Visiter Meknès, Voyage Maroc

Dans la medina ou bien dans la ville impériale, la cité de Meknès a du potentiel : 

• Le musée national de la Musique : cette splendide demeure hispano-mauresque fut construite en 1882 par Jamaï, grand vizir du sultan Moulay Hassan. Rachetée par le Glaoui de Marrakech (qui n’y vint jamais), elle fut récupérée par la France pour en faire un hôpital militaire, avant d’être convertie en musée à partir de 1920. L’ensemble, récemment réhabilité, offre un bel écrin à la thématique. Rafraîchissant jardin intérieur, avec ses hauts palmiers et son superbe patio tenu par 4 colonnes couvertes de céramique. Tout autour, dans l’entrelacs de coursives, plusieurs salles à la muséographie moderne mettent en valeur plus d’une centaine d’instruments utilisés dans différents styles de musique traditionnelle : andalouse, judéomarocaine ou encore dans le melhoun (des poèmes chantés, typiques du Maroc) ;
• Le musée de Meknès : musée d’art et de traditions populaires qui rassemble dans 6 salles distribuées autour d’un petit patio un ensemble d’objets de qualité, présentés simplement. Vêtements traditionnels, selles, vitrines de beaux bijoux (colliers et parures frontales), instruments agraires, salle de poteries et faïences, tapis de la région de Meknès (tissés ou noués), art du cuivre... On verra même une Torah en peau de gazelle ;
• La médersa Bou-Inania : elle fut fondée au XIVe s par un souverain de la dynastie des Mérinides. Après la superbe porte en cuivre martelé, on retrouve l’architecture traditionnelle des médersas : une cour centrale avec fontaine de marbre, bordée de galeries et d’une salle de prière. La place de l’imam a été creusée dans le mur, dans une coursive. Bel auvent en bois d’olivier sculpté d’arabesques extrêmement minutieuses, stucs particulièrement travaillés (une véritable dentelle) et mosaïques de faïence dans les tons verts ;
• Hri Souani : ce grenier à grain est le monument le plus remarquable de la ville impériale. Construit par Moulay Ismaïl, il possède des murs en pisé de 4 m d’épaisseur qui préservent une température fraîche en été et tempérée en hiver. Notez les puits dans certaines des petites pièces latérales, on les appelle dar el-Ma (« maison de l’eau »). Les énormes salles dépourvues de puits servaient, elles, de greniers à grain, prélevé comme impôt par le sultan. Il faut imaginer que ces entrepôts étaient remplis jusqu’à la voûte !

Entre deux musées, prenez le temps de parcourir les rues et les marchés de la ville :

• La place El-Hedim : c’est la grande place que l’on traverse pour entrer dans la médina. Elle fait la jonction avec la ville impériale de Moulay Ismaïl, dont elle est l’émanation des rêves de grandeur. Pour commencer son œuvre, il rasa la kasbah mérinide, ce qui dégagea un espace conséquent plein de débris, transformé en place. Ainsi naquit la place El-Hedim, ou place des « Décombres ». Prenez le temps d’y boire un thé en fin d’après-midi, pour observer la belle animation qui y règne alors et les matchs de foot improvisés : un faux air de la place Jemaa-el-Fna de Marrakech en miniature ;
• Le marché de la médina : derrière les arcades de potiers qui bordent la place El-Hedim se trouve un petit marché couvert particulièrement animé. Vous y trouverez de nombreux étals d’épices, d’olives, de fruits secs, de pâtisseries, puis l’allée aux poules et aux moutons : le spectacle vaut le détour, et les odeurs vous laisseront un souvenir impérissable ;
• Les souks : au cours de votre balade dans les souks, remarquez les anciennes kissaria (marchés couverts), bien conservées. Elles sont dans le coin situé entre la dar Jamaï et Bou-Inania, autour de la grande mosquée, notamment dans la rue Kissaria ;
• Les tanneries : dans un marché pas du tout touristique, où règne une ambiance très différente de la médina voisine. Beaucoup moins impressionnantes mais tout aussi authentiques que celles de Fès, les tanneries ont ici peu de bassins colorés. Restez discret, car n’oubliez pas que les gens travaillent.