La Tunisie, de la Méditerranée aux mers de dunes

La Tunisie, de la Méditerranée aux mers de dunes
Claude Hervé-Bazin

Où en est la Tunisie ? Les heurts de la Révolution de jasmin et de l’arrivée au pouvoir du parti islamique Ennahda s’estompent, la vie revient peu à peu à la normale. Toutefois, la Tunisie continue de payer un lourd tribut : les hôtels restent bien trop vides et les Tunisiens sans travail rêvent de les voir se remplir à nouveau…

Entre coup de pouce et plaisir de parcourir un pays en solitaire, n’est-il pas temps de redécouvrir les charmes du Grand Sud ? De la Méditerranée aux mers de dunes, un voyage dans le Sud tunisien, entre Djerba et Tozeur, permet de constater qu’en dépit des vicissitudes de l’actualité le pouvoir de séduction de la Tunisie demeure intact.

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Escale à Djerba

Escale à Djerba
Claude Hervé-Bazin

Appréciée pour les longs rubans de sable bordant sa côte nord, la plus grande île nord-africaine (514 km2), ancrée au sud du golfe de Gabès, prend des airs de station balnéaire en attente. Sur le marché dominical de Houmt Souk, le chef-lieu, dans les travées du souk, le marchandage est plus aisé.

Au port, les pêcheurs embarquent les pots de terre cuite empilés sur les quais, mini-amphores percées de trous, reliées entre elles en longs chapelets. Des armes redoutables pour les poulpes qui se laissent prendre au piège. Ils se retrouveront vendus à la pittoresque criée (photo) – où les commissaires-priseurs officient sur de vieilles chaises aux airs de trône.

Juste à l'est du port, la marée basse découvre de vastes étendues sablonneuses. Là, s'ancrent quelques barques débordant de nasses rustiques, la plupart munies d'une voile dessinant sur l'onde un triangle blanc.

En toile de fond, les pieds dans l'eau, le Bordj el-Kébir dresse ses murailles massives et crénelées, prenant au couchant de superbes teintes mordorées. Bastion espagnol durant près de deux siècles, il fut pris au XVIe siècle par les troupes ottomanes du corsaire Dragut, lieutenant de Barberousse. Les têtes des défenseurs défaits et décapités formèrent longtemps le Bordj er-Rous, la ''tour des crânes''… remplacée par un obélisque après l’instauration du protectorat français.

Les fondouks (caravansérails) du vieux Houmt Souk évoquent, eux, ces caravanes chargées de dattes, de sel et d'esclaves qui firent les beaux jours de l'île. Les dromadaires, ces vaisseaux du désert, jetaient l’ancre dans les cours carrées à doubles rangées d'arcades. Les marchands s'installaient à l'étage pour se reposer de leur périlleux voyage.

Djerba, l’empreinte des siècles

Djerba, l’empreinte des siècles
Claude Hervé-Bazin

Autre témoin immémorial, le petit quartier juif d’Hara Kbira, 300 personnes tout au plus, kipa vissée sur la tête. Il abrite, aux marges d’Houmt Souk, l’une des dernières communautés hébraïques du monde arabe.

À quelques kilomètres dans les terres, Hara Sghira regroupe 300 âmes de plus et la vieille synagogue de la Ghriba (''L’Extraordinaire'', photo). Le bâtiment actuel, aux belles boiseries bleues, ne date que du XIXe siècle, mais le lieu était déjà révéré aux temps romains. Il recèlerait l'une des plus vieilles Torahs du monde.

Alentours, la sécheresse des paysages s’affirme déjà. Il n'y a ici qu'oliviers aux troncs torturés, palmiers dattiers et figuiers de Barbarie, puits isolés et menzel (domaines terriens) aux apparences de forteresses. D'innombrables mosquées aussi. Elles seraient 213, de la superbe Mosquée des Étrangers de Houmt Souk aux sanctuaires campagnards, appartenant pour beaucoup au courant kharidjite de l'islam – une branche dissidente dont Djerba reste, avec le Mzab algérien et Oman, l'un des derniers bastions.

La mosquée d’Oum el-Turkia, au village d’El May, est l’une des plus attachantes. Coiffée d’un minaret haut de 5-6 m, avec des murs épais de 1,50 m, elle a conservé sa forme du XVIe siècle. Plus ancienne, la mosquée forteresse Fadhloun, à Midoun, remonte au XIVe siècle, mais on n’y pénètre plus : elle a été rendue (de force) au culte après la Révolution.

Reste, le vendredi, le plus beau marché de l’île, entre piles de dattes fraîches, d'oranges et de carottes, de choux-fleurs et de navets. Les vieilles femmes y portent le sifsari, une longue cape blanche ornée de bandes de broderie, maintenue sur la tête par un chapeau de paille.

