose pas de couverture sociale, et durant la période de mise en " disponibilité ", il perd 3 mois d'ancienneté pour ses avancements de carrière et ses droits à la retraite.
Si vous suivez ou rejoignez votre conjoint qui travaille dans le pays, vous pourrez être considéré comme un " vrai résident ".
• Le recruté local
" L'agent recruté local n'est pas employé par l'AEFE, mais par
l'établissement scolaire avec lequel il a signé un contrat conforme
au droit local. Les emplois de recrutés locaux sont accessibles à
tous, français ou non, à l'exception des agents de la fonction publique
en exercice."
Les salaires des recrutés locaux sont souvent très
bas (même si l'AEFE accorde des primes quand les salaires sont vraiment
trop faibles). Le recruté local ne bénéficie d'aucun avantage, ni retraite
ni sécurité sociale. Les qualifications professionnelles acquises
ne sont pas reconnues s'ils rentrent en France. Si les recrutés locaux
sont des titulaires de l'Éducation Nationale, ils doivent se mettre
en disponibilité, puisqu'ils ne dépendent plus de l'administration
française (ce qui signifie : pas d'avancement de carrière). Le contrat
est d'un an, reconductible.
Le nombre des recrutés locaux est en forte
croissance, surtout parmi les jeunes profs qui sont à la recherche
d'une première expérience. Mais les très bas salaires, parfois déconnectés
des réalités économiques du pays, empêchent la plupart des recrutés
locaux d'enseigner dans de bonnes conditions et contraignent même
certains à abandonner leur poste.
Les voies parallèles
Au-delà des trois grands statuts, difficile de recenser tous les moyens d'enseigner à l'étranger. En voici quelques-uns, parmi les plus courants.
• Pour les étudiants : assistants et lecteurs
Devenir assistant ou lecteur peut permettre à la fois de se faire une idée sur son futur métier et de voyager tout en faisant découvrir aux élèves une autre facette de la langue et de la culture françaises.
• L'assistant linguistique
L’assistant de français enseigne dans les établissements secondaires et complète le travail du professeur (à raison de 12 h par semaine sur une période de 7 à 12 mois). Pour postuler, il faut être de nationalité française, avoir entre 20 et 30 ans (35 ans pour certains pays), avoir une bonne connaissance de la langue du pays d’accueil et être titulaire d’un bac+1 minimum (plutôt bac+2/bac+3 dans la majeure partie des cas). Tandis que de nombreux pays recherchent plutôt des étudiants en langues (exemple : LEA, LLCE), certains pays comme l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et le Royaume-Uni acceptent aussi les étudiants issus d’autres filières.
Les conditions de travail diffèrent d’un pays à l’autre. A titre d’exemple, un assistant peut gagner 737 € net à Taiwan, 800 € net en Allemagne, et jusqu’à 2059 € net en Suisse (mais ce qui n'est pas mirobolant là-bas).
Vous retrouverez sur le site du Centre International d’Etudes Pédagogiques 1800 postes d’assistants / lecteurs à pourvoir en 2015-2016 dans 20 pays du monde : ciep.fr/assistantfr/index.php
• Les écoles d'entreprise
Ce sont des écoles financées par de grands groupes français, créées pour les enfants des expatriés. Les classes y sont peu chargées et les salaires souvent avantageux. L'enseignant en école d'entreprise a un statut de détaché administratif.
• Les échanges d'enseignants, avec l' Office franco-allemand de jumelage (OFAJ)
Il faut, pour postuler, être titulaire de son poste, voire agrégé pour certains pays. La durée de l'échange est variable, la rémunération est similaire à celle perçue en France augmentée d'une " allocation d'échange ".
• Les Alliances Françaises et instituts culturels
L'enseignant (diplômé ou non) qui travaille dans les Alliances Françaises, les centres et instituts culturels sous contrat local, est payé à l'heure, avec des prestations sociales variables.
• Les écoles européennes
Le personnel de ces écoles très " sélect " est issu de différents États de L'Union Européenne. On y signe pour neuf ans, un excellent niveau d'anglais et d'allemand est exigé, mais les salaires y sont trois fois supérieurs à ceux de la France avec une ribambelle de primes (complément européen, prime d'installation, indemnités de résidences, de voyage, de déménagement). Les écoles européennes sont implantées en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, au Luxembourg, en Grande-Bretagne, en Italie et en Espagne.
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