Balades street art à Paris 13
Dans le 13e arrondissement de Paris, l’art se vit dans la rue. Pour le découvrir, il suffit d’emprunter Street Art 13 à Paris, un parcours artistique en plein air. Né du hip-hop américain, le street art, cet art urbain par excellence, est gratuit, sans horaires et se suit pas à pas le long des murs. Les fresques monumentales parisiennes sont signées des plus grands auteurs internationaux. Une affaire à suivre….
Préparez votre voyage avec nos partenairesPetite histoire du street art
Le Street Art ou « art de la rue », naît dans les années 1960-70, dans la mouvance de la culture hip-hop américaine.
Il était une fois… les gigantesques surfaces en béton des gratte-ciel et les murs vides du métro new-yorkais. Un espace tentant que s’approprient, sur un air de rap, les révoltés des ghettos défavorisés du Bronx et de Harlem. C’est la naissance des tags sauvages. Certains signent, d’autres pas, évitant ainsi les poursuites de la police… Il en restera le goût des signatures camouflées et des termes techniques made in USA.
Mai 68 en France. Les murs de Grenoble et Marne-la-Vallée adoptent ce nouveau mode d’expression. En 1972, c’est la consécration : une exposition à New York en 1972 rend hommage les pères fondateurs, Jean-Michel Basquiat et Keith Haring.
La France suit en 1980, les Pays-Bas en 1983, la styliste Agnès B encourage la méthode au pochoir dès 1984. Et bientôt, les artistes débarquent du Brésil, du Mexique, d’Australie. Londres, Berlin et Paris font écoles, multipliant les techniques, pas si faciles que ça !
Parmi celles-ci :
- Le tag à la bombe aérosol ou spray exprime des messages politiques et sociaux, souvent codés.
- Le graffiti au spray se structure avec des esquisses préalables et les signatures du graffeur et du crew de l’équipe.
- Les fresques au pochoir à la peinture ou au spray peuvent nécessiter un échafaudage en équipe. Ces exploits picturaux sont dorénavant autorisés et entretenus par les collectivités ou le bailleur des logements qui les ont commandés.
- La mosaïque, l’autocollant ou le tricot-graffiti enroulé sur le mobilier urbain sont des variantes plus rares. Et chaque jour, une nouvelle expression apparaît, tel l’egotrip ou autoportrait par le nom.
Street Art Paris 13 : un jeu de piste artistique
Dans le 13e arrondissement de Paris, à pied, en vélo ou en auto, l’amateur de street art suit librement ces itinéraires faciles.
Sous l’égide de la mairie, la galerie Itinerrance est à l’origine de ces parcours artistiques, en collaboration avec la galerie Mathgoth.
22 artistes bénévoles de nationalités différentes, auteurs de 19 fresques murales, se découvrent en suivant deux parcours d’environ une heure chacun, voire plus suivant les arrêts.
Dans les quartiers, certaines oeuvres apparaissent sans prévenir, telle la dernière fresque de C215 réalisée dans la nuit. Rappelons que C 215, de son vrai nom Christian Guémy, est natif de Bondy (93) et bien connu à Vitry-sur-Seine en Val-de-Marne…
D’autres oeuvres s’effacent petit à petit ou demandent une restauration, tel le mur aux techniques mixtes d’Ethos, le long du stade Carpentier… à voir rapidement. Car le street art est toujours vivant. Il évolue suivant les événements, les techniques et les nouvelles inspirations. Histoire, géographie, art, politique, société : ces porteurs de messages frappent l’imagination de tous les âges et les expériences se multiplient dans les autres arrondissements de Paris…
Les balades du Street Art 13 peuvent être réunies suivant notre suggestion, en un parcours unique de la journée accessible de métro en métro.
Un jeu de piste artistique à travers les rues de Paname !
Chacun cherche… le chat bleu
Depuis le métro Porte d’Italie, remonter l’avenue d’Italie.
Au 13, le polonais Przemek Blejzyk, alias Sainer (2013), couronne d’un rouge-gorge cette femme émouvante tenant un lapin sur neuf étages.
Au 129, l’esprit chilien du jeune Inti (2012) traduit son origine sur cette fresque au costume révélateur.
Place d’Italie, descendre le boulevard de l’Hôpital. Au 17 rue Watteau, M-City (2010) a réalisé sur fond orange une composition mathématique à déchiffrer.