Les nids d’aigle des ksour

Les nids d’aigle des ksour
Claude Hervé-Bazin

Les offres de thalasso et la plage de la Seguia, bastion du kitesurf, retiennent certains à Djerba. D’autres s’aventurent au-delà du golfe de Bou Grara. Les pressés sautent dans le bac à Ajim, après une courte escale chez les potiers de Guellala. Les flâneurs s’évadent par l’ancienne chaussée romaine jetée sur les basses eaux – une promenade colonisée par véhicules et installations…

La route, plate comme la main, mène à Médenine (65 000 habitants), puis Tataouine (60 000 hab.), portes d’accès aux villages perchés du Djebel Dahar. Culminant péniblement à 689 m d’altitude, la chaîne est un bastion berbère depuis les invasions arabes du Ier millénaire. Les routes et pistes tortueuses mènent à des villages fortifiés, dont les maisons de pierre se fondent avec la roche – ainsi à Douirat (photo), à Chenini, à Guermessa

Seuls quelques petits ânes bruns et les sanctuaires, éclatants de blancheur, attirent le regard. Parmi eux, la mosquée des Sept Dormants de Chenini semble flotter hors du temps, avec son minaret trapu et ses bulbes à l’apparence millénaire.

Ces villages aujourd’hui quasi-désertés se nomment ksour. Traditionnellement, les greniers (ghorfas) occupent les hauteurs les plus inaccessibles, à l’abri des maraudeurs et protégés par une enceinte fortifiée. De tous les ksour, le plus impressionnant est peut-être le Ksar Ouled Soltane, au sud-est de Tataouine ; remontant au XVe siècle, il regroupe pas moins de 400 greniers sur trois à quatre niveaux !

On en trouve d’autres bien restaurés à proximité, à Ksar Ouled Debbah. En général, les habitations se trouvent en contrebas. Elles se prolongent souvent par des pièces troglodytiques, fraîches jusqu’au cœur de l’été.

Un djebel au milieu hostile

Un djebel au milieu hostile
Claude Hervé-Bazin

L’aridité du milieu a forcé les Berbères à développer d’ingénieux systèmes de captation des eaux. Ils ont ainsi aménagé dans les lits des oueds, asséchés la majeure partie de l’année, des petites digues et des dérivations permettant de remplir des mares de retenue et d’irriguer un temps les cultures.

Les lundi et jeudi, les petits paysans descendent avant l’aube, dans des bus brinquebalants, jusqu’à Tataouine. Cette oasis, dont le nom berbère signifie ''source d’eau'', était fréquentée, autrefois, par les caravanes qui faisaient route vers le Fezzan libyen et le Soudan.

Sur les étals, les récoltes de fruits et légumes voisinent avec des paniers tressés, des piles de laine brute, des tapis, des écheveaux. Au petit matin, le froid est intense et l’épais burnous de laine, emmanché de sa capuche, n’est pas de trop.

Au nord du Djebel Dahar, la bourgade de Matmata est célèbre pour ses habitations troglodytiques (photo). Plusieurs volets de la saga Star Wars ont été tournés dans la région. Les aficionados reconnaîtront sans peine l’architecture des villages de la planète Tatouïne – dont le nom est directement issu de celui de Tataouine… L’hôtel Sidi Driss fait même son biznes autour du thème des ''lieux de tournage''…

De nombreuses familles ont pris l’habitude d’ouvrir leurs portes aux visiteurs. Reste à prendre son temps autour d’un thé pour découvrir leurs intérieurs sans être trop indiscret. De la cour, on accède, en étoile, aux chambres, à la cuisine, à la salle de prière, aux étables ; au-dessus, les greniers et la pièce réservée à la détente des hommes. La roche protège bien : il ne fait jamais moins de 15 °C l’hiver et plus de 25 °C en été.

Aux portes du Grand Erg

Aux portes du Grand Erg
Claude Hervé-Bazin

Prenez une carte Michelin. À l’ouest du Djebel Dahar, une tache jaune s’étale, que traverse la frontière algérienne : le Grand Erg Oriental. Voilà la quintessence du désert, une mer de sable sans commune mesure avec aucune autre, aux vagues mouvantes de sable redessinées à l’infini.

Certains abordent cet océan saharien à Ksar Ghilane, surgie du néant, pour mieux profiter de sa merveilleuse source d’eau chaude en plein désert. On dit d’elle qu’elle est l’oasis la plus méridionale de Tunisie, ultime bastion romain aux marges de l’Empire, sur la route des caravanes africaines. D’autres choisissent, plus à l’ouest, la vaste oasis de Douz ou, au-delà, Zaafrane, au village et aux palmiers à demi-engloutis, et Es Sabria, encore moins fréquentée.

