Tanzanie, à l'ombre du Kilimandjaro
Arusha, la fièvre de la tanzanite
Arusha passe pour la capitale mondiale du safari. À vrai dire, les rues de cette ville de 500 000 habitants, où la plupart des Européens atterrissent, grouillent de touristes en short et en chapeau de John Wayne. Les véhicules 4x4 sont légion et les rabatteurs accostent le chaland. Dominée par le splendide sommet du mont Meru (4 566 m), Arusha jouit d’un climat des plus agréables. A 1 500 m d’altitude, la température n’est ni trop chaude, ni trop froide. Il est possible d’apercevoir par temps clair le sommet du Kilimandjaro, situé à 80 km.
Siège du Tribunal pénal international pour le Rwanda, en charge de juger les crimes du génocide de 1994, la grande ville du nord de la Tanzanie est également réputée pour une pierre précieuse d'un bleu profond aux reflets mauves, la tanzanite (photo). On ne la trouve qu’ici sur la planète.
Découverte pour la première fois en 1967 par un berger massaï, elle a depuis fait la fortune de ces gardiens de troupeaux, qui exploitent 95% des mines de tanzanite, où les conditions de travail sont déplorables. La plupart ont quitté leur village pour rejoindre Arusha. C’est près du marché central qu’on les retrouve, formant, telle une ruche, une véritable colonie rouge et bleue, aux couleurs de leurs toges (la shuka).
Sous les tissus, les pierres s’échangent, comme les dollars. Pas de photo, SVP, ou alors il faut payer : les Massaï aiment la discrétion. D’un coup d’œil avisé, ils déterminent la valeur de cette pierre que l'on dit mille fois plus rare que le diamant. La tanzanite fait un véritable tabac dans la joaillerie de luxe aux Etats-Unis.
Texte : Arnaud Bebien
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