Reprendre vers le sud par la rue Jeanne d’Arc. Arrêt au 110 où le couple Jana et Js (2011) a travaillé à quatre mains pour ces immenses portraits réalistes. L’immense visage ombré de rouge et noir au 93 exprime tout le talent de l’américain Shepard Fairey, alias Obey (2012) qui s’est fait connaître avec le poster « Hope » de Barack Obama.
Faites un détour par le 82 boulevard Vincent-Auriol par le pochoir coloré de Christian Guémy, alias C215 (2013). Son immense chat bleu attire tous les regards sur 25 mètres de haut du mur du 141 du même boulevard. L’identité de ce vitriote bien parisien se dissimule derrière le numéro de la chambre new-yorkaise de ses débuts…. « Je voulais que ce chat devienne le chat du quartier. Je voulais que les gens soient heureux de le voir depuis le métro, qu’ils l’aiment. J’espère que bientôt les gens diront : retrouvons nous au chat ! » ; ajoute l’artiste.
Poursuivre vers l’ouest et le portrait du modèle Evelyn Nesbit peint par la barcelonaise BToy (2014)au 3 rue Esquirol. Il a été choisi par les habitants du quartier de même que pour l’ensemble des Chiliens réalisé par le groupe Alapinta au 49 rue Clisson, entre les métro Nationale et Chevaleret.
Dans le sillage des poissons ondulants
Depuis le métro Nationale, descendre la rue Jeanne d’Arc et tourner rue Lahire où l’on retrouve Inti (2011) avec un Chilien aux chapeaux, couché sur un mur proche de l’église.
Place Nationale, la rue du Château-des-Rentiers conduit au 173 où le portugais Alexandre Farto, alias Vhils (2012), saisit le regard avec son portrait superbement expressif.
Rejoindre le quartier asiatique de l’avenue de Choisy pour découvrir une nouvelle figure d’homme barbu par C215 (2015) rue d’Astier-de la Vigerie puis, non loin des fresques de Notre-Dame de la Chine et de la place de Vénétie, le grand héron bleu du francilien Stew (2014) et les poissons ondulants de l’açorien Pantonio, actuellement la plus haute fresque d’Europe.
Sur le retour et le métro Porte de Choisy, le mur du stade Carpentier, au 81 boulevard Masséna, révèle la complexité technique de la « Femme au parapluie », fresque du brésilien Ethos (2010).
Plus éloignés, les gâteaux tout en couleurs de Kashink au 74 rue Bobillot voisinent avec les futuristes Seth et Babs au 76.
Les parapluies de Seth au 2 rue Emile Deslandres, le message de Rero au 81 rue du Chevaleret, la locomotive de Zed rue Watt, le surréaliste Kislow au 29 rue des Cordelières ainsi que la fresque d’El Seed sur la maison de la Tunisie de la Cité universitaire complètent les balades du « Street Art 13 » au sud de l’arrondissement, métro Cité Universitaire.
Si le succès grandissant du Street Art explose les ventes aux enchères actuelles, son esprit ne risque-t-il pas d’y perdre toute vigueur ? Car, c'est sûr, la créativité du Street Art aura toujours les (bons) pieds dans la rue !
Fiche pratique
Retrouvez toutes les infos pratiques, les bons plans et les adresses dans le Routard Paris 2018 en librairie dès le 30 août.
Consulter notre guide en ligne Paris
Toutes les infos sur www.streetart13.fr
Galerie Itinerrance : 7 bis, rue René Goscinny 75013 Paris. Tél. 01 53 79 16 62
Galerie Mathgoth : 34 rue Hélène Brion 75013 Paris. Tél. 06 63 01 41 50
Et aussi :
Art 42, le musée du street Art
École 42, 96 bd Bessières 75017, mardi soir et samedi, gratuit. www.art42.fr
L'Aérosol
Un site artisitique temporaire dans le 18e arrondissement, venez découvrir la crème des artistes urbains, vous pourrez même vous adonner à cet art et laisser votre marque ! Food trucks, espace tatouage, BDthèque, clubbing roller, skate park, DJ sets et lives...
L'Aérosol - 54, rue de l'évangile, 75018, pour les horaires et agenda, consulter le site : www.laerosol.fr
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Où manger ?
- La Mer de Chine : 159, rue du Château-des-Rentiers, 13e. Une adresse avec des plats incongrus : langue de canard, salade de méduse… Un vrai voyage !
- Lao Lanexang 2 : 102 ave D’Ivry, 13e. Excellent choix de plats lao et thaï à petits prix.
À voir également : toutes les photos du street art de la Communauté Routard.
Texte : Anne-Marie Minvielle
Mise en ligne :