On peut se contenter d’un simple aperçu : un ULM pour survoler l’écume des petites dunes au couchant, ou un quad, ennemi juré de la contemplation, pour jouer au pirate de la glisse. L’alternance des pentes raides et des décrochages vaut bien un tour de grand huit – pour peu que l’on ne s’ensable pas.

Plus sûr, plus serein, plus lent : l’indémodable dromadaire. Seule condition : bien saisir le bât lorsque la monture se hisse sur ses hautes pattes, au risque de chavirer ! Qu’elle dure une heure (dommage) ou une semaine (un must !), la méharée qui suit, rythmée par la démarche chaloupée et le franchissement des lèvres des dunes, arc-bouté sur la selle, fait partie de la légende.

Excursion dans le désert

Excursion dans le désert
Claude Hervé-Bazin

Quelques campements de luxe, avec douche intégrée, font bon ménage avec des options plus rustiques, aux matelas de sable et aux couches invariablement saupoudrées. Au Camp Méhari, tapi à l’ombre d’une grande dune, on s’oublie sous les étoiles et devant un feu de bois où chauffe le thé. Bien souvent, flûtes et tambourins sont de sortie. À l’heure du coucher, quelques coups de pied et l’âtre, simple trou, est rebouché.

Au matin, il faut se tirer des limbes du sommeil pour assister au réveil du désert. Du froid bleuté de la nuit émerge un blanc grisé, bientôt enflammé par les premiers rayons repeignant les dunes d’orangé. Les ombres soulignent les formes, les transcendent, donnant l’illusion de houles homériques.

Patinant dans le sable, on se hisse, chaussures pleines, vers des crêtes instables où courent les traces fugaces du chacal ou du fennec. Les mouches se réveillent, elles aussi, suivent pas à pas… L’or du levant devient peu à peu argent : le soleil grimpe au firmament, dispensant sa chaleur, d’abord bienvenue. Déjà, il faut retrouver l’ombre, rebrousser chemin jusqu’au campement.

À l’ouest, les pistes buttent sur une tache bleue. Peu d’eau, pourtant, mais un immense tapis blanc, souvent sale, parfois immaculé. Voici la célèbre plaine saline (sebkha) du Chott El Jérid, longue d’une centaine de kilomètres.

Aucune dune. Aucune végétation ici, même ténue. Une mince couche de sel et de sable agglomérés recouvre le lit du lac évaporé la majeure partie de l’année. La croûte, dure au dessus, est molle en dessous. Les cadavres de camions et bus bordant la route de Kébili à Tozeur en témoignent...

Les oasis de plaine, autour de Tozeur

Les oasis de plaine, autour de Tozeur
Claude Hervé-Bazin

La Route 16 atteint Tozeur (35 000 habitants) et sa vaste palmeraie, 250 000 arbres éparpillés sur un millier d’hectares. À l’automne, les lourds régimes de dattes (3-10 kilos) pendent des branches, enveloppés de sacs en plastique. La Tunisie en est le 4e exportateur mondial mais le 1er en termes de revenus, grâce à la deglet nour, si sucrée et si recherchée.

Le modeste musée Eden Palm, consacré à l’épopée du palmier, s’accote à des cuisines où l’on concocte confitures et caramel de dattes, et à un paisible jardin où l’on cultive à l’ancienne légumes, fruitiers et palmiers. Alentours, les parcelles sont moins bien entretenues. Les 200 sources alimentant Tozeur en partie taries, il a fallu creuser jusqu’à la nappe phréatique. Les hôtels et le golf sont trop gourmands en eau et la palmeraie souffre.

De ruelles en cours en passages, les façades aveugles révèlent des parements de briques de terre crue typiques, dessinant de jolis motifs géométriques. On croise ici les silhouettes fantomatiques de femmes en noir, des marchands de tapis, des familles sur le pas de leur porte cloutée, enchâssée de lourds heurtoirs.

Les balades en calèche s’achèvent à l’orée du gentil dédale de la médina. De ruelles en cours, en passages, on croise ici les silhouettes fantomatiques de femmes en noir, de marchands de tapis, de familles sur le pas de leur porte cloutée.

Pour passer derrière le miroir, il faut pénétrer dans l’intimité recréée du Musée des Arts et traditions populaires. Au-delà, de nombreux marabouts, ces tombeaux de saints musulmans, font écho à la vigueur de la foi des habitants. Celui de Sidi Ali Bou Lifa se serre au pied d’un énorme jujubier.

À une vingtaine de kilomètres à l’ouest, Nefta se serre dans sa corbeille, à l’abri du sirocco. Toute une palmeraie y tient au creux d’une main invisible. Nul doute que les enfants s’agglutineront autour de vous, avec leurs roses des sables. C’est dans le Sud tunisien que l’on trouve les plus grosses de ces concrétions de gypse ; certaines atteignent plusieurs tonnes !

Les oasis de montagne

Les oasis de montagne
Claude Hervé-Bazin

Si le Chott el-Djérid est situé au-dessus du niveau de la mer, le plus petit Chott el-Gharsa, étendu au nord de Tozeur, marque le point le plus bas du territoire tunisien : - 17 m. À certaines périodes, on y croise des troupeaux de dromadaires en quête d’une maigre pâture. Plus avant, la route atteint le djebel en-Negueb, formant une étroite dorsale montagneuse.

L’oasis de Chebika s’ancre à son pied, au débouché d’oueds saisonniers. En défi à la chaleur, les palmiers dattiers s’infiltrent dans les anfractuosités de la roche, jusqu’à des poches d’eau où glougloute une chute et coassent les grenouilles ! Le chemin aménagé y pénètre en suivant un étroit canal d’irrigation.

Une succession d’épingles à cheveux aux marges d’un profond canyon permet de rejoindre Tamerza. Comme Chebika, le village, largement détruit par des inondations en 1969, s’est reconstruit à l’abri des colères de l’oued. Les maisons abandonnées redeviennent peu à peu poussière. Seul le blanc marabout a été restauré.

Au-delà, on atteint les profondes gorges de Midès (80 m, photo), où les stands croulent sous des géodes et des fossiles marins arrachés à la montagne. Certains sont authentiques, d’autres embellis au feutre violet !

De là, les possesseurs d’un 4x4 pourront partir en quête de la vieille route romaine et de la mythique piste Rommel, tracée par le maréchal et ses troupes pour échapper aux Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Une ultime incursion dans ce désert tunisien marquant la frontière du grand vide saharien.

Fiche pratique

Fiche pratique
Claude Hervé-Bazin

Pour préparer votre séjour, consultez notre fiche Tunisie.

Office du tourisme de Tunisie

La Tunisie est-elle sûre ?

La situation sécuritaire dans les zones touristiques est satisfaisante. Le ministère des Affaires étrangères déconseille tout déplacement dans le Grand Sud tunisien et dans les gouvernorats de Gafsa, Kasserine et Sidi Bouzid.

Comment y aller ?

Des vols directs des compagnies Tunisair et Transavia relient Paris à Djerba (quotidiennement ou presque) et Tozeur (cette dernière deux fois par semaine) ; les premiers partent de Roissy, le second d’Orly Sud.
Tunisair assure aussi des vols directs vers Djerba au départ de Lyon (3/semaine), Marseille, Nantes, Strasbourg (2/semaine) et Genève (le samedi).

Climat

Le soleil est présent toute l'année (un peu moins en novembre-décembre) et dispense la journée des températures douces jusqu'au cœur de l'hiver ; la nuit, il fait nettement plus frais, surtout dans le désert – le mercure peut descendre jusque près de 4-5 °C en janvier-février.

L'été est très chaud dans les terres (43 °C de moyenne haute en juillet), mais plus supportable à Djerba, rafraîchie par les brises marines. C’est aussi la période à laquelle le sirocco, à l’origine des vents de sable, souffle le plus fort.

La température de la mer oscille entre 17-18 °C au printemps et 25 °C en août, avec encore 22 °C en octobre.

Où dormir ?

L’offre hôtelière a considérablement augmenté en Tunisie depuis une décennie, et les forfaits proposés par les tour-opérateurs permettent d’obtenir de très bons tarifs à la semaine, incluant souvent tout ou partie des repas. Reste que les établissements touristiques (3-5 étoiles) sont généralement regroupés en périphérie et dégagent une ambiance parfois un peu ''usine''.

Les nomades, qui se déplacent d’une ville à l’autre, pourront y séjourner pour des tarifs débutant vers 30-60 € la double selon la saison, en réservant à l’avance.

Les petits hôtels locaux ont l’avantage d’être plus centraux et authentiques, mais ils ne sont pas toujours très propres. Le chauffage et l’eau chaude y font parfois défaut.
Préférez les trois marhalas (gîtes d’étape) gérés par le Touring Club de Tunisie à Djerba, Matmata et Nefta, et les chambres d’hôtes qui commencent à apparaître (encore rares au sud, cela dit).

Dans le désert, vous trouverez des campements de tentes plus ou moins confortables ; certains ont des blocs sanitaires communs (avec eau du puits), d’autres non.

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Liens utiles

1001 Tunisie : tourisme ''alternatif'' pour trouver, entre autres, de bonnes maisons d’hôtes)

Ministère de la Culture

Tunisie.com : infos touristiques, hôtels...

Touring Club tunisien

Association de chameliers de Sabria

Texte : Claude Hervé-Bazin

Mise en ligne :